390 millions pour les mosquées : le Maroc restaure, reconstruit et innove
D’ici fin 2025, 77 mosquées rouvriront leurs portes après travaux, grâce à une enveloppe de 204 millions de dirhams. Ces chantiers concernent aussi bien des lieux emblématiques que des mosquées de quartier, souvent fermées pour des raisons de sécurité ou de vétusté. Le ministre souligne que le programme national de réhabilitation continue d’avancer, malgré des contraintes techniques, financières et urbanistiques.
Mais le chantier ne s’arrête pas là. 55 autres mosquées, actuellement fermées, seront bientôt entièrement reconstruites ou réhabilitées. Coût de l’opération : 165 millions de dirhams. Une part complémentaire du budget, fixée à 21 millions, sert à l’entretien continu de 96 mosquées supplémentaires preuve que l’objectif n’est pas seulement d’intervenir en urgence, mais aussi de maintenir les bâtiments en bon état sur la durée.
Ahmed Toufiq insiste sur un point marquant : la dynamique de solidarité religieuse au Maroc. En dix ans, la construction de mosquées financées par des donateurs privés a bondi de 20 %. Rien qu’en 2025, 211 mosquées ont été construites par des mécènes, dont près des deux tiers en milieu rural. Pour saluer cet engagement, le ministère a honoré en septembre 212 bienfaiteurs et 8 artisans spécialisés dans l’architecture religieuse.
Par ailleurs, 10 mosquées historiques souvent classées et dotées d’un riche patrimoine architectural bénéficieront d’un programme spécifique de restauration, doté de 59 millions de dirhams. Quinze autres projets de restauration, déjà lancés, devraient être achevés d’ici la fin de l’année, pour un coût cumulé de 80,5 millions de dirhams.
La modernisation se poursuit aussi sur le terrain de la construction. Huit nouvelles mosquées sortiront de terre d’ici fin 2025, pour un coût de 61,3 millions de dirhams. Et cinq autres verront leurs travaux débuter, avec un budget global de 209 millions. Ces infrastructures intègrent désormais des normes de sécurité, d’accessibilité et d’efficacité énergétique — tout en préservant l’identité architecturale marocaine.
Le Maroc exporte aussi son savoir-faire religieux. Le ministre a annoncé la restauration de la mosquée Mohammed VI à N’Djamena, au Tchad, pour un coût de 22 millions de dirhams. Un geste diplomatique autant que culturel, qui confirme la place du Royaume comme acteur spirituel et patrimonial en Afrique.
La stratégie est claire : préserver les mosquées existantes, en construire de nouvelles, maintenir l’équilibre entre modernité et tradition, et renforcer le lien entre fidèles et espace sacré. En 2026, l’effort se poursuivra avec un accent sur le patrimoine, la sécurité, et le rayonnement religieux marocain.