Concrètement, un nouvel onglet Messages apparaît en haut à gauche de l’interface, sous la photo de profil. L’utilisateur peut initier une conversation privée avec des contacts déjà reliés à lui via une playlist collaborative, un Blend ou une session Jam. Lorsqu’un morceau, un podcast ou un livre audio retient l’attention, il suffit de toucher le bouton de partage depuis l’écran Now Playing, puis de sélectionner le destinataire. Le contenu partagé s’agrège dans une boîte de réception dédiée, facilitant le repérage ultérieur des recommandations échangées.

Cette intégration répond à un usage de plus en plus répandu : l’écoute sociale fragmentée. Jusqu’ici, la circulation organique des titres nécessitait une sortie de l’application, rupture préjudiciable au temps d’écoute et à la continuité de navigation. En internalisant la recommandation, Spotify espère allonger la durée de session, affiner ses signaux algorithmiques (via les contenus partagés) et consolider la fidélité des utilisateurs face à la concurrence d’Apple Music, YouTube Music ou encore des plateformes vidéo à dimension virale.

La messagerie est volontairement minimaliste pour un démarrage : fil privé, partage contextuel et centralisation du média. Elle s’inscrit dans une tendance plus large de convergence entre plateformes de contenu et fonctionnalités de réseau social. En transformant l’acte de recommander en geste natif, Spotify tente de repositionner l’écoute non plus comme une activité isolée, mais comme une expérience relationnelle continue, ancrée dans son application. Reste à observer l’adoption et l’évolution vers, éventuellement, des fonctions élargies (groupes, réactions, découverte sociale).