Le Maroc fait face à une équation complexe : assurer l’eau pour tous, irriguer les terres agricoles, protéger les villes des inondations et générer de l’énergie propre. Face à cette urgence plurielle, deux noms émergent avec force dans la stratégie hydraulique nationale : Ratba et Kheng-Grou. Ces deux barrages, en cours de construction, ne sont pas de simples infrastructures techniques. Ils incarnent un basculement d’échelle, une nouvelle géographie de l’eau, et peut-être, un tournant dans l’histoire de l’aménagement du territoire marocain.
Le barrage de Ratba, situé dans la province de Taounate, est appelé à devenir le deuxième plus grand barrage du pays. Sa capacité de stockage atteint 1 900 millions de m³, soit près de 40 % des volumes cumulés des 29 nouveaux barrages planifiés dans le Royaume.
Ce monstre hydraulique, intégré au bassin du Sebou, est un maillon essentiel dans la lutte contre la pénurie d’eau potable, mais aussi contre les inondations qui frappent régulièrement la région. Sa mise en service, prévue pour fin 2028, a été accélérée d’un an, preuve de l’urgence du chantier. Le barrage permettra de stocker les crues hivernales dès sa première année, avec un apport moyen estimé à 351 millions de m³/an. Il jouera ainsi un triple rôle : approvisionnement en eau potable, irrigation et production d’hydroélectricité, tout en assurant une protection contre les risques climatiques extrêmes.
Plus au sud-est, dans la province de Figuig, le barrage de Kheng-Grou s’impose comme une prouesse d’aménagement dans une région longtemps marginalisée. Avec une capacité de 1 068 millions de m³, il sera le plus grand barrage de l’Oriental et le cinquième à l’échelle nationale. Sa livraison, initialement prévue pour mars 2027, a elle aussi été avancée à juillet 2026. Le site a été choisi avec soin : dans une zone où les nappes phréatiques s’épuisent dangereusement, ce barrage permettra non seulement de garantir un approvisionnement durable en eau potable, mais aussi de recharger les nappes et de protéger les oasis environnantes. L’impact sera direct sur 1 000 hectares de petites exploitations oasiennes, avec une extension potentielle à 3 300 hectares supplémentaires.
Ce qui distingue ces deux projets, au-delà de leur taille, c’est leur fonction de rééquilibrage territorial. Le Maroc a longtemps concentré ses grands ouvrages hydrauliques dans les régions centrales et atlantiques. Ratba et Kheng-Grou rompent cette logique. Ils ancrent l’investissement dans les zones de l’intérieur et de l’est, souvent confrontées à l’exode rural, au chômage structurel et à la vulnérabilité agricole. Par le biais de l’eau, c’est donc une promesse de développement régional qui est formulée.
Mais ces projets colossaux ne sont pas sans défis. Les enjeux environnementaux, notamment les risques de déplacement de populations, la perturbation des écosystèmes fluviaux, ou la salinisation des sols en aval, restent des angles morts dans le débat public. De même, la gouvernance future de ces barrages – entretien, sécurité, accès équitable à l’eau – posera des questions concrètes dès leur mise en service. Enfin, leur rentabilité à long terme dépendra de la gestion rationnelle de la ressource : sans politique claire de distribution, d’irrigation durable et de tarification équitable, le risque est grand de voir ces barrages devenir des géants inefficients.
Malgré tout, Ratba et Kheng-Grou sont porteurs d’une ambition nationale. Ils illustrent la réponse volontariste du Royaume face au défi climatique. Au-delà de la technique, ils matérialisent une vision : celle d’un Maroc qui ne veut plus subir la géographie, mais qui la transforme pour garantir un avenir plus sûr à ses citoyens.
Le barrage de Ratba, situé dans la province de Taounate, est appelé à devenir le deuxième plus grand barrage du pays. Sa capacité de stockage atteint 1 900 millions de m³, soit près de 40 % des volumes cumulés des 29 nouveaux barrages planifiés dans le Royaume.
Ce monstre hydraulique, intégré au bassin du Sebou, est un maillon essentiel dans la lutte contre la pénurie d’eau potable, mais aussi contre les inondations qui frappent régulièrement la région. Sa mise en service, prévue pour fin 2028, a été accélérée d’un an, preuve de l’urgence du chantier. Le barrage permettra de stocker les crues hivernales dès sa première année, avec un apport moyen estimé à 351 millions de m³/an. Il jouera ainsi un triple rôle : approvisionnement en eau potable, irrigation et production d’hydroélectricité, tout en assurant une protection contre les risques climatiques extrêmes.
Plus au sud-est, dans la province de Figuig, le barrage de Kheng-Grou s’impose comme une prouesse d’aménagement dans une région longtemps marginalisée. Avec une capacité de 1 068 millions de m³, il sera le plus grand barrage de l’Oriental et le cinquième à l’échelle nationale. Sa livraison, initialement prévue pour mars 2027, a elle aussi été avancée à juillet 2026. Le site a été choisi avec soin : dans une zone où les nappes phréatiques s’épuisent dangereusement, ce barrage permettra non seulement de garantir un approvisionnement durable en eau potable, mais aussi de recharger les nappes et de protéger les oasis environnantes. L’impact sera direct sur 1 000 hectares de petites exploitations oasiennes, avec une extension potentielle à 3 300 hectares supplémentaires.
Ce qui distingue ces deux projets, au-delà de leur taille, c’est leur fonction de rééquilibrage territorial. Le Maroc a longtemps concentré ses grands ouvrages hydrauliques dans les régions centrales et atlantiques. Ratba et Kheng-Grou rompent cette logique. Ils ancrent l’investissement dans les zones de l’intérieur et de l’est, souvent confrontées à l’exode rural, au chômage structurel et à la vulnérabilité agricole. Par le biais de l’eau, c’est donc une promesse de développement régional qui est formulée.
Mais ces projets colossaux ne sont pas sans défis. Les enjeux environnementaux, notamment les risques de déplacement de populations, la perturbation des écosystèmes fluviaux, ou la salinisation des sols en aval, restent des angles morts dans le débat public. De même, la gouvernance future de ces barrages – entretien, sécurité, accès équitable à l’eau – posera des questions concrètes dès leur mise en service. Enfin, leur rentabilité à long terme dépendra de la gestion rationnelle de la ressource : sans politique claire de distribution, d’irrigation durable et de tarification équitable, le risque est grand de voir ces barrages devenir des géants inefficients.
Malgré tout, Ratba et Kheng-Grou sont porteurs d’une ambition nationale. Ils illustrent la réponse volontariste du Royaume face au défi climatique. Au-delà de la technique, ils matérialisent une vision : celle d’un Maroc qui ne veut plus subir la géographie, mais qui la transforme pour garantir un avenir plus sûr à ses citoyens.