L'ODJ Média

Washington ne va pas réviser sa position sur le Sahara


Rédigé par le Samedi 1 Mai 2021

L’administration Joe Biden n’a nulle intention de revenir sur la décision de Donald Trump relative à la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Les Européens n’ont plus à hésiter pour franchir le pas.



SM Mohammed VI recevant Joe Biden, alors vice-président des Etats-Unis, en novembre 2014
SM Mohammed VI recevant Joe Biden, alors vice-président des Etats-Unis, en novembre 2014
Les chefs de la diplomatie du Maroc et des Etats-Unis, Nasser Bourita et Antony Blinken, ont eu un entretien téléphonique, le 30 avril, qui a porté sur les relations stratégiques entre les deux pays.

Les communiqués des départements des affaires étrangères des deux pays n’ont nullement fait mention de l’affaire du Sahara.

Selon le site d’information ‘Axios’, Blinken aurait, toutefois, assuré à Bourita le maintien par les Etats-Unis de la reconnaissance de la marocanité du Sahara.

Il est à rappeler que le chef de la diplomatie marocaine sera, le 6 mai, l’invité de marque de l’Aipac, le dynamique lobby juif aux Etats-Unis.

Les accords d’Abraham comptent plus que les caprices des caporaux d’Alger.

Une nouvelle victoire à porter au registre de la diplomatie du royaume.

Accords d’Abraham

Nombreux étaient ceux qui nourrissaient quelques craintes de voir l’administration Joe Biden céder au chant de sirènes des lobbys pro-algériens.

Surtout que les relations entre le royaume et les précédentes administrations démocrates n’étaient pas de tout repos.

La reprise des relations entre le Maroc et Israël constitue, cependant, un nouveau paramètre de l’équation.

Quelque soit l’occupant de la Maison blanche, la politique des Etats-Unis envers Israël est une constante.

Connexion Europe-Afrique

Officiers marocains et américains coordonnant les préparatifs de l'exercice 'African Lion 2021'
Officiers marocains et américains coordonnant les préparatifs de l'exercice 'African Lion 2021'
Le Maroc est, par ailleurs, un élément clé de la stratégie du Pentagone en Afrique.

L’exercice militaire conjoint Maroc-Etats-Unis, African Lion 2021, qui devrait avoir lieu du 7 au 18 juin au Sud du royaume, est le plus important organisé sur le continent.

4.000 soldats américains et 5.000 soldats marocains devraient y prendre part, outre d’autres participants (Tunisie, Sénégal, Italie, Grande-Bretagne et Pays-Bas).

Un évènement à inscrire dans le cadre du plan de l’administration Biden de fusionner en un seul commandement les forces américaines d’Europe et d’Afrique.

La position géostratégique du Maroc de passerelle entre les deux continents n’en sera que plus confortée.

L’après-pétrole

En résumé, la décision de l’ex-président Donald Trump de reconnaître la marocanité du Sahara n’était pas une lubie de tweeter forcené.

Il s’agissait bel et bien d’une démarche mûrement réfléchie du ‘Deepstate’ (l’Etat profond) américain, en fonction des intérêts géopolitiques à long terme des Etats-Unis dans cette partie du monde.

Les caporaux d’Alger ne l’ont peut être toujours pas compris, mais avec la montée en puissance des énergies renouvelables, le pétrole a beaucoup perdu de son poids en tant que facteur influent sur l’échiquier géopolitique planétaire.

Outre le fait que ses réserves sont en déclin.

La lutte d’influence entre grandes puissances pour le contrôle de l’Afrique, de ses ressources et de son marché, va constituer, par contre, l’un des enjeux géopolitiques majeurs du prochain quart de siècle.

Or, Alger exhale un peu trop le parfum de Moscou pour le goût de Washington.


Génération ‘Woke’

Les Moorish, des Afro-américains fiers de se dire originaires du Maroc
Les Moorish, des Afro-américains fiers de se dire originaires du Maroc
Ceci dit, les Marocains ne doivent pas pour autant se reposer sur leurs lauriers.

Si Washington maintient la décision de Trump sur le Sahara marocain, cela ne veut pas dire pour autant qu’elle va déployer des efforts pour faire adopter la même position par ses alliés.

Il faudrait même s’attendre à quelques sorties médiatiques tapageuses d’exaltés droits-de-l’hommistes dont regorge le parti démocrate, mais le Maroc en a déjà vu d’autres avec Kerry Kennedy.

Il suffit de déterrer les affaires d’esclavagisme qui ont éclaté dans les camps de la honte de Tindouf, en Algérie, pour voir les Social Justice Warriors du parti démocrate reculer face à l’ombre menaçante des Black Lives Matter.

Vous soutenez l’asservissement des noirs Ladies and Gentlemen ? Jurez-le sur votre culture ‘Woke’ !

Veuillez juste imaginez ce qu’aurait été le sort de la vice-présidente, Kamala Harris, si elle avait grandi dans les camps de Tindouf, avec son teint de peau…

Morrocan Lives Matter !

Le royaume chérifien, par contre, évoque ces afro-américains appelés ‘Moorish’, qui se disent originaires du Maroc.

Ils arborent, d’ailleurs, la bannière rouge frappée de l’étoile verte avec fierté dans leurs locaux et lors de leurs manifestations aux Etats-Unis.

Ceux là aussi, s’ils avaient été dans les camps de Tindouf, seraient en train de garder les troupeaux de leurs maîtres ‘bidanes’ (blancs).

Et ces quatre juifs, Samuel, Daniel, Hammond et Francis, sujets du Sultan Mohammed III, qui ont fait adopter le ‘Moors Sundry Act’ de 1790, exemptant les Marocains des dispositions du ‘Negro Act’ de 1740.

Entretemps, le royaume avait reconnu l’indépendance des Etats-Unis, en 1787.

Il va sans dire qu’il ne viendrait jamais à l’idée d’un juif marocain de mettre les pieds dans les camps de Tindouf, en Algérie, s’il tient à vivre vieux.

Les gars du Hamas passeraient pour des enfants de chœur comparés aux tortionnaires du polisario.

Mettre le point final

Le Sénégal est le dernier pays ami en date à ouvrir un consulat à Dakhla
Le Sénégal est le dernier pays ami en date à ouvrir un consulat à Dakhla
Il reste maintenant à planter les derniers clous du cercueil du polisario, que seraient l'ouverture de consulats de pays de l’Union européenne dans les provinces du sud du royaume.

Le pas timide du président français, Emmanuel Macron, dont le parti, ‘La République En Marche’, a ouvert une antenne à Dakhla, c’est loin d’être suffisant.

Pour collecter des fonds de campagne auprès des ‘expats’ du Maroc et d’Afrique, il faudrait songer à faire mieux que ça.

Parce qu'"en même temps..."

Un thé au Sahara

L’Espagne, non plus, ne peut faire moins, à présent, que de reconnaître la marocanité du Sahara, pour effacer sa forfaiture de planquer sous un faux nom le tortionnaire en chef des polisariens, pourtant recherché par sa propre justice.

Et pas des documents falsifiés, svp ! Ce genre de combines ne marche qu’avec les caporaux d’Alger, le Maroc est légaliste, si tant est qu’il est besoin de le rappeler.

Nos amis les Portugais, les Belges, les Italiens… ne vous bousculez pas au portillon, svp. La ‘Route africaine’ du Maroc est assez large pour accueillir tous vos investissements.

Et le passage frontière de Guergarat est définitivement sécurisé.

Venez donc prendre ‘Un Thé au Sahara’, c’est délicieux, comme le savait déjà Bernardo Bertolucci.

Staffan De Mistura, le prochain envoyé spécial du SG de l'ONU pour le Sahara ?
Staffan De Mistura, le prochain envoyé spécial du SG de l'ONU pour le Sahara ?
P.S : Aux dernières nouvelles, ce serait Staffan De Mistura qui pourrait être nommé comme prochain envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara. Si c’est le cas, il faudrait lui souhaiter meilleur succès qu’en Syrie.




Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Samedi 1 Mai 2021