Le numérique s’impose, surtout chez les petites entreprises
Longtemps accroché au cash, le Maroc vit une révolution silencieuse.
Selon une étude récente de Visa sur le marché des paiements numériques, près de 60 % des petites et moyennes entreprises marocaines utilisent déjà des solutions électroniques depuis plus de trois ans.
Mieux encore : 67 % de ces commerçants estiment que ces nouveaux moyens de paiement ont boosté leurs ventes et élargi leur clientèle.
Dans les grandes villes comme Casablanca, Rabat ou Marrakech, les cafés, épiceries et petits restos affichent désormais fièrement leurs TPE ou QR codes sur le comptoir.
Une image qui reflète la mutation d’un pays encore très attaché à la monnaie sonnante et trébuchante.
Le cash garde la tête haute, surtout dans les petites structures
Mais attention, le cash n’a pas dit son dernier mot. L’étude révèle que 42 % des petites entreprises fonctionnent encore uniquement en liquide.
Et ce n’est pas par nostalgie : les frais bancaires élevés (citée par 42 % des commerçants), les coûts d’installation des terminaux (25 %) ou encore la crainte d’un suivi fiscal trop serré freinent la transition.
Résultat : malgré la multiplication des TPE, 63 % des transactions commerciales au Maroc se font toujours en cash. Une résistance bien marocaine, où la confiance passe encore par la main à la main.
Un virage stratégique avant la CAN 2025
Les signaux positifs sont pourtant là. Plus de 56 % des commerçants affirment avoir plus confiance dans le numérique qu’avant, et 71 % voient désormais le cash comme plus risqué, notamment à cause des vols.
Les bénéfices sont clairs : 70 % des commerçants ayant adopté le paiement électronique constatent une hausse de leur chiffre d’affaires.
De son côté, l’État multiplie les initiatives pour encourager la digitalisation financière, soutenu par Bank Al-Maghrib et les grandes fintechs.
Le pays espère bien accélérer la modernisation avant la Coupe d’Afrique des Nations 2025, où des milliers de visiteurs étrangers mettront à l’épreuve la fluidité du système de paiement.
Prochaine étape ?
Prochaine étape ? Que même la hanout du coin ou le vendeur de sfenj accepte le paiement par carte ou mobile.
La bataille entre cash et digital est loin d’être finie, mais le match penche doucement vers le numérique. Entre innovation, confiance et accompagnement, le Maroc trace sa voie vers une économie plus moderne et inclusive.