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VTC : une enquête ouverte par le Conseil de la concurrence


Rédigé par La rédaction le Jeudi 4 Décembre 2025

Une nouvelle phase s’ouvre pour les plateformes de mise en relation entre chauffeurs VTC et clients. Le Conseil de la concurrence a lancé une enquête approfondie sur des soupçons de pratiques anticoncurrentielles dans ce secteur en plein essor.



Cette initiative fait suite à une plainte déposée en septembre par la société marocaine Itechia TV, éditrice de l’application Taxi Sahbi, dévoilée en juillet 2023.

VTC : une enquête ouverte par le Conseil de la concurrence
L’entreprise accuse certaines plateformes opérant au Maroc de comportements contraires à la concurrence. Après une analyse détaillée de son dossier, le Conseil l’a jugé recevable, en se basant sur les articles 2 et 16 de la loi 20-13.

Après une première audition, le Conseil a étendu son enquête en sollicitant une rencontre avec les syndicats de chauffeurs de taxi, prévue pour le 5 décembre au siège de l'institution. Cette réunion vise à recueillir leur point de vue sur le marché, à clarifier les aspects juridiques régissant l’activité des taxis et à débattre de divers enjeux critiques : conditions d’accès à la profession, obligations des chauffeurs, relations entre ces derniers et les plateformes numériques, ainsi que les pratiques de recrutement de ces services.

L’autorité entend aussi explorer plus en détail le modèle économique des plateformes VTC, examinant les niveaux de commission, les stratégies pour recruter des chauffeurs, les critères d’adhésion et les pratiques commerciales pouvant affecter la concurrence ou la situation financière des taxis traditionnels. Les contributions recueillies alimenteront une analyse complète dans les semaines à venir, dans le cadre de l’enquête en cours.

Cette affaire fait surface alors que le secteur traverse une phase de grande dynamique. Le retour annoncé d’Uber, absent depuis 2018 en raison de l’absence d’autorisation, relance les discussions autour de ce marché. L’entreprise était toutefois restée active de manière indirecte au Maroc via sa filiale Careem. 

Aujourd’hui, le marché est dominé par InDrive, acteur principal dans le pays, avec près d’un million de courses effectuées chaque mois à un coût moyen de 25 dirhams. Les estimations suggèrent que la plateforme génère des revenus mensuels d’environ 25 millions de dirhams, dont 3 millions proviendraient des commissions (12% par course). Derrière InDrive, Careem/Uber se positionne en deuxième position, suivi de Yango qui complète le trio de tête. À eux seuls, ces trois acteurs concentreraient 99% de l’activité nationale.

Dans ce contexte de rivalité entre taxis traditionnels et plateformes numériques, les conclusions du Conseil de la concurrence devraient s’avérer cruciales pour éclairer les pratiques actuelles et déterminer l’évolution future d’un secteur en pleine mutation.




Jeudi 4 Décembre 2025