Ce que révèle l’Iceberg Index du MIT : une révolution méthodologique
Une étude majeure du MIT et du Oak Ridge National Laboratory démontre que l’impact potentiel de l’IA sur les métiers est largement sous-estimé.
L’IA pourrait déjà automatiser 11,7 % des emplois américains, soit 1 200 milliards de dollars de salaires. L’étude analyse 923 métiers et plus de 32 000 micro-tâches. L’exposition visible n’est que de 2,2 %, mais l’exposition réelle est cinq fois plus élevée.
Les métiers les plus exposés sont l’administratif, la finance, les ressources humaines, les services professionnels, le back-office et le support client : exactement les secteurs où le Maroc est fortement positionné.
Aux États-Unis, plusieurs États utilisent déjà l’Iceberg Index dans leurs stratégies publiques : Tennessee, Utah, Caroline du Nord. Ils ne se contentent pas d’observer : ils anticipent.
L’IA pourrait déjà automatiser 11,7 % des emplois américains, soit 1 200 milliards de dollars de salaires. L’étude analyse 923 métiers et plus de 32 000 micro-tâches. L’exposition visible n’est que de 2,2 %, mais l’exposition réelle est cinq fois plus élevée.
Les métiers les plus exposés sont l’administratif, la finance, les ressources humaines, les services professionnels, le back-office et le support client : exactement les secteurs où le Maroc est fortement positionné.
Aux États-Unis, plusieurs États utilisent déjà l’Iceberg Index dans leurs stratégies publiques : Tennessee, Utah, Caroline du Nord. Ils ne se contentent pas d’observer : ils anticipent.
Pourquoi un Iceberg Index marocain ne peut pas être un simple copier-coller
Le Maroc doit développer un modèle propre, fondé sur ses spécificités. Notre marché du travail est dual : une économie formelle structurée et une économie informelle massive. Notre système de formation reste insuffisamment arrimé à la science informatique et à l’ingénierie des systèmes d’information.
Enfin, notre position géopolitique hybride — offshoring, hub africain, souveraineté numérique émergente — impose un index souverain, fondé sur des données marocaines.
Enfin, notre position géopolitique hybride — offshoring, hub africain, souveraineté numérique émergente — impose un index souverain, fondé sur des données marocaines.
La fragmentation institutionnelle : un frein majeur
Le Maroc dispose d’acteurs clés (MIEPEEC, ANAPEC, OFPPT, CNSS, HCP, Ministère du Numérique, MarocPME, universités) mais ces acteurs travaillent en silos.
Résultat : aucune cartographie précise, aucun indicateur dynamique, aucun référentiel partagé, aucune simulation prospective. Le pays avance sans tableau de bord.
- Construire un Iceberg Index Maroc : une architecture en quatre piliers.
- Décomposition des métiers en tâches précises : construire un référentiel marocain basé sur la fonction publique, les banques, l’offshoring, les TPE/PME, l’artisanat, la santé, l’éducation. Classer les tâches en automatisables, hybrides ou humaines.
- Utilisation de données souveraines : CNSS, HCP, registres administratifs, référentiels sectoriels. Hébergement dans un cloud souverain ou dans de petits data centers régionaux.
- Intégration des régions et de l’informel : inclure Casablanca–Rabat, Fès–Meknès, Souss-Massa, Marrakech–Safi, Oujda, Laâyoune–Dakhla.
- Simulations pour orienter les politiques publiques : quel impact sur la CNSS si 30 % du back-office bancaire est automatisé ? Quelles reconversions dans les centres d’appel ? Quelles compétences prioritaires former ?
Résultat : aucune cartographie précise, aucun indicateur dynamique, aucun référentiel partagé, aucune simulation prospective. Le pays avance sans tableau de bord.
- Construire un Iceberg Index Maroc : une architecture en quatre piliers.
- Décomposition des métiers en tâches précises : construire un référentiel marocain basé sur la fonction publique, les banques, l’offshoring, les TPE/PME, l’artisanat, la santé, l’éducation. Classer les tâches en automatisables, hybrides ou humaines.
- Utilisation de données souveraines : CNSS, HCP, registres administratifs, référentiels sectoriels. Hébergement dans un cloud souverain ou dans de petits data centers régionaux.
- Intégration des régions et de l’informel : inclure Casablanca–Rabat, Fès–Meknès, Souss-Massa, Marrakech–Safi, Oujda, Laâyoune–Dakhla.
- Simulations pour orienter les politiques publiques : quel impact sur la CNSS si 30 % du back-office bancaire est automatisé ? Quelles reconversions dans les centres d’appel ? Quelles compétences prioritaires former ?
Solutions concrètes pour les institutions marocaines
- Créer un Observatoire national IA–Emploi regroupant : MIEPEEC, HCP, CNSS, ANAPEC, OFPPT, Ministère du Numérique, CGEM, syndicats. Produire l’Iceberg Index Maroc et un rapport annuel.
- Refonder la formation : modules “Travailler avec l’IA”, reconversions rapides, Minors IA-métier, Campus régionaux IA frugale.
- Mettre en place un “droit à la transition IA” : compte individuel de formation, incitations pour la reconversion, accompagnement social et psychologique.
- Adopter des plans de gouvernance IA : qualité des données, risques, transformation du travail, nouveaux métiers (auditeur IA, superviseur IA, médiateur IA).
- Utiliser l’IA pour créer de l’emploi utile : santé, éducation, justice, agriculture, artisanat, culture, territoires.
- Refonder la formation : modules “Travailler avec l’IA”, reconversions rapides, Minors IA-métier, Campus régionaux IA frugale.
- Mettre en place un “droit à la transition IA” : compte individuel de formation, incitations pour la reconversion, accompagnement social et psychologique.
- Adopter des plans de gouvernance IA : qualité des données, risques, transformation du travail, nouveaux métiers (auditeur IA, superviseur IA, médiateur IA).
- Utiliser l’IA pour créer de l’emploi utile : santé, éducation, justice, agriculture, artisanat, culture, territoires.
L’heure n’est plus à l’observation mais à l’anticipation.
L’étude du MIT/ORNL le montre : les pays qui réussissent ne sont pas ceux qui ont les meilleures technologies, mais ceux qui anticipent. Le Maroc doit choisir entre avancer avec un Iceberg Index Maroc ou continuer à naviguer dans le brouillard.
Ce ne sont pas les technologies qui décident de l’avenir d’un pays, mais sa capacité collective à apprendre vite, ensemble et de manière systémique.
Par Dr Az-Eddine Bennani
Ce ne sont pas les technologies qui décident de l’avenir d’un pays, mais sa capacité collective à apprendre vite, ensemble et de manière systémique.
Par Dr Az-Eddine Bennani