Le Maroc, où les Petites et Moyennes Entreprises (PME) représentent 99 % du tissu économique, ne pourra sortir de la crise de l’emploi sans un soutien massif à ces acteurs. Pourtant, malgré leur poids économique, les PME continuent de faire face à d’importants obstacles structurels qui freinent leur capacité à embaucher. L’Alliance des Économistes Istiqlaliens (AEI) plaide pour une simplification du parcours de l’investisseur, une accélération de la digitalisation et un accès facilité au financement pour favoriser l’entrepreneuriat et l’innovation.
Un moteur de croissance en difficulté

Les PME marocaines jouent un rôle central dans la création d’emplois et la dynamisation du tissu économique, mais elles se heurtent à plusieurs contraintes majeures :
 

• Un accès au financement limité : Beaucoup de PME n’ont pas les fonds propres nécessaires pour se développer et embaucher.
• Des lourdeurs administratives : La bureaucratie ralentit les démarches des investisseurs et entrepreneurs.
• Un manque de soutien à l’innovation : Peu de dispositifs existent pour encourager les nouvelles idées et l’adoption des technologies avancées.

Ces freins limitent la capacité des PME à se positionner sur les marchés porteurs, malgré un potentiel énorme dans des secteurs comme l’industrie, les services numériques, l’agroalimentaire et les énergies renouvelables.
Simplifier et digitaliser les démarches pour les investisseurs

Pour booster l’investissement, l’AEI recommande une simplification administrative et une digitalisation accrue.
Cela passerait par :
 

• L’accélération des procédures d’enregistrement et de création d’entreprise via des plateformes en ligne.
• Une meilleure transparence dans l’octroi des marchés publics, en privilégiant les PME marocaines.
• La mise en place d’un guichet unique digital pour les investisseurs, réduisant les délais et les coûts d’installation.

Activer les mesures de la Charte de l’Investissement

Le décret dédié aux PME dans le cadre de la nouvelle Charte de l’Investissement doit être mis en œuvre sans délai pour favoriser l’accès aux marchés et aux financements. L’AEI insiste sur la nécessité de réactiver les dispositifs d’accompagnement, notamment ceux de Maroc PME, qui ont été négligés ces dernières années.

Par ailleurs, une part significative des grands chantiers en cours (horizon 2030) et de la commande publique doit être réservée aux PME locales. L’encouragement de la sous-traitance avec les grands groupes serait un levier majeur pour stimuler leur croissance et donc l’emploi.

Favoriser l’innovation et l’entrepreneuriat

L’AEI propose la création d’un réseau national de "Startups Stations", des hubs régionaux intégrant :
 

• Des incubateurs et accélérateurs d’entreprises,
• Des espaces de recherche et coworking,
• Un accompagnement au financement et à l’export.

En parallèle, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement devrait être davantage mobilisé pour soutenir les projets innovants et à forte valeur ajoutée, en facilitant leur accès aux financements.

Encourager l’investissement dans les PME ne se limite pas à soutenir l’économie, c’est aussi un moyen direct de créer des emplois durables. Selon l’AEI, un environnement entrepreneurial dynamique permettrait non seulement d’embaucher davantage mais aussi de réduire la dépendance aux grands groupes étrangers.

L’AEI insiste donc sur une approche globale, combinant simplification administrative, digitalisation, financement et incitations à l’innovation pour permettre aux PME marocaines de jouer pleinement leur rôle dans la relance économique et l'emploi.