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Amazigh Hair Couture : quand la mémoire se tresse et se parfume


Rédigé par le Vendredi 24 Octobre 2025

À Doha, l’exposition Amazigh Hair Couture transforme les traditions capillaires marocaines en art vivant, célébrant mémoire, beauté et identité.



Une exposition qui réinvente la beauté amazighe au M7 de Doha

Amazigh Hair Couture : quand la mémoire se tresse et se parfume
Du 27 octobre 2025 au 12 janvier 2026, Doha accueille une exposition qui sent bon le henné, le musc et la mémoire.

« Amazigh Hair Couture », présentée au M7 — temple du design et de l’innovation au Qatar — célèbre les traditions capillaires ancestrales du Maroc.

Loin du folklore figé, cette expo transforme les tresses, les peignes et les parures en véritables œuvres d’art vivantes. Ici, les cheveux deviennent langage, symbole et manifeste culturel.

Quand les tresses racontent l’histoire du Maroc

Sous la direction artistique d’Ilham Mestour, coiffeuse et créatrice maroco-néerlandaise, et la commissaire Rajae El Mouhandiz, artiste interdisciplinaire, Amazigh Hair Couture revisite un héritage vieux de plusieurs millénaires.

Organisée en quatre zones — Racines et rituels, Corps et âme, Recadrer le regard et Créer la continuité —, l’exposition retrace l’histoire du cheveu amazigh, depuis le tressage rituel jusqu’à la parure spirituelle.

Les œuvres exposées mêlent photographies, installations capillaires, textiles et archives ethnographiques.

Certaines pièces proviennent même des Musées du Qatar, d’autres ont été imaginées par des artistes marocaines reconnues comme Lalla Essaydi ou Amina Agueznay.

Ensemble, elles racontent comment les femmes amazighes ont fait de leur chevelure un espace de liberté et de résistance.

“Les cheveux ne sont pas seulement synonymes de beauté ; ils sont un symbole de lignée, de force et de mémoire”, confie Ilham Mestour.


Une phrase qui résonne comme un poème de résistance : celui des femmes qui, depuis des siècles, tissent leur identité entre racines et création.


De la tradition à la création contemporaine

L’exposition ne se contente pas de regarder le passé : elle le réinvente. Chaque mèche devient un fil reliant les générations.

À travers une scénographie immersive, les visiteurs passent d’une odeur d’huile d’argan à une installation visuelle évoquant les tresses codées des tribus du Haut Atlas.

C’est une vraie masterclass culturelle qui prolonge la collaboration entre M7 et Ilham Mestour, initiée lors de Mastering Hair. L’idée : offrir aux artistes arabes et nord-africains une plateforme pour revendiquer leurs récits et déconstruire les clichés.

Dans un monde où les motifs amazighs sont souvent détournés par les grandes marques, Amazigh Hair Couture redonne aux femmes du Sud marocain la place qu’elles méritent : celle de créatrices, pas de muses exotiques.


Une tresse entre passé et futur

« Amazigh Hair Couture » n’est pas juste une exposition : c’est une invitation à se reconnecter à ses racines, à repenser la beauté comme héritage vivant.

De Doha à Agadir, cette célébration du cheveu amazigh rappelle que chaque boucle, chaque tresse, chaque bijou porte une histoire.

En somme, c’est l’art de tresser la mémoire pour qu’elle ne se défasse jamais.
À voir absolument, ne serait-ce que pour comprendre que, parfois, une mèche peut en dire plus qu’un livre d’histoire.


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Vendredi 24 Octobre 2025