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​L’Istiqlal face à la crise de confiance : un rôle historique à assumer auprès de la jeunesse


Rédigé par La rédaction le Dimanche 5 Octobre 2025



Par Said Temsamani

Nizar Baraka / GEN Z
Nizar Baraka / GEN Z
Depuis plusieurs années, le débat public au Maroc est marqué par une crise de confiance entre la jeunesse et la politique. Reconnaître cette réalité n’est plus un luxe, mais une nécessité, tant les signes du désengagement se multiplient. La nouveauté est que ce diagnostic provient désormais d’une figure centrale de la scène politique : Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, qui a reconnu que la jeunesse marocaine vit un profond désenchantement vis-à-vis des institutions élues, des partis et du gouvernement, tout en conservant malgré tout une forme d’espoir conditionnel en un changement réel.

La valeur de l’aveu

Ce qui distingue le discours de Baraka, c’est qu’il ne s’est pas inscrit dans le déni ni dans la justification, mais dans un aveu franc. Lorsqu’un dirigeant d’un parti historique et membre de la majorité admet que le bilan gouvernemental n’a pas répondu aux attentes des jeunes, le débat sort du cadre de l’opposition classique pour entrer dans une recherche plus sincère de solutions concrètes.

Défendre la trajectoire démocratique

En mettant en garde contre les appels à « abolir les institutions » ou à « instaurer un gouvernement technocratique », Baraka rappelle que la trajectoire démocratique du Maroc n’est pas une option secondaire dont on pourrait se détourner en période de crise. Les institutions représentatives, malgré leurs limites, restent le seul garant de la citoyenneté active et du principe de reddition des comptes. Le message est d’autant plus fort qu’il émane d’un parti qui, depuis la lutte pour l’indépendance, a constamment défendu la légitimité démocratique.

Un capital historique et une crédibilité singulière

Ce qui confère au Parti de l’Istiqlal une responsabilité particulière aujourd’hui, c’est son capital historique et sa crédibilité accumulée. Ce parti, acteur majeur des moments fondateurs du Maroc moderne, dispose d’une légitimité politique et morale qui l’habilite à jouer le rôle de médiateur entre la jeunesse et les institutions. Si les jeunes recherchent un discours sincère et en phase avec leurs préoccupations quotidiennes, l’Istiqlal est en mesure de l’incarner, non seulement à travers les mots, mais aussi par des initiatives concrètes.

Du diagnostic à l’action

Les propositions avancées par le parti – telle la création d’une « Académie de la jeunesse », ou encore l’adoption d’une loi sur le volontariat – traduisent une volonté de passer du diagnostic à l’action. Ces mesures, même partielles, peuvent constituer les prémices d’une relation renouvelée entre la jeunesse et la sphère politique, à condition qu’elles s’inscrivent dans une vision globale répondant aux attentes les plus urgentes : éducation, santé et emploi.

L’Istiqlal comme passerelle de confiance

En définitive, la vie politique marocaine ne nécessite pas seulement des aveux sur l’ampleur de la crise, mais surtout la reconstruction de ponts de confiance. Fort de son histoire et de son enracinement, le Parti de l’Istiqlal apparaît comme un acteur capable de jouer ce rôle. Son passé lui confère une légitimité, mais son présent lui impose une responsabilité accrue : être la voix de la jeunesse au sein des institutions, et prévenir toute dérive vers la rupture ou la défiance durable.
 
Dans ce sens, le discours de Nizar Baraka dépasse le simple constat. Il ouvre une perspective : celle de redonner espoir. Car lorsque la jeunesse retrouve confiance en la politique, c’est le Maroc tout entier qui retrouve une partie de sa force et de sa capacité à poursuivre ses réformes dans un climat de stabilité et de démocratie.

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Dimanche 5 Octobre 2025