Une jeunesse nombreuse, mais vulnérable
Le Maroc compte plus de 11,6 millions d’enfants, soit près d’un tiers de sa population. Derrière ce chiffre impressionnant, la réalité reste contrastée.
La mortalité infantile diminue, la scolarisation progresse au primaire, mais la malnutrition, la pauvreté multidimensionnelle et les violences frappent encore une partie importante de cette jeunesse.
Les enfants ruraux et issus des familles les plus pauvres restent les plus exposés, particulièrement en matière de santé, d’accès à l’eau et à l’éducation.
La baisse de la fécondité, passée de 2,5 enfants par femme en 2004 à 1,97 en 2024, soulage un peu les infrastructures, mais ne réduit pas les inégalités qui façonnent le destin de millions de mineurs.
Les chiffres qui inquiètent
En santé, les progrès sont réels mais inégaux : la mortalité des moins de 5 ans est passée de 30,5 à 22,2 pour 1.000 naissances vivantes entre 2011 et 2018.
Pourtant, un enfant rural reste deux fois plus exposé à la mort qu’un enfant urbain et riche. Les soins postnatals touchent à peine 21 % des mères, et seulement la moitié des femmes rurales bénéficient d’un suivi prénatal précoce.
Sur le plan scolaire, la scolarisation primaire dépasse les 110 %, mais le secondaire révèle des déséquilibres criants : seulement 49 % des enfants accèdent au lycée, et moins de 25 % en zone rurale.
La qualité de l’enseignement reste un problème, comme le montre la 56e place du Maroc sur 58 pays au classement TIMSS 2023.
La pauvreté frappe durement : 35,9 % des enfants souffrent de pauvreté multidimensionnelle, atteignant plus de 54 % dans les campagnes.
L’accès à l’eau potable est également inégal, avec seulement 54,6 % de foyers ruraux raccordés, contre 97,1 % en milieu urbain.
Quelles perspectives ?
Les prochaines années seront décisives pour transformer cette jeunesse en véritable atout pour le pays.