Plus de 40.000 faillites : l'économie marocaine sous pression
La Confédération marocaine des PME (CMTPME) a révélé que plus de 40.000 entreprises ont été déclarées en faillite au cours de l’année, un chiffre alarmant qui témoigne de la fragilité du tissu économique national. Ce constat s’accompagne d’un taux de chômage record, atteignant 21,3 % contre 16,2 % une décennie auparavant.
Cette vague de faillites est le résultat d'une conjoncture économique difficile, marquée par une inflation galopante, une baisse du pouvoir d'achat et des conditions de financement de plus en plus restrictives. Les petites et moyennes entreprises, qui représentent l'épine dorsale de l'économie marocaine, ont été les plus durement touchées. "Nous assistons à une véritable hémorragie économique", déclare un porte-parole de la CMTPME, soulignant l'urgence de mesures de soutien gouvernementales.
Cette crise économique met en lumière les défis auxquels le gouvernement est confronté pour relancer une économie en difficulté. Des plans de relance ont été annoncés, mais leur impact reste limité face à l'ampleur des dégâts. La faillite de tant d'entreprises risque d'entraîner une contraction de l'activité et une augmentation des inégalités sociales. En outre, le chômage massif alimente un sentiment de frustration croissant, en particulier parmi les jeunes.
À l’échelle internationale, cette situation rappelle les crises économiques vécues par d'autres pays émergents, comme la Grèce ou l'Argentine, où la fragilité des PME a souvent été le premier indicateur d'une crise économique profonde. Cependant, contrairement à ces pays, le Maroc dispose encore de marges de manœuvre grâce à ses partenariats économiques stratégiques, notamment avec l’Union européenne et les pays du Golfe.
La question qui se pose désormais est celle des solutions à mettre en œuvre pour éviter une aggravation de la situation. À court terme, des mesures de soutien financier et fiscal semblent indispensables. À long terme, une réforme structurelle de l'économie marocaine pourrait être nécessaire pour renforcer la résilience des entreprises face aux chocs externes.