Par Francisco Carvajal
Le récent échange entre le journaliste espagnol Ignacio Cembrero et le parlementaire marocain Lahcen Haddad met en lumière un différend de fond sur l’interprétation des dynamiques diplomatiques entre Rabat et Madrid. Cembrero, fidèle à sa réputation de critique acerbe — et certains diraient presque obsessionnelle — du Maroc, avance que la fermeture temporaire des douanes commerciales de Ceuta et Melilla serait une “sanction” infligée par Rabat au Parti Populaire espagnol (PP) pour avoir invité une délégation du Polisario à son congrès. Une interprétation que Lahcen Haddad a fermement rejetée, arguments et références à l’appui.
Selon Cembrero, des « sources fiables » lui auraient confirmé que cette décision marocaine visait à sanctionner le PP. Il évoque également la lettre envoyée par Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, à Alberto Núñez Feijóo, président du PP, pour étayer sa thèse. Pourtant, comme le souligne Haddad, cette coïncidence temporelle ne suffit en aucun cas à établir un lien de causalité. Il s’agit là d’un non sequitur, d’un enchaînement illogique d’arguments destiné à alimenter une grille de lecture militante plutôt qu’un raisonnement fondé.
Dans une série de messages publiés sur X (anciennement Twitter), Lahcen Haddad rappelle que les relations entre Rabat et le gouvernement espagnol dirigé par le PSOE sont cordiales, stables, et s’inscrivent dans le cadre de la feuille de route bilatérale signée le 9 avril 2022. Cette dernière prévoit explicitement la possibilité de moduler ou suspendre temporairement les opérations douanières pendant les périodes de fort trafic, notamment l’opération « Paso del Estrecho » (Marhaba), qui mobilise chaque été des moyens logistiques massifs pour le retour de millions de Marocains résidant en Europe.
Ce que Cembrero présente comme un acte hostile est donc, selon EFE — citant le ministère espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération —, un ajustement opérationnel bilatéral prévu dans un cadre d’accord, et non un signal politique. « L’accord est pleinement en vigueur », insistent les autorités espagnoles, qui soulignent que les douanes « travaillent ensemble » pour concilier flux de marchandises et passages de voyageurs.
Sur la lettre de Nizar Baraka, Lahcen Haddad rappelle que ce dernier s’est exprimé en tant que chef de file du Parti de l’Istiqlal, allié historique du Parti Populaire au sein de l’Internationale Démocratique du Centre (IDC). Sa lettre n’était ni une protestation officielle ni une interférence dans les affaires internes espagnoles, mais un rappel amical adressé à un partenaire politique de longue date, l’invitant à adopter une position claire en faveur de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, comme l’ont déjà fait de nombreux partis membres de cette même famille idéologique.
Par ailleurs, la version avancée par Cembrero selon laquelle le Polisario aurait été officiellement invité au congrès du PP est loin d’être confirmée. Des sources internes au PP, citées dans divers médias espagnols, évoquent plutôt une initiative isolée d’un député proche du mouvement séparatiste, sans aval officiel de la direction nationale du parti. Ce point a également été souligné dans un article de Patricia MedjidiJuez sur Tribuna Digital7, que Lahcen Haddad a cité à l’appui de ses propos.
Cembrero, au lieu de s’appuyer sur ce contexte ou sur les sources institutionnelles, préfère interpréter, extrapoler et politiser. Il transforme un ajustement logistique prévu, acté conjointement par Madrid et Rabat, en supposée « sanction diplomatique ». Il projette une logique punitive là où existe, en réalité, une coopération opérationnelle. C’est là que réside le problème : non pas dans les faits eux-mêmes, mais dans leur instrumentalisation à des fins de récit, parfois en contradiction avec la réalité diplomatique observable.
Au final, l’échange entre Lahcen Haddad et Ignacio Cembrero illustre non seulement une divergence d’analyse, mais surtout de méthode. L’un s’appuie sur des faits vérifiables, des déclarations officielles, des références concrètes. L’autre construit une lecture orientée, enchaînant des liens faibles pour justifier des conclusions fortes.
Dans ce débat, Lahcen Haddad défend une approche fondée sur la rigueur, la clarté des relations bilatérales, et le respect des accords signés. Ignacio Cembrero, lui, donne l’impression de chercher systématiquement la faille, quitte à tirer les fils d’une narration cousue de fil blanc, et à ignorer ce que le journalisme exige avant tout : la précision, le recul, et la vérification.
Selon Cembrero, des « sources fiables » lui auraient confirmé que cette décision marocaine visait à sanctionner le PP. Il évoque également la lettre envoyée par Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal, à Alberto Núñez Feijóo, président du PP, pour étayer sa thèse. Pourtant, comme le souligne Haddad, cette coïncidence temporelle ne suffit en aucun cas à établir un lien de causalité. Il s’agit là d’un non sequitur, d’un enchaînement illogique d’arguments destiné à alimenter une grille de lecture militante plutôt qu’un raisonnement fondé.
Dans une série de messages publiés sur X (anciennement Twitter), Lahcen Haddad rappelle que les relations entre Rabat et le gouvernement espagnol dirigé par le PSOE sont cordiales, stables, et s’inscrivent dans le cadre de la feuille de route bilatérale signée le 9 avril 2022. Cette dernière prévoit explicitement la possibilité de moduler ou suspendre temporairement les opérations douanières pendant les périodes de fort trafic, notamment l’opération « Paso del Estrecho » (Marhaba), qui mobilise chaque été des moyens logistiques massifs pour le retour de millions de Marocains résidant en Europe.
Ce que Cembrero présente comme un acte hostile est donc, selon EFE — citant le ministère espagnol des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération —, un ajustement opérationnel bilatéral prévu dans un cadre d’accord, et non un signal politique. « L’accord est pleinement en vigueur », insistent les autorités espagnoles, qui soulignent que les douanes « travaillent ensemble » pour concilier flux de marchandises et passages de voyageurs.
Sur la lettre de Nizar Baraka, Lahcen Haddad rappelle que ce dernier s’est exprimé en tant que chef de file du Parti de l’Istiqlal, allié historique du Parti Populaire au sein de l’Internationale Démocratique du Centre (IDC). Sa lettre n’était ni une protestation officielle ni une interférence dans les affaires internes espagnoles, mais un rappel amical adressé à un partenaire politique de longue date, l’invitant à adopter une position claire en faveur de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, comme l’ont déjà fait de nombreux partis membres de cette même famille idéologique.
Par ailleurs, la version avancée par Cembrero selon laquelle le Polisario aurait été officiellement invité au congrès du PP est loin d’être confirmée. Des sources internes au PP, citées dans divers médias espagnols, évoquent plutôt une initiative isolée d’un député proche du mouvement séparatiste, sans aval officiel de la direction nationale du parti. Ce point a également été souligné dans un article de Patricia MedjidiJuez sur Tribuna Digital7, que Lahcen Haddad a cité à l’appui de ses propos.
Cembrero, au lieu de s’appuyer sur ce contexte ou sur les sources institutionnelles, préfère interpréter, extrapoler et politiser. Il transforme un ajustement logistique prévu, acté conjointement par Madrid et Rabat, en supposée « sanction diplomatique ». Il projette une logique punitive là où existe, en réalité, une coopération opérationnelle. C’est là que réside le problème : non pas dans les faits eux-mêmes, mais dans leur instrumentalisation à des fins de récit, parfois en contradiction avec la réalité diplomatique observable.
Au final, l’échange entre Lahcen Haddad et Ignacio Cembrero illustre non seulement une divergence d’analyse, mais surtout de méthode. L’un s’appuie sur des faits vérifiables, des déclarations officielles, des références concrètes. L’autre construit une lecture orientée, enchaînant des liens faibles pour justifier des conclusions fortes.
Dans ce débat, Lahcen Haddad défend une approche fondée sur la rigueur, la clarté des relations bilatérales, et le respect des accords signés. Ignacio Cembrero, lui, donne l’impression de chercher systématiquement la faille, quitte à tirer les fils d’une narration cousue de fil blanc, et à ignorer ce que le journalisme exige avant tout : la précision, le recul, et la vérification.