Une Fashion Week qui fait battre le cœur de Taza
Après Marrakech et Tanger, la Maroc Fashion Week a posé ses valises le 29 novembre à Taza, comme on s’arrête dans une ville qu’on connaît peu mais qu’on pressent pleine de trésors. Et cette escale n’a pas déçu.
La ville, souvent citée pour ses grottes et ses paysages, s’est transformée le temps d’une soirée en podium grandeur nature, où la mode a rencontré l’histoire, et où l’artisanat a parlé aussi fort que les projecteurs.
Dans une ambiance élégante mais profondément marocaine, trois créatrices ont fait vibrer la scène en célébrant l’âme textile de leurs régions.
Un défilé qui ressemblait un peu à une rencontre improbable entre El Majdoub et Yves Saint Laurent : la sagesse des motifs ancestraux avec le souffle moderne des grandes maisons.
Une couture qui respire la mémoire locale
Le premier grand moment est signé Sahar Saleh, enfant de Taza et fière de l’être. Ses caftans, tissés comme des récits de famille, rendent hommage aux techniques anciennes, à ces gestes que les artisans répètent depuis des générations.
Broderies fines, teintes chaleureuses, détails ciselés… On sent dans ses pièces l’amour du terroir, celui qui vient avec les souvenirs d’enfance, les mains des artisans, et l’envie d’amener Taza sur les cartes de la mode mondiale.
À ses côtés, Maha, la créatrice derrière Caftan by Maha, est venue de Fès, « la sœur culturelle » de Taza. Son style, plus sophistiqué et précis, dialogue avec l’élégance fassie tout en s’accordant aux textures du pays hôte. Comme si deux villes se parlaient à travers un même tissu.
Puis arrive Amina Benzekri Benrahal, figure incontournable du caftan. Elle n’a plus rien à prouver, mais elle prouve quand même : volumes maîtrisés, matières nobles, broderies qui brillent sans jamais trop en faire.
Une démonstration d’excellence qui rappelle pourquoi le caftan marocain fascine encore les podiums internationaux.
Taza, nouvelle scène culturelle à suivre ?
Au-delà des tissus, des brocards et des lumières, cette édition a surtout offert à Taza une vraie vitrine.
Grâce à la mobilisation de l’Association du Grand Taza pour le Développement, de la Commune, du ministère de la Culture et d’autres institutions, la ville montre qu’elle peut devenir un véritable hub culturel.
Une question demeure : cette escale sera-t-elle le début d’une nouvelle dynamique ? Si oui, préparez-vous : Taza pourrait bien devenir la surprise culturelle que personne n’avait vue venir.