Selon la FAO, ces chiffres reflètent un recul de la présence des jeunes dans les zones rurales, à mesure que le pays évolue vers un modèle agricole plus industrialisé et diversifié. Pourtant, l’agriculture et les systèmes alimentaires restent un débouché essentiel pour l’emploi des jeunes, particulièrement dans les régions en crise prolongée.
Au Maroc, les infrastructures routières ont contribué à améliorer l’accès à l’éducation secondaire pour les jeunes femmes et à réduire les mariages précoces. Mais l’impact reste limité pour les jeunes hommes, qui profitent surtout de meilleures opportunités d’emploi salarié.
En parallèle, le phénomène migratoire continue d’attirer les jeunes. Selon des données de l’OIM reprises par la FAO, 12 % des jeunes migrants de 14 à 24 ans qui traversent vers l’Europe viennent du Maroc. Parmi les principales motivations : chômage, difficultés économiques, conflits et dégradation de l’environnement. Plus d’un tiers de ces jeunes étaient sans emploi avant de partir, et seuls 4 % avaient suivi des études supérieures.
La FAO souligne que pour retenir les jeunes et leur offrir des perspectives, le développement du monde rural reste indispensable. Elle recommande d’investir dans des infrastructures spécifiques aux systèmes agroalimentaires, d’assouplir les règles encadrant la propriété intellectuelle et de renforcer les systèmes de recherche et de vulgarisation.
L’organisation insiste aussi sur l’importance des infrastructures physiques et numériques, essentielles pour moderniser l’agriculture et garantir des opportunités durables aux jeunes Marocains et Marocaines.