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Spotify fait chanter les morts : la playlist la plus flippante de l’année


Rédigé par le Vendredi 25 Juillet 2025

Des artistes décédés qui sortent des nouveaux sons en 2025 ? C’est (malheureusement) pas un miracle musical, mais une ruse signée intelligence artificielle. Et Spotify a laissé passer le fantôme…



Tuer le temps, ou tuer l'auteur ?

Spotify fait chanter les morts : la playlist la plus flippante de l’année

C’est l’histoire d’un bug musical à la sauce Black Mirror.

Depuis quelques jours, certains fans un peu nostalgiques découvrent avec émotion ce qu’ils pensent être des inédits de leurs artistes préférés… sauf que ces artistes sont morts et enterrés depuis un bail.

Sur Spotify, des chansons toutes neuves ont surgi sur les pages officielles de Blaze Foley (mort en 1989) ou Guy Clark (décédé en 2016). Le hic ? Aucun de ces titres n’est humainement signé.

Derrière cette opération fantomatique : une entité nommée Syntax Error, bien nommée puisqu’elle a généré ces morceaux via de l’intelligence artificielle. Voix imitée, style copié, pochette générée par algorithme… et diffusion sur les plateformes comme si de rien n’était.

Blaze Foley qui revient de l’au-delà pour balancer Together ? Même pas crédible : sur la pochette, un blondinet qui n’a rien à voir avec l’artiste. Quant au son… disons qu’on est plus proche du karaoke d’IA que du génie musical.


L'IA a du réseau... mais pas de moralité

Le morceau a bien sûr été retiré, après une mini-polémique. Spotify s’est lavé les mains en pointant du doigt SoundOn, une filiale de TikTok (oui, encore eux), accusée de “violation de la politique anti-contenus trompeurs”. En gros : c’est pas nous, c’est les autres.

Mais du côté des ayants droit, c’est un peu la panique. Craig McDonald, responsable du label Lost Art Record, qui gère les œuvres de Blaze Foley, n’a pas mâché ses mots : “C’est un manque de respect total. Un seul ingénieur de Spotify pourrait stopper ça en deux clics, s’ils en avaient envie.” Ambiance.

Et pendant que les morts chantent sans le savoir, le public, lui, se fait berner. Entre deepfake musical et fausses promesses nostalgiques, on touche là à un vrai malaise artistique… et éthique.


Des tubes posthumes à la chaîne ?

On pensait que l’IA allait nous aider à trier nos playlists ou nous proposer des mix chill pour bosser. On ne s’attendait pas à ce qu’elle réinvente des carrières… posthumes. Le problème, ce n’est pas la techno en soi. C’est le flou artistique — littéralement.

Faut-il maintenant vérifier l’acte de décès d’un chanteur avant de liker un morceau ? La question est posée. Une chose est sûre : à force de faire chanter les morts, on risque de faire taire les vivants.

Morale du jour : si tu trouves que ton oncle DJ a un son bizarre, c’est peut-être parce que c’est Elvis sous stéroïdes numériques.


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Vendredi 25 Juillet 2025