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Union Africaine : Israël ‘in’, l’Algérie ‘out’ ?


Rédigé par le Vendredi 23 Juillet 2021

Israël vient d’obtenir le statut d’observateur au sein de l’Union Africaine. Que va faire la très 'propalestinienne' l’Algérie ?



Union Africaine : Israël ‘in’, l’Algérie ‘out’ ?
C’est le ministère des affaires étrangères israélien qui l’a annoncé. Israël vient de rejoindre l’Union Africaine en tant que membre observateur. C’est l’aboutissement de longues années d’efforts en ce sens de la part de Tel Aviv.

Nul besoin d’ergoter sur le fait qu’Israël est située en Asie occidentale et pas en Afrique, avec un voisinage hostile, il est évident que Tel Aviv se cherche un espace géopolitique voisin qui lui soit plus hospitalier. Plus d’une quarantaine de pays africains ont déjà des relations avec Israël.

Bien sûr, pour le Maroc, comme pour l’Egypte, l’accueil de ce nouveau membre observateur ne pose aucun problème, dans le sens ou ils ont déjà des relations avec Israël.

Les Marocains sont, toutefois, très curieux de connaître la réaction de l’Algérie à ce sujet. Va-t-elle se conformer aux principes qu’elle ne cesse de clamer et claquer la porte de l’Union Africaine pour démontrer son hostilité envers Israël ?

Chiche !

Cruel dilemme

Cette entrée stupéfiante d’Israël au sein de l’UA, même en tant que membre observateur, ne va pas manquer de placer Alger au pied du mur. Le dilemme est terrible.

Soit taper sur la table, au nom de la solidarité avec la Palestine, et se retirer de l’UA pour exprimer le refus de l’Algérie de l’admission d’Israël en tant que membre observateur.

En pareil cas, la souris polisarienne n’oserait pas rester esseulée sous la même coupole de l’UA avec le chat marocain. Alger sait très bien que Rabat va accompagner la sortie du polisario de l’UA avec la fanfare.

Et juste après, faire la prière de l’absent, sachant que le polisario ne pourra plus jamais y remettre les pieds.

Dans l’autre cas, Alger fait preuve de pragmatisme et s’adapte à une nouvelle réalité géopolitique continentale, sur laquelle elle ne peut influer.

Mais les dirigeants algériens comprennent qu’ils doivent, alors, faire le dos rond face aux critiques de leurs citoyens, dont ils ont eux-mêmes intoxiqué les esprits de slogans creux, ainsi qu’aux moqueries des Marocains.


K.O technique

Après l’uppercut kabyle infligé par Rabat à Alger, voici le crochet du droit made in Tel-Aviv. Au coin du ring, ce sont les militants du Hirak qui attendent de ‘soigner’ les caporaux qui les gouvernent, les pillent et les oppriment.

Dans un état de santé déplorable, Benbatouche, pour sa part, hésite dans le choix de son nouveau faux nom entre Lévy et Aaron. Peut être même arrivera-t-il à faire passer les polisariens pour des Falachas perdus au nord-ouest de l’Afrique.

Le Général Chengriha, qui a déjà mouillé sa couche-culotte en songeant à tout ce que les Emiratis et le Mossad savent sur lui, lui rappelle que le drapeau choisi par le polisario ressemble étrangement à celui de la Palestine.

Terré au Palais El Mouradia, le président Tebboune a peur. S’il va en Kabylie pour réaffirmer la souveraineté de l’Algérie sur cette région rebelle, il risque de ne plus en revenir.

D’ailleurs, s’il ose mettre le nez dehors, dans la capitale même, ce sont les militants du Hirak qui vont l’appréhender et lui demander des comptes.

Effet boomerang

Amer est le regret d’avoir considéré que la présence du Maroc autour d’une même table que le polisario, au sein de l’UA, comme valant reconnaissance. Parce que maintenant, cette thèse se retourne contre l’Algérie à propos d’Israël.

Alger apprend désormais à ‘déguster’ la ‘chutzpah’* marocaine.

*chutzpah : mot hébreu qui signifie audace.




Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Vendredi 23 Juillet 2021