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Cet homme se cache sous un niqab pour tenter de gagner un tournoi féminin d'échecs


Rédigé par le Mardi 18 Avril 2023

Ce n’est qu’après quatre tours que les organisateurs ont démasqué le jeune homme, et ont annulé ses résultats.



Une mystérieuse joueuse silencieuse

Cet homme se cache sous un niqab pour tenter de gagner un tournoi féminin d'échecs
Un coup audacieux, finalement mis échec et mat : vêtu d’un hijab (ou niqab) et de lunettes, un jeune Kényan a disputé quatre tours du tournoi féminin de l’Open d’échecs de Nairobi, avant d’être démasqué. Il a expliqué avoir agi ainsi pour l’argent.
 
Le secrétaire général de la fédération kényane d’échecs, John Mukabi, n’avait jamais vu ça.
« Et je ne crois pas qu’un tel cas se soit jamais produit dans le monde », affirme-t-il.
 
Les organisateurs de la 31e édition du Kenya Open, un tournoi international d'échecs qui s'est tenu à Nairobi du 6 au 10 avril et a accueilli 445 participants, ont retardé la révélation de l'identité d'une joueuse mystérieuse, silencieuse et difficile à identifier car elle portait un niqab.
 
Au cours de plusieurs tours, plusieurs signaux ont éveillé leurs soupçons, comme l'a rapporté John Mukabi à l'AFP dimanche, confirmant une information de la BBC. "Le premier signe que quelque chose n'allait pas est apparu lorsque j'ai fait un tour avec un photographe pour prendre des photos."
 
Lorsque nous sommes revenus à l'ordinateur pour identifier les personnes, son nom était Milicent Awour. Nous nous attendions à un nom musulman, alors c'était un peu étrange. Cependant, il est possible que des personnes ayant des noms chrétiens soient également musulmanes.

Des épaules « plus masculines que féminines »

« Les arbitres ont aussi remarqué quelque chose : après les parties, cette personne disparaissait et ne revenait qu’à quelques minutes du tour suivant », a poursuivi le dirigeant kényan. Sa carrure, avec des épaules « plus masculines que féminines », et ses chaussures, un modèle « principalement associé aux hommes », ont également interpellé.
 

Lors du troisième tour, elle a remporté une victoire contre une joueuse kényane expérimentée, qui avait déjà participé six fois à l'Olympiade d'échecs.
 
Cette victoire a incité les juges à intervenir. Au tour suivant, après avoir subi une défaite serrée contre une joueuse ougandaise, les arbitres ont pris la décision de parler en privé à la joueuse.
 
Une arbitre féminine l'a ensuite accompagnée aux toilettes où on lui a demandé de retirer son hijab (niqab). Selon les propos de John Mukabi, elle a immédiatement reconnu qu'elle était en réalité un homme.

Par conséquent, elle a été disqualifiée et ses résultats ont été annulés. Elle a avancé des problèmes financiers pour expliquer son comportement.

« Aucune chance dans le tableau des hommes »

Les 10 premières du tournoi féminin reçoivent une somme d’argent, allant jusqu’à 500 000 shillings kényans (3 300 € environ) pour la vainqueure.
 
Cette compétition est moins relevée que le plateau masculin, dans lequel figuraient des grands maîtres et des maîtres internationaux. « Il n’avait aucune chance dans le tableau des hommes », estime M. Mukabi.
 
La semaine prochaine, le jeune homme qui est étudiant à l'université de Nairobi devra se présenter devant la commission disciplinaire de la fédération kényane. Il est possible qu'il soit suspendu pour plusieurs années.

L'odj avec 20minutes




Mardi 18 Avril 2023