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​États-Unis. Une astrophysicienne marocaine mène la découverte d’un nouveau satellite d’Uranus


Rédigé par La Rédaction le Dimanche 24 Août 2025

Une équipe d’astrophysiciens du Southwest Research Institute (SwRI) aux États-Unis, dirigée par la scientifique marocaine Maryame El Moutamid, a identifié un nouveau petit satellite en orbite autour d’Uranus. L’annonce officielle, faite cette semaine par le centre de recherche américain, porte à 29 le nombre total de lunes actuellement connues de la septième planète du système solaire.



Maryame El Moutamid révèle le plus petit satellite connu d’Uranus grâce au télescope James Webb

​États-Unis. Une astrophysicienne marocaine mène la découverte d’un nouveau satellite d’Uranus
La découverte résulte de l’analyse minutieuse d’une série d’images acquises le 2 février 2025 grâce au télescope spatial James Webb (JWST). Le corps céleste, d’un diamètre estimé à seulement 10 kilomètres, est le plus petit satellite d’Uranus détecté à ce jour. Il évolue à la lisière des anneaux intérieurs, à environ 56 250 km du centre de la planète, dans le plan équatorial, entre les orbites d’Ophelia et de Bianca.

« Il s’agit d’une découverte importante pour la compréhension du système compact d’Uranus, où les satellites sont très proches les uns des autres, créant des perturbations gravitationnelles qui rendent le système instable à long terme », explique Maryame El Moutamid dans une interview accordée à la MAP. Selon elle, ces interactions conduiront, à des échelles de plusieurs dizaines de millions d’années, à des collisions susceptibles de former de nouveaux anneaux, lesquels s’étaleront avant de générer d’autres petits satellites dans un cycle estimé à environ 50 millions d’années. « De ce fait, cette découverte aide à comprendre l’échelle de temps de cette instabilité et la composition du système primordial d’Uranus », ajoute-t-elle.

Le signal du satellite a été extrait d’une série de dix longues expositions de 40 minutes réalisées dans le proche infrarouge, une longueur d’onde bien en deçà des capacités de détection de la sonde Voyager 2 lors de son survol historique de 1986. À l’époque, Voyager 2 avait révélé des anneaux et plusieurs petites lunes, enrichissant une nomenclature déjà marquée par les cinq satellites majeurs Titania, Oberon, Umbriel, Ariel et Miranda, tous baptisés d’après des personnages de Shakespeare ou des œuvres d’Alexander Pope.

Uranus, souvent surnommée la « planète couchée » en raison de l’inclinaison extrême (plus de 90°) de son axe de rotation, demeure l’une des grandes moins explorées des planètes géantes. Sa teinte cyan trahit une atmosphère dense dominée par l’hydrogène, l’hélium et le méthane, tandis que ses satellites principaux sont supposés composés d’un mélange approximativement équilibré de glace d’eau et de roche silicatée. L’étroitesse et la structuration de ses anneaux posent également la question des mécanismes de confinement (« chiens de berger ») que l’observation de nouveaux petits corps peut aider à clarifier.

Native d’Essaouira, âgée de 41 ans, Maryame El Moutamid est scientifique principale au SwRI et investigatrice d’un programme d’observation d’Uranus conduit avec le JWST. Elle retrace un parcours académique débuté dans l’école publique marocaine, poursuivi en France (doctorat) puis aux États-Unis, notamment comme post‑doctorante à l’université Cornell. Elle encourage les jeunes Marocaines et Marocains intéressés par les sciences spatiales à « foncer, à ne jamais se sous-estimer et à saisir les opportunités de travailler avec des scientifiques du monde entier ».

Regardant déjà vers la suite, l’astrophysicienne indique que son objectif à moyen terme est de piloter une mission spatiale non habitée autour de Saturne, afin d’étudier anneaux et satellites, notamment ceux susceptibles d’abriter des océans internes, pour mieux comprendre leur formation géologique et leur évolution dynamique.

Cette nouvelle lune d’Uranus, minuscule mais stratégique, offre ainsi une fenêtre supplémentaire sur les processus d’instabilité orbitale et de recyclage matériel qui sculptent, silencieusement et sur des durées gigantesques, l’architecture des systèmes planétaires externes. Souhaitez-vous une version abrégée ou un encadré explicatif sur la méthode d’observation ? Je peux l’ajouter immédiatement.

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Dimanche 24 Août 2025