Quand la France retire d’urgence des centaines de lots de sérum physiologique, le silence du Maroc étonne. Et inquiète.
La nouvelle est tombée comme un couperet ce lundi 12 mai. L’Agence nationale française de sécurité du médicament (ANSM) a annoncé un retrait massif de sérum physiologique soupçonné de contenir des résidus d’alcool de nettoyage. Cinq marques sont visées, plus de cent soixante lots rappelés. Et pendant ce temps… Rabat ne dit rien. Pas un mot. Pas une alerte. Pas même une consigne aux officines.
Or ces sérums sont peut-être aussi présents dans les circuits marocains, notamment dans les hôpitaux, les cliniques privées et certaines pharmacies. Que se passe-t-il ? Attendons-nous un incident pour réagir ? Un pharmacien, on ne peut s’empêcher d’être troublé : c’est précisément ce type de passivité qui a coûté cher à d’autres pays en matière de santé publique.
Faut-il pour autant accuser Rabat d’irresponsabilité ? Pas si vite. Tous les produits rappelés en France ne sont pas nécessairement importés au Maroc. Et il est possible que les lots concernés n’aient jamais franchi nos frontières. Mais dans un monde interconnecté, le principe de précaution ne se discute pas : il s’impose. Le minimum ? Une communication officielle. Le silence administratif, lui, peut devenir toxique à long terme.
Résidus toxiques : des bébés et des patients vulnérables potentiellement exposés
Le signalement initial remonte au 25 avril. Il concernait un lot suspect de la marque HappyLab. Mais depuis, le scandale a grossi. Des investigations menées au Portugal sur les sites de fabrication de GSL ont révélé des pratiques préoccupantes : nettoyage des cuves avec de l’éthanol à quatre-vingt-seize pour cent, absence de contrôle qualité documenté, négligences répétées.
Résultat : cinq marques concernées, parmi lesquelles certaines bien connues au Maroc :
En France, les autorités sanitaires ont réagi rapidement : publication de listes de lots, consignes claires aux professionnels de santé, retrait immédiat du marché. Et au Maroc ? Aucune notification du ministère de la Santé. Aucun écho dans les circuits de distribution.
Le système de pharmacovigilance marocain a pourtant été renforcé ces dernières années. Mais ce type d’incident révèle cruellement ses limites. La chaîne de traçabilité entre les importateurs, les distributeurs et les pharmaciens reste floue. Pire, les lots incriminés circulent peut-être encore librement.
Comment un professionnel peut-il protéger ses patients s’il n’est même pas informé du danger ?
Le bon réflexe : En cas de doute, ne l’utilisez pas et ramenez-le en pharmacie. Un professionnel pourra vous guider. Et surtout, évitez l’automédication : même une solution aussi courante que le sérum physiologique peut se révéler risquée en cas de contamination. Les pharmaciens jouent ici un rôle crucial de relais d’information. Mais encore faut-il qu’ils disposent de l’information. Et là, Rabat doit prendre ses responsabilités.
Face à cette alerte, la transparence est un devoir, non un luxe. Il est impensable de laisser les usagers dans l’ignorance alors qu’un signalement grave est émis à l’échelle européenne.
Nous n’avons pas besoin d’un drame pour agir. Il suffit d’une circulaire, d’un message aux grossistes, d’un rappel diffusé via les pharmacies. Et si la situation s’avère sous contrôle au Maroc, il faut le dire haut et fort. Le silence, lui, nourrit la méfiance.
Or ces sérums sont peut-être aussi présents dans les circuits marocains, notamment dans les hôpitaux, les cliniques privées et certaines pharmacies. Que se passe-t-il ? Attendons-nous un incident pour réagir ? Un pharmacien, on ne peut s’empêcher d’être troublé : c’est précisément ce type de passivité qui a coûté cher à d’autres pays en matière de santé publique.
Faut-il pour autant accuser Rabat d’irresponsabilité ? Pas si vite. Tous les produits rappelés en France ne sont pas nécessairement importés au Maroc. Et il est possible que les lots concernés n’aient jamais franchi nos frontières. Mais dans un monde interconnecté, le principe de précaution ne se discute pas : il s’impose. Le minimum ? Une communication officielle. Le silence administratif, lui, peut devenir toxique à long terme.
Résidus toxiques : des bébés et des patients vulnérables potentiellement exposés
Le signalement initial remonte au 25 avril. Il concernait un lot suspect de la marque HappyLab. Mais depuis, le scandale a grossi. Des investigations menées au Portugal sur les sites de fabrication de GSL ont révélé des pratiques préoccupantes : nettoyage des cuves avec de l’éthanol à quatre-vingt-seize pour cent, absence de contrôle qualité documenté, négligences répétées.
Résultat : cinq marques concernées, parmi lesquelles certaines bien connues au Maroc :
- Ainsifont
- GSL
- HappyLab
- Mediphysio
- Stentil
En France, les autorités sanitaires ont réagi rapidement : publication de listes de lots, consignes claires aux professionnels de santé, retrait immédiat du marché. Et au Maroc ? Aucune notification du ministère de la Santé. Aucun écho dans les circuits de distribution.
Le système de pharmacovigilance marocain a pourtant été renforcé ces dernières années. Mais ce type d’incident révèle cruellement ses limites. La chaîne de traçabilité entre les importateurs, les distributeurs et les pharmaciens reste floue. Pire, les lots incriminés circulent peut-être encore librement.
Comment un professionnel peut-il protéger ses patients s’il n’est même pas informé du danger ?
Le bon réflexe : En cas de doute, ne l’utilisez pas et ramenez-le en pharmacie. Un professionnel pourra vous guider. Et surtout, évitez l’automédication : même une solution aussi courante que le sérum physiologique peut se révéler risquée en cas de contamination. Les pharmaciens jouent ici un rôle crucial de relais d’information. Mais encore faut-il qu’ils disposent de l’information. Et là, Rabat doit prendre ses responsabilités.
Face à cette alerte, la transparence est un devoir, non un luxe. Il est impensable de laisser les usagers dans l’ignorance alors qu’un signalement grave est émis à l’échelle européenne.
Nous n’avons pas besoin d’un drame pour agir. Il suffit d’une circulaire, d’un message aux grossistes, d’un rappel diffusé via les pharmacies. Et si la situation s’avère sous contrôle au Maroc, il faut le dire haut et fort. Le silence, lui, nourrit la méfiance.