Ce qu’il y a dans le deal
Concrètement, l'accord prévoit un plafonnement des droits de douane sur les automobiles japonaises à 15 %, alors qu’une surtaxe de 25 % menaçait encore récemment les exportateurs nippons.
En contrepartie, le Japon ouvre davantage son marché aux produits agricoles américains, notamment au riz et aux céréales, dans la limite de 770 000 tonnes exemptées de droits.
Cette mesure tombe à pic pour l’industrie japonaise, dont les exportations de voitures vers les États-Unis ont chuté de 25 % ces deux derniers mois.
L’annonce a d’ailleurs immédiatement fait grimper l’action Toyota de 14 % à la Bourse de Tokyo.
Pourquoi c’est important, même depuis Casablanca
Ce partenariat bilatéral n’est pas qu’un jeu de chiffres entre puissances : il reflète un vrai basculement géoéconomique.
Trump cherche à imposer des deals rapides avant l’entrée en vigueur de surtaxes "réciproques" prévues dès le 1er août. Le Japon, de son côté, sécurise ses intérêts dans un contexte commercial mondial toujours plus tendu.
Pour un lecteur marocain ? Ça parle d’abord de stratégie. Ce type de deal montre comment les grandes puissances manient taxes et quotas pour protéger leurs industries… une leçon à méditer au moment où le Maroc mise sur la souveraineté économique et la relocalisation industrielle.
Sans parler de l’impact indirect sur les prix mondiaux du blé ou du riz, produits que nous importons aussi.
Réactions en chaîne
Du côté américain, le secrétaire au Trésor Scott Bessent a salué un "partenariat gagnant-gagnant", tandis que Trump, fidèle à son style, a promis des "centaines de milliers d’emplois" et "550 milliards de dollars d’investissements japonais" aux États-Unis.
Des chiffres encore flous, mais bien utiles à quelques mois d’échéances politiques importantes.
Côté japonais, le Premier ministre Shigeru Ishiba a salué "la plus grande réduction de surtaxes obtenue" jusqu’à présent par un pays en surplus commercial avec Washington.
Encore des zones d’ombre dans le pacte
L’accord ne règle pas tout. Les surtaxes américaines sur l’acier et l’aluminium restent en place, tout comme les exigences de Washington sur les dépenses militaires japonaises.
Mais il pourrait inspirer d’autres pays dans la course contre les taxes américaines, avant la fameuse date du 1er août.
Dans les cafés marocains, ce genre de deal fait parfois sourire — mais derrière les blagues, il rappelle que la géopolitique économique peut redessiner très vite les règles du commerce mondial… et nos tickets de caisse aussi.