Le commerce de proximité épiceries, petits magasins de quartier et points de services est souvent brossé sous le simple angle de la tradition. Mais pour beaucoup de Marocains, il représente avant tout une infrastructure économique essentielle, ancrée dans la vie quotidienne et créatrice d’emplois locaux. C’est précisément ce constat qui a poussé Sanlam Maroc à miser sur Woliz, convaincu que l’innovation technologique peut être un levier de croissance durable pour ces acteurs encore trop peu outillés numériquement.
 

Lancé dans un contexte où le secteur entrepreneurial marocain gagne en maturité, ce financement est également la première prise de participation de Sanlam Maroc dans une start-up locale, ce qui en dit long sur l’appétit croissant des investisseurs institutionnels pour les solutions tech nationales à fort impact.

Contrairement à certaines levées de fonds spectaculaires dans des secteurs plus visibles comme les fintech grand public ou les plateformes logistiques, l’investissement dans Woliz est loin d’être “tech pour la tech”. Il s’agit d’une démarche ciblée sur un segment lourd de sens économique et social : la digitalisation des micro-entreprises de quartier, souvent laissées pour compte. 
 

La plateforme développée par Woliz repose sur une approche technologique intégrée combinant intelligence artificielle, automatisation des processus et valorisation des données. L’ambition est claire : connecter commerçants, distributeurs, institutions financières et consommateurs au sein d’un écosystème numérique unifié, capable de réduire les frictions historiques du commerce de proximité. 
 

Sur le terrain, ce n’est pas seulement une question d’outils digitaux. Pour des commerçants comme M. Aziz, propriétaire d’une épicerie de quartier à Casablanca que j’ai rencontrée récemment, l’enjeu est concret : “Aujourd’hui, je gère encore mes stocks à la main et je passe beaucoup de temps à appeler mes fournisseurs. Une plateforme comme celle-ci pourrait vraiment changer la donne.” Cette remarque illustre bien l’écart entre la réalité quotidienne des commerçants et les promesses de la technologie.

Pour Sanlam Maroc, la dimension sociale de l’opération n’est pas accessoire. Renforcer l’inclusion financière des petites unités commerciales souvent exclues des circuits bancaires classiques est un des objectifs affichés du partenariat avec Woliz. Cela va bien au-delà d’une simple modernisation : il s’agit de réduire les inégalités d’accès aux services financiers et d’intégrer durablement ces acteurs dans un système économique plus formel et efficace. 
 

À travers cette initiative, Sanlam Maroc se positionne aussi comme un acteur de l’innovation ouverte, capable d’accompagner des start-ups locales à fort potentiel et de piloter des modèles de croissance durable et partagé. 
 

Du côté de Woliz, le fondateur Kamal El Hardouzi voit plus loin encore : “Notre ambition est de transformer ce réseau fragmenté en un système connecté et intelligent, créateur de valeur pour tous les acteurs.” Cette vision repose sur l’idée que le Maroc peut devenir un hub pour un modèle exportable vers d’autres marchés africains, où les défis du commerce de proximité sont similaires. 
 

Cette levée de fonds, loin d’être un simple jalon financier, est l’expression d’un paradigme nouveau dans l’écosystème marocain : l’innovation locale n’est plus un élément périphérique, mais une réponse concrète à des enjeux structurels. Pour les lecteurs marocains jeunes entrepreneurs, commerçants, investisseurs ou simples citoyens c’est un signal fort : la technologie peut être mise au service du réel, en conciliant inclusion, performance et durabilité. Dans un pays où le commerce de proximité fait vivre des millions de foyers, Woliz et Sanlam Maroc posent ensemble une pierre significative vers un avenir plus connecté et plus équitable.