Le Maroc connecté mais encore muet en tamazight
Le rapport salue lâeffort stratĂ©gique du Maroc dans le dĂ©veloppement des infrastructures tĂ©lĂ©coms, considĂ©rant le pays comme un modĂšle rĂ©gional. Ce rĂ©sultat nâest pas le fruit du hasard : il dĂ©coule dâinvestissements massifs, dâun cadre rĂ©glementaire favorable, et dâune dynamique publique-privĂ©e qui a accĂ©lĂ©rĂ© la digitalisation.
Cependant, lorsque l'on regarde au-delĂ des connexions et des cĂąbles, un autre fossĂ© apparaĂźt : celui de lâinclusion linguistique. Le baromĂštre pointe en effet une absence prĂ©occupante de donnĂ©es en langue amazighe, malgrĂ© son statut de langue officielle depuis 2011, confirmĂ© par la loi organique 26.16 de 2019. Aucune rĂšgle ne contraint les administrations Ă rendre leurs bases de donnĂ©es accessibles en amazigh.
Cette barriĂšre linguistique soulĂšve une question de justice informationnelle : Ă quoi bon ĂȘtre connectĂ© si lâon ne comprend pas le contenu ? Dans un pays multilingue, ne pas tenir compte de cette diversitĂ© revient Ă priver une partie de la population dâun droit fondamental : celui de lâaccĂšs Ă lâinformation. Le Maroc est donc invitĂ© Ă franchir un second cap : celui de lâinclusion linguistique dans la gouvernance numĂ©rique.


