Accord agricole Maroc-UE: une moisson d’opportunités


Rédigé par le Mercredi 8 Octobre 2025

L’accord agricole Maroc-UE porte ses fruits: exportations en hausse, coopérations renforcées et visibilité accrue pour les filières phares, des agrumes à l’olive. Entre compétitivité et exigences environnementales, le Royaume affine sa stratégie.



Exportations en hausse

Depuis l’entrée en vigueur des dispositions agricoles avec l’Union européenne, les vergers marocains ont changé d’échelle. Les agrumes et l’olive, vitrines d’un savoir-faire climatique et technique, gagnent des parts de marché, tandis que des coopératives modernisées accèdent à de nouveaux débouchés. Cette dynamique s’explique par la convergence des normes, l’amélioration de la traçabilité et l’investissement dans le conditionnement et la logistique du froid. L’Europe, marché exigeant mais solvable, devient terrain d’expression d’une agriculture qui cherche l’équilibre entre volume et qualité.

Au-delà des chiffres d’export, l’accord a accéléré la professionnalisation des chaînes de valeur. Le contrôle phytosanitaire, la certification, la gestion de l’eau et la sélection variétale progressent, poussés par la pression concurrentielle et la promesse de prix mieux valorisés. Le segment oléicole, longtemps discret, investit dans la qualité extra-vierge et l’indication géographique, quand l’agrumiculture explore des créneaux premium et des fenêtres de récolte qui optimisent les prix.

Mais l’ascension s’accompagne de défis. Les normes européennes évoluent, intégrant davantage de critères climatiques et de durabilité. Le Maroc doit renforcer ses pratiques d’irrigation économe, la valorisation des sous-produits et la réduction des intrants. La question sociale, de la main-d’œuvre saisonnière à la sécurité au travail, devient elle aussi un facteur de compétitivité. La résilience climatique, avec des campagnes marquées par des stress hydriques, impose d’innover: goutte-à-goutte intelligent, variétés résistantes, agroforesterie.

Sur le plan géopolitique, la coopération avec l’UE reste un levier de montée en gamme: transfert de savoir-faire, financement de projets verts, appui à la digitalisation des exploitations. Les plateformes logistiques, des ports aux hubs de tri, constituent la colonne vertébrale de cette ambition exportatrice. L’enjeu est d’éviter la dépendance à quelques marchés ou produits en diversifiant les débouchés et en développant des marques marocaines identifiables.

La moisson favorable n’est donc pas un hasard mais une trajectoire. Elle suppose constance et lucidité: investir dans la qualité de l’eau, la science des sols, la formation, tout en protégeant les producteurs contre la volatilité des prix. À ce prix, l’accord Maroc-UE peut devenir plus qu’un passeport d’export: un moteur d’agriculture durable, compétitive et fière de ses origines.

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Mercredi 8 Octobre 2025
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