Une légende du feu : Bana, chef populaire au cœur du show
Est-ce un cuisinier ? Un poète du cumin ? Un magicien du feu de bois ? Bana, c’est un peu tout ça à la fois. À Marrakech, il est plus connu que le WiFi lent dans un taxi bondé.
Le 12 juin, il a encore prouvé que la tangia n’était pas juste un plat, mais un acte de foi, de patience et d’amour.
Depuis les ruelles animées de la Kasbah jusqu’au Musée de l’Art Culinaire Marocain, sa tangia géante – aussi haute qu’un ado en djellaba – a mis tout le monde d’accord.
Préparée à l’ancienne, dans une jarre d’argile, avec viande confite, épices qui font danser les narines et braises enfouies, cette œuvre d’art comestible a rappelé que certains plats ne vieillissent jamais. Ils deviennent mythes.
La tangia en parade dans la médina
Imaginez : une jarre massive, portée comme un trésor, escortée par les tambours de la Dakka Marrakchia et les youyous des voisines.
La tangia est partie de la mosquée Moulay Yazid, traversant les venelles avec la grâce d’une mariée qu’on célèbre bruyamment.
Tout le monde filmait, souriait, suivait la cadence. Même les babouches en plastique semblaient danser.
À 18h pétantes, juste quand le soleil s’étire sur les murs rouges de la médina, Bana entre au musée avec sa création. Ovation. Selfies. Et ce regard de fierté silencieuse chez les vieux du quartier, comme si on venait de retrouver un bout de mémoire dans la vapeur parfumée.
Le Musée de l’Art Culinaire, gardien des goûts marocains
Derrière ses murs historiques, l’ancien riad Dar Zniber abrite un des lieux les plus stylés pour les fans de cuisine marocaine.
Ouvert tous les jours, ce musée est un vrai labyrinthe de senteurs, d’histoires et de savoir-faire. On y croise des dadas qui racontent les secrets des recettes, des couscoussières en cuivre, et des touristes ébahis devant la diversité de nos plats.
Là-bas, la tangia géante a trouvé sa place comme un chef-d’œuvre temporaire. On ne sait pas si elle a été mangée (spoiler : probablement oui, et vite). Mais on sait qu’elle a marqué les esprits.
Une ville, un plat, un peuple
Ce genre d’événement, c’est plus qu’une fête. C’est une déclaration d’amour à la cuisine, à la rue, à la mémoire.
À une époque où on scrolle plus qu’on savoure, la tangia de Bana nous rappelle que certaines choses demandent du temps. Et que dans ce temps-là, il y a tout : le goût, le lien, et ce petit supplément d’âme qu’on appelle au Maroc la baraka.
Alors la prochaine fois que tu passes à Marrakech, pousse la porte du musée, sens les épices, et lève ton chapeau (ou ta casquette) à Bana.
Parce qu’il n’y a pas que les records de TikTok qui comptent. Parfois, un plat mijoté lentement peut faire battre un pays plus fort que mille likes.