Babylone - Ya Babour




Avec “Ya Babour”, Babylone signe une ballade au souffle large, construite autour d’un imaginaire marin qui lui va comme un gant. Le titre littéralement “Ô bateau” convoque les thèmes du départ, de l’attente et de la traversée, chers à la poésie populaire du Maghreb, que le groupe habille d’un écrin sonore résolument actuel.

Fidèle à son fonctionnement en circuit court, Babylone assure la production, la composition et les paroles. Le morceau s’appuie sur un arrangement à deux têtes, confié à Taib Bendaoud et Amine Babylone, qui orchestrent une progression nuancée: guitares aériennes, percussions feutrées et respirations mélodiques laissent la voix prendre le large avant d’accoster sur un refrain ample et mémorable.

La prise de voix, réalisée au Sefar Studio, capte un timbre lumineux servi par une diction claire, tandis que le piano de Ramy Bakhouch apporte des couleurs cinématographiques, entre arpèges délicats et contrechants subtils. Côté technique, le mixage et le mastering signés Taib Bendaoud privilégient la chaleur et la dynamique, sans sacrifier la précision des instruments. Le trio de musiciens Amine Belhaouas, Taib Bendaoud et Amine Babylone tisse un maillage fluide où chaque partie trouve sa place.

À l’image de ses précédents succès, Babylone cultive l’art de la mélodie immédiate qui gagne en profondeur à l’écoute. “Ya Babour” s’inscrit dans la continuité d’une identité sonore reconnaissable, tout en poussant plus loin l’équilibre entre héritage et modernité. La réalisation visuelle, confiée à Taha Bourabia, promet de prolonger cet univers au moyen d’images contemplatives et d’un récit en mouvement un voyage esthétique en écho aux thèmes de la chanson.

Portée par une équipe resserrée et des choix artistiques affirmés, “Ya Babour” apparaît comme un titre-pivot, capable de toucher un large public sans renier l’exigence artisanale qui fait la force de Babylone. Un appel au large, aussi intime qu’universel.

Paroles :

Oh bateau, si l’on s’est tant absenté,
Devant la porte, la voisine t’attendait,
Dis-lui qu’nos cœurs sont fatigués,
Que notre moral s’est échoué.

Oh bateau, où sont mes frères, mes amis ?
Mon père, ma mère… personne n’a répondu.
L’oiseau du ciel a perdu ses ailes,
Et dans le vent, sa peine chancelle.

Ma chérie, je t’ai conté mon histoire,
C’était plus fort que moi, j’ai dû te laisser,
Ne me juge pas, ne verse pas de noir,
C’était le sort qu’on m’a tracé.

Où es-tu, ma douce mère ?
Pose ta main dans la mienne, légère,
Essuie tes larmes, calme ton cœur,
Ton fils cherche encore ta chaleur.

Comment vont mes amis, mes voisins ?
Les cafés du coin, la fumée du matin,
Le jasmin au milieu du jardin,
Et les rires perdus du chemin.

Comment va la maison de grand-mère ?
On m’a dit qu’il n’y restait que les pierres.
Elle a changé d’adresse, solitaire,
Pendant que son fils traversait la mer.

Oh bateau, si l’on s’est tant absenté,
Devant la porte, la voisine t’attendait,
Dis-lui qu’nos cœurs sont fatigués,
Que notre moral s’est échoué.

Oh bateau, où sont mes frères, mes amis ?
Mon père, ma mère… personne n’a répondu.
L’oiseau du ciel a perdu ses ailes,
Et dans le vent, sa peine chancelle.

On a bu des verres, des rêves, des mots,
Sous la lune, on riait, on était beaux.
On parlait du pays, du port et des marins,

Des enfants qui couraient dans nos lendemains.

Les cheveux blanchis sur les tempes du temps,
Chaque mèche raconte un départ, un sanglot.
Certains ont fui, d’autres ont tenu,
Moi je suis resté… perdu, suspendu.

Oh bateau, si l’on s’est tant absenté,
Devant la porte, la voisine t’attendait,
Dis-lui qu’nos cœurs sont fatigués,
Que notre moral s’est échoué.

Oh bateau, où sont mes frères, mes amis ?
Mon père, ma mère… personne n’a répondu.
L’oiseau du ciel a perdu ses ailes,
Et dans le vent, sa peine chancelle.

Je pleure mon passé, mon enfance envolée,
Ma jeunesse s’est noyée dans les années.
Je revois nos rires, nos espoirs, nos drames,
Et mes souvenirs brûlent sous mes larmes.

Je vis seul, étranger sur ma terre,
Personne n’appelle plus mon nom.
J’ai peur qu’un jour, dans la poussière,
Ils oublient jusqu’à mon prénom.

Oh bateau, si l’on s’est tant absenté,
Devant la porte, la voisine t’attendait,
Dis-lui qu’nos cœurs sont fatigués,
Que notre moral s’est échoué.

Oh bateau, où sont mes frères, mes amis ?
Mon père, ma mère… personne n’a répondu.
L’oiseau du ciel a perdu ses ailes,
Et dans le vent, sa peine chancelle.

Mots-clés :Babylone - Ya Babour - Pop andalouse - Chanson algérienne - Taib Bendaoud - Amine Babylone - Ramy Bakhouch - Sefar Studio - Taha Bourabia - Sortie musicale Maghreb

Mercredi 15 Octobre 2025

Dans la même rubrique :