Agrumes marocains en 2025-2026 : une production en hausse malgré les défis climatiques et un soutien public renouvelé


Rédigé par Lycha Jaimssy MBELE le Vendredi 26 Décembre 2025

Après plusieurs campagnes sous tension, les vergers marocains respirent un peu mieux. Pour la saison 2025-2026, les agrumes affichent une progression mesurée de la production, portée par une météo moins défavorable et le cycle naturel des arbres. Mandarines en tête, exportations relativement stables, appui public ciblé : le secteur avance, prudemment, entre reprise technique et vigilance climatique.



La saison agricole 2025-2026 montre des signes de résilience pour le secteur des agrumes marocains, longtemps confronté aux aléas du climat et à la baisse des rendements. Selon les dernières projections basées sur les données de Fresh Plaza, la campagne verrait une production de mandarines et clémentines d’environ 1,15 million de tonnes, soit une hausse d’environ 4 % par rapport à la précédente, grâce à des précipitations plus régulières et au cycle physiologique des arbres fruitiers.
 

Les oranges, très présentes dans les vergers marocains, devraient atteindre 970 000 tonnes, en progression légère de 1 %, tandis que les citronniers et lime-trees produiraient environ 48 000 tonnes. Ces niveaux restent en deçà des performances historiques observées lors de la saison 2018-2019, mais dépassent légèrement la moyenne des cinq dernières années, signe que le secteur est en voie de stabilisation après des campagnes perturbées.
 

Sur le plan des échanges extérieurs, la campagne d’exportation avait pris un léger retard d’environ deux semaines un phénomène que les producteurs attribuent à une maturation plus lente des fruits mais les volumes envoyés à l’international restent porteurs d’optimisme. Les expéditions de mandarines sont attendues autour de 550 000 tonnes (+2 %), tandis que les oranges devraient se maintenir à environ 85 000 tonnes, et les citronniers/limes à près de 10 000 tonnes.
 

Cette dynamique est loin d’être fortuite. Au-delà des aléas climatiques, l’État marocain a remis en place via le Fonds de Développement Agricole (FDA) des mesures incitatives pour encourager les exportations et l’investissement dans les stations de conditionnement, ce qui aide à renforcer la compétitivité de la filière sur les marchés internationaux.
 

Sur le terrain, des agriculteurs de la région de Berkane confient que, malgré une année encore marquée par le stress hydrique, l’amélioration des rendements et l’attention portée à l’irrigation traduisent une progression tangible. Ce contraste entre défis écologiques et performances agricoles illustre bien la trajectoire souvent sinueuse du secteur agricole marocain fragile mais capable de s’adapter.

La campagne 2025-2026 ne signe ni un tournant spectaculaire ni un retour à l’abondance passée. Elle rappelle plutôt une évidence désormais bien intégrée par les professionnels : l’avenir des agrumes marocains se jouera moins sur les volumes que sur la capacité du secteur à s’adapter, à investir intelligemment et à sécuriser ses débouchés. Dans un environnement climatique contraint, chaque saison devient un exercice d’équilibre et un test de résilience collective.





Vendredi 26 Décembre 2025
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