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Youssef Bekkaoui, invité de l'émission "Entre nous, on se dit tout"




Youssef Bekkaoui, invité de l'émission "Entre nous, on se dit tout"
Sujet : Pourquoi la santé mentale est-elle prise à la légère par le marocain ? Pourquoi les troubles mentaux sont-ils, au mieux, relégués à « la folie » pour y  rester sans suite ? Pourquoi le qualificatif de « fou » revient si souvent dans notre expression ? Que renferme-t-il comme associations d’esprit ? Notre société est-elle en phase d’une transmutation de valeurs ?  Pourquoi notre société est-elle violente ? Jusqu’où va notre mal être ? Et le suicide ? Pouvons-nous en parler sans tabou ?  Comment réconcilier le marocain avec son psy ? 
 
Nous recevons dans le cadre de notre émission "Entre nous" Youssef Bekkaoui jeune psychologue.

Pour écouter l'émission, Fichier MP3 en bas de page

Pour regarder l'émission, Lien en bas de page 

Édito: 

Comme moi, non pas que je veuille vous ramener à moi, que m’importe que vous vous aligniez sur les trépidations de mon être, ou ma perception biaisée des choses, oui , biaisée, car soi pour soi est une chimère, et passez-moi cette indiscrétion mauvais goût  qui s’échine à vous mettre à nu, à vous rappeler que vous n’êtes qu’un autre, que cet autre est tout autre. que l’être relatif, ou lunatique que vous êtes se gausse de vous, se tord en mille pour vous tromper, vous confectionner au goût de ces grandeurs auxquelles vous aspirez, cette  notion de l’absolu que vous faites vite d’arborer, pour pavaner en garant des vérités  devant vos prochains, qui bien pire que vous, abusés par vos effets de manche, vous chérissent vous applaudissent jusqu’à vous rompre de toute humilité.

Oui nous sommes le produit d’une exigence collective pour parler comme un livre, puis nous sommes parce que l’autre, nous ne sommes à l’abri de nulle chose, nous sommes cette machine complexe prête à partir en vrille, et c’est déjà difficile d’appréhender ce qui se trame au fond de soi, pour prétendre de saisir par notre entendement cet autre, cet enfer, car nous conditionne .

Cet autre, qui, tenant compte du bavardage de votre serviteur, n’est autre qu’un prolongement de vous. Comme si nous avions éclos d’une essence unique, et qu’il n’est de différence qu’en notre manifestation. Pour cela nous n’éprouvons nulle difficulté à nous reconnaitre en l’autre, à le cerner ne serait-ce que de surface, oui, l’empathie est une chose prise pour acquis, alors, qu’à y réfléchir, c’est loin d’être une évidence.

Lien Vidéo : https://www.facebook.com/717067299/videos/10159249099682300/


 



Quand bien même ai-je abondé dans le sens de la similitude des êtres, par snobisme, peut-être, car l’homme, je vous le concède,  est à la fois vicieux et pervers, je vous prie de ne me ressembler en rien, car qu’ai-je à gagner si vous êtes mon double ?

Et si tant est que je sois un schizophrène, je ne pourrai souffrir d’être le même dans mes deux états, et supposé que mes êtres se dédoublent jusqu’à l’infini, je requiers un minimum de nuances dans le verbe, et la façon chez chacune de mes entités, sinon je préfère mille mois être dépressif pour rompre avec ce cours simplet et ennuyeux, ou anxieux pour me lancer à la course de dangers qui n’existent pas, j’adopte peut-être une approche sur les bords, mais une bonne santé mentale implique , dit-ton, une sensibilité aux choses soient-elles bonnes ou mauvaises, mais je veux, ici, lecteur m’attarder, ici, et vous avec moi, sur ces choses mauvaises qui gangrènent notre société, comme la montée de la violence, vous les avez vu  ces casseurs de bus ?
 
Ou de ceux dans nos administrations publiques qui vivent dans leurs morgues, vous y font vivre ? Et d’autres qui souffrent ? Non ils ne vous le diront pas, plutôt vous malmènent du bout de leur complexe de supériorité, aussi ceux assoiffés d’impunité, qui se croient tout permis, ou encore ces rebelles du dimanche, ringards et croyant bien faire,  qui se démènent pour se faire remarquer, que cachent ces manifestations de l’être ?

Pourquoi le mot «  fou » revient souvent dans nos bouches ? pire encore, pourquoi se plait-on à ce mot qui dénote plutôt d’un dérèglement des sens ou de la raison ?  

Sommes-nous des pervers, des professionnels des détournements des sens alloués à nos pauvres mots ? Ne sommes-nous pas des fous pour alimenter ainsi la folie de l’autre prêt à tout faire pour gagner en estime ?

Et l’utilité derrière tout ça ? avons-nous rompu avec la conception du bien et du mal ? Sommes-nous entrain de connaitre une transmutation des valeurs ?

Sûrement nous faut-il un psychologue, ce sondeur de l’âme pour diagnostiquer nos malheurs, mais encore diriez-vous qu’il faut être fou pour s’y rendre ? Et qu’un psy est lui-même un fou ? D’où provient cette facilité à gratifier tout ce beau monde du titre de fou ?

Ils vous diront que ce même psy va voir un psy, et, que de-là, il ne peut être que fou ! Cette banalisation de la chose mentale n’est-elle pas  elle-même le symptôme de notre mal être ?

Cette généralisation qui met dans ce même sac confus appelé « folie » tous nos états d’âmes sans nuances ? Encore peut-on rajouter dans ce méli-mélo de ceux qui ramènent la folie, non pas à un trouble mental, mais à une possession perpétrée par le diable.

Débrouillons-nous pour démêler tout cet écheveau de confusion. 

Hicham Aboumerrouane 


 
Vendredi 16 Avril 2021