Des vacances sans passeport (ni budget)
Dubaï, Bali, Tokyo ou Ouarzazate, ton visage apparaît comme si tu venais de passer quinze jours de farniente — bronzage inclus.
Derrière ce petit miracle numérique se cache Laurent Del Rey, un employé de Meta, qui a eu cette idée un soir de burn-out : « Quand t’as besoin de t’échapper, mais que ton compte bancaire te dit non ».
Il a donc créé Endless Summer, une appli qui génère de fausses photos de vacances avec l’aide de l’outil Nano Banana, le générateur d’images de Google.
Résultat : les réseaux s’enflamment. Des internautes exhibent leurs “faux souvenirs” de randonnées au Machu Picchu ou de couchers de soleil à Santorin. Et franchement, difficile de faire la différence entre le vrai et le fake.
Entre génie créatif et déprime 3.0
Mais tout le monde ne trouve pas ça “cool”. Si certains crient au génie — “banger”, “trop réaliste”, “ça tue” — d’autres voient le truc comme le symptôme d’une génération épuisée.
“Triste époque où on doit simuler ses vacances parce qu’on n’a ni le temps ni les moyens d’en prendre”, écrit un internaute sur X (ex-Twitter). D’autres vont plus loin : “C’est le métaverse du désespoir.”
Et quelque part, ils n’ont pas tort. Car si l’appli veut “projeter les gens dans la vie rêvée qu’ils méritent”, elle reflète aussi une réalité un peu glauque : celle où le digital devient notre seul espace d’évasion.
Côté business, le modèle est déjà bien rodé. Les six premiers “souvenirs” sont gratuits, mais après ça, faut passer à la caisse : 3,99 dollars pour 30 photos, 17,99 pour 150 et 34,99 pour 300 clichés.
Le rêve en pixels… ou le mirage du siècle ?
Mais au fond, si cette appli permet à certains de s’offrir une parenthèse virtuelle, pourquoi pas ? Après tout, il vaut mieux un faux sourire à Hawaï qu’une vraie mine fatiguée au bureau.
La morale ? Dans l’ère de l’IA, même les vacances deviennent une illusion bien pixelisée. À ce rythme-là, la prochaine appli nous fera sentir le sable chaud… sans quitter notre lit.