1. L'Ambiguïté de la représentativité
2. Le flou opérationnel des propositions
3. La maximisation rhétorique
4. La Contradiction Interne
Renforcement des contre-arguments institutionnels légitimes.
Face à ces faiblesses, la réponse institutionnelle doit être ferme sur les principes, rassurante sur les intentions et proactive dans les faits. Voici les arguments clés, renforcés et détaillés.
A. Sur la légitimité du mouvement :
Argument 1 : L'impératif de la transparence (L'opacité organisationnelle)
Il ne s'agit pas de nier leur droit à l'expression, mais de le confronter aux exigences démocratiques. Le discours à tenir doit être le suivant : "Nous respectons le droit de chaque marocain de s'exprimer et de manifester, c'est un acquis constitutionnel. Cependant, la démocratie est un ensemble de droits et de devoirs, et elle exige la transparence.
Un mouvement qui interpelle les institutions sur leur fonctionnement doit lui-même incarner les valeurs démocratiques qu'il revendique. Nous posons donc la question en toute légitimité : Qui compose GenZ212 ? Quels sont ses modes de fonctionnement interne ? Comment les décisions y sont-elles prises ? Par quel processus démocratique leur communiqué a-t-il été adopté ?" Cet argument retourne leur propre rhétorique contre eux, les plaçant en position de devoir se justifier.
Argument 2 : La jeunesse est plurielle (La non-représentativité)
Il faut activement fragmenter l'image d'un bloc monolithique de "la jeunesse" qu'ils essaient de s'approprier. Le message doit être : La jeunesse marocaine est diverse, créative et dynamique. Elle ne peut être réduite à un seul discours, surtout quand celui-ci est aussi réducteur. Nous voyons que de nombreuses organisations de jeunesse, des syndicats étudiants, des associations de la société civile, qui travaillent sur le terrain au quotidien, ont déjà pris leurs distances avec les méthodes et le discours de GenZ212.
Notre rôle est d'écouter et de travailler avec toutes les jeunesses, celles qui entreprennent, celles qui s'engagent dans le cadre associatif, celles qui excellent dans leurs études, et pas seulement celles qui prônent la rupture." Il faudra ensuite donner la parole de manière proactive à ces autres voix pour occuper l'espace médiatique.
B. Sur le bilan institutionnel
Des investissements massifs ont été faits dans l'éducation, la santé, et les infrastructures. Ces avancées sont-elles suffisantes ? Non, et nous sommes les premiers à le dire. Mais elles sont réelles et méritent d'être reconnues. Le changement est un processus patient et complexe, pas un événement brutal. Ignorer ces acquis n'est pas de la critique, c'est du déni."
Argument 4 : La lucidité face à la complexité mondiale (Le contexte économique)
Face à cette réalité complexe, proposer des solutions simplistes et démagogiques est irresponsable. Le rôle du gouvernement n'est pas de faire des promesses magiques, mais de naviguer avec sérieux dans cette tempête mondiale pour protéger le pays et ses citoyens."
C. Sur les méthodes
Mais en même temps, nous affirmons avec la même force que le droit de manifester ne donne pas le droit de casser, de brûler ou d'agresser. La majorité des forces de l'ordre ont agi avec un grand professionnalisme face à des débordements inacceptables. Confondre le maintien légitime de l'ordre public avec de la 'répression' est une manipulation sémantique dangereuse que nous ne pouvons accepter."
Argument 6 : Le devoir de stabilité (Le risque de l'escalade)
Nous avons tous un devoir de mémoire. L'histoire régionale récente nous montre tragiquement comment des slogans de 'changement radical' ont plongé des pays frères dans un chaos institutionnel durable, détruisant l'économie et la paix civile pour des générations. Le modèle marocain, basé sur la réforme dans la stabilité, est notre bien le plus précieux. Le préserver est notre responsabilité collective."
Par Hicham EL AADNANI