Festival national: Taroudant célèbre la Griha et le patrimoine du Malhoun


Taroudant célèbre la 12e édition du Festival Griha et Malhoun: hommages, performances et transmission pour valoriser un patrimoine musical vivant et intergénérationnel.



La cérémonie d’ouverture a donné le ton: des prestations poétiques d’une grande tenue et des chants interprétés par des artistes de renom, ponctués d’hommages à celles et ceux qui ont œuvré à la sauvegarde et au rayonnement de la Griha et du Malhoun. Dans une déclaration à la MAP, Mohamed Lamine, président de l’Association Roudania des amateurs du Malhoun et des arts populaires, a souligné que cette manifestation s’inscrit dans la fidélité à l’esprit des pionniers. Il a insisté sur la nécessité d’impliquer la jeunesse dans la création et la préservation, condition essentielle à la vitalité de l’identité culturelle marocaine. Le festival s’aligne ainsi sur les engagements du Maroc auprès de l’UNESCO pour la reconnaissance et la promotion du Malhoun en tant que patrimoine culturel immatériel.

Texte, sonorités, esthétique, réception

La Griha se distingue par une parole ciselée et une musicalité ancrée dans la tradition marocaine. Les textes, souvent narratifs et méditatifs, mobilisent une langue poétique riche, au service de thèmes universels: amour, morale, mémoire des lieux et des métiers. Musicalement, l’architecture reste sobre et expressive: percussions mesurées, cordes chaleureuses, lignes vocales qui alternent solo et chœur, dans une esthétique d’écoute et de dialogue. L’interprétation privilégie la précision rythmique, la diction et la clarté du phrasé, autant de marqueurs d’une école qui s’est construite dans la durée.

Cette édition entend toutefois dépasser la seule célébration patrimoniale. Les organisateurs mettent en avant la création d’espaces d’échange entre artistes, publics et institutions, afin de renforcer l’attractivité culturelle de Taroudant et de dynamiser le tourisme culturel. La dimension pédagogique est affirmée: sensibiliser, initier, transmettre, pour inscrire le Malhoun dans une continuité vivante. La programmation rend également hommage à la mémoire de Mohamed Ben El Hassan El Afani Roudani, figure majeure de la culture marocaine, rappelant l’importance des passeurs dans la longévité de cet art.

Un rappel historique s’impose: né dans la région de Tafilalet, le Malhoun s’est d’abord développé au sein des zaouïas avant de se diffuser vers les grandes villes, où il a trouvé un ancrage solide auprès des corporations d’artisans. Cette trajectoire explique sa double nature: une poésie de maîtrise et un art du quotidien, capable de rassembler des publics variés autour d’un répertoire exigeant mais accessible.

Le Festival national de l’Art Griha et Malhoun confirme ainsi le rôle de Taroudant comme lieu de référence pour un patrimoine poético-musical qui conjugue exigence et partage.

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Lundi 6 Octobre 2025

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