Par Mustapha SEHIMI
Les observateurs attentifs de la diplomatie américaine doivent ajoute un élément supplémentaire significatif à leurs conventionnels éléments d'appréhension. Lequel ? Il s'agit de "l'indice Pizza" qui fait l'objet d'une sorte de culte sur Internet. Il tient à ceci : dans une situation de crise majeure mobilisant les États-Unis sur la scène internationale, les équipes de la Maison-Blanche, du département d'État et du Pentagone veillent tard dans la nuit - rien de bien extraordinaire. Mais cette intense activité se traduirait par des commandes massives, dans Washington et sa périphérie, de repas à emporter en particulier des pizzas. Est ainsi avancée une théorie dite " indice pizza".
Des forums Reddit (un site web communautaire américain de discussion et d'actualités sociales de près de 40 000 abonnés) traque chaque anomalie dans les habitudes de livraisons de la capitale fédérale. Le jeudi 12 juin courant dans la soirée, le voilà qui alerte à propos d'un pic inhabituel de commandes chez Domino's, près du ministère de la Défense. Quelques heures plus tard, Israël lançait une attaque contre l'Iran. Selon ce compte, ce pic de commandes a eu lieu juste avant la fermeture de cet établissement.
En veille
Les traqueurs de pizza sont donc en veille. Ainsi le compte X (ex- Tweeter) "Pentagon Pizza Report" est le leader dans ce secteur. Il prétend qu'il offre " des informations brûlantes" sur les "pics d'activité nocturnes" du Pentagone, le quartier général du ministère de la Défense des États-Unis, à Washington DC. Sa technique ? La mesure des hausses de commandes de pizza dans le périmètre de proximité. Une heure avant que la télévision d'État iranienne ne mentionne les explosions à Téhéran, les téléphones des pizzaiolos américains du coin se sont mis à sonner pratiquement en continu.
Ce même jour, le quotidien britannique de référence, The Guardian, a donné la même information sur l'énorme augmentation d'activité des établissements de pizza à proximité du Pentagone. Il a ajouté aussi trois heures plus tard, que même un bar gay près du Pentagone avait enregistré un trafic anormalement faible pour un jeudi soir indiquant qu'il y aurait probablement " une nuit chargée au Pentagone "Humour british…
Menace contre les juges aussi...
Il vaut de relever que cet «indice pizza" n'est pas nouveau: il remonte à la Guerre froide. En décembre 1989, avant l'invasion américaine du Panama, les livraisons de pizzas "Quatre fromages" auraient triplé. Dans les archives du quotidien Los Angeles Time, le 31 juillet 1990, Frank Meeks - un franchisé Domino's établi à Washington - constate une augmentation soudaine et exceptionnelle des livraisons aux bâtiments de la CIA, et ce la veille de l'invasion du Koweït par l'Irak, déclenchant la guerre du Golfe.
Mais il y a plus à propos de la menace de la pizza. Les crises internationales ne sont pas la seule occasion de mettre ce pain tomaté sur le devant de la scène médiatique. Depuis plusieurs mois en effet, il est utilisé comme menace. Des juges américains reçoivent des pizzas qu'ils n'ont pas commandées. Étrange ? Anodin ? Pas vraiment : une tentative d'intimidation.
Ces livraisons révèlent ce fait : l'adresse personnelle de ces magistrats est donc connue ; c'est là une volonté de nuire pouvant être mise à exécution facilement. Selon le quotidien Washington Post, entre le mois de mars et début avril 2025, pas moins de 162 juges en ont fait les frais... Reste que l'on peut se demander si l'on peut tirer des conclusions probantes de ce pic de pizzas ? Un "signal faible" frappé de vulnérabilité ? Voire.
Des forums Reddit (un site web communautaire américain de discussion et d'actualités sociales de près de 40 000 abonnés) traque chaque anomalie dans les habitudes de livraisons de la capitale fédérale. Le jeudi 12 juin courant dans la soirée, le voilà qui alerte à propos d'un pic inhabituel de commandes chez Domino's, près du ministère de la Défense. Quelques heures plus tard, Israël lançait une attaque contre l'Iran. Selon ce compte, ce pic de commandes a eu lieu juste avant la fermeture de cet établissement.
En veille
Les traqueurs de pizza sont donc en veille. Ainsi le compte X (ex- Tweeter) "Pentagon Pizza Report" est le leader dans ce secteur. Il prétend qu'il offre " des informations brûlantes" sur les "pics d'activité nocturnes" du Pentagone, le quartier général du ministère de la Défense des États-Unis, à Washington DC. Sa technique ? La mesure des hausses de commandes de pizza dans le périmètre de proximité. Une heure avant que la télévision d'État iranienne ne mentionne les explosions à Téhéran, les téléphones des pizzaiolos américains du coin se sont mis à sonner pratiquement en continu.
Ce même jour, le quotidien britannique de référence, The Guardian, a donné la même information sur l'énorme augmentation d'activité des établissements de pizza à proximité du Pentagone. Il a ajouté aussi trois heures plus tard, que même un bar gay près du Pentagone avait enregistré un trafic anormalement faible pour un jeudi soir indiquant qu'il y aurait probablement " une nuit chargée au Pentagone "Humour british…
Menace contre les juges aussi...
Il vaut de relever que cet «indice pizza" n'est pas nouveau: il remonte à la Guerre froide. En décembre 1989, avant l'invasion américaine du Panama, les livraisons de pizzas "Quatre fromages" auraient triplé. Dans les archives du quotidien Los Angeles Time, le 31 juillet 1990, Frank Meeks - un franchisé Domino's établi à Washington - constate une augmentation soudaine et exceptionnelle des livraisons aux bâtiments de la CIA, et ce la veille de l'invasion du Koweït par l'Irak, déclenchant la guerre du Golfe.
Mais il y a plus à propos de la menace de la pizza. Les crises internationales ne sont pas la seule occasion de mettre ce pain tomaté sur le devant de la scène médiatique. Depuis plusieurs mois en effet, il est utilisé comme menace. Des juges américains reçoivent des pizzas qu'ils n'ont pas commandées. Étrange ? Anodin ? Pas vraiment : une tentative d'intimidation.
Ces livraisons révèlent ce fait : l'adresse personnelle de ces magistrats est donc connue ; c'est là une volonté de nuire pouvant être mise à exécution facilement. Selon le quotidien Washington Post, entre le mois de mars et début avril 2025, pas moins de 162 juges en ont fait les frais... Reste que l'on peut se demander si l'on peut tirer des conclusions probantes de ce pic de pizzas ? Un "signal faible" frappé de vulnérabilité ? Voire.