Assurances au Maroc : des fondamentaux solides dans un environnement financier porteur


Rédigé par Lycha Jaimssy MBELE le Vendredi 26 Décembre 2025

Réunis à Rabat sous l’égide de Bank Al-Maghrib, les membres du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) livrent un constat sans ambiguïté : le secteur marocain des assurances traverse une phase de consolidation robuste, soutenue par une croissance régulière de l’activité, une rentabilité en amélioration et une solvabilité confortable, dans un contexte financier et boursier particulièrement favorable.



Le secteur des assurances continue d’afficher des fondamentaux solides, selon les conclusions de la vingt-deuxième réunion du CCSRS tenue au siège de Bank Al-Maghrib. À fin octobre 2025, les primes émises ont atteint 53,6 milliards de dirhams, en hausse de 8,1 % en glissement annuel. Cette progression concerne aussi bien la branche non-vie, qui enregistre une croissance de 7,9 %, que la branche vie, en augmentation de 8,3 %. Une dynamique qui traduit la résilience du secteur et la poursuite de la demande, tant du côté des ménages que des entreprises.
 

Sur le plan financier, les indicateurs confirment cette trajectoire positive. Le portefeuille des placements des compagnies d’assurances s’est apprécié de 5 %, pour s’établir à 257,9 milliards de dirhams. Mais c’est surtout l’évolution des plus-values latentes qui retient l’attention. Celles-ci ont bondi de 71,6 % par rapport à fin 2024, atteignant 63,6 milliards de dirhams. Une progression qualifiée d’exceptionnelle, largement portée par la bonne tenue du marché boursier et par la baisse des taux, deux facteurs qui ont mécaniquement soutenu la valorisation des actifs financiers.
 

Cette performance se reflète directement dans les résultats. Le résultat net du secteur s’est amélioré de 13,4 % en glissement annuel, bénéficiant principalement de la solidité de l’activité financière. Un signal positif, dans un environnement où la rentabilité demeure un enjeu central pour la pérennité des acteurs et la protection des assurés.
 

Du côté prudentiel, le CCSRS souligne que la solvabilité moyenne du secteur reste largement supérieure au minimum réglementaire requis par le référentiel en vigueur. Un élément clé dans l’analyse du risque systémique, alors que les assurances jouent un rôle croissant dans le financement de l’économie et la stabilité du système financier marocain.
 

Le contexte boursier renforce ce tableau favorable. À la Bourse de Casablanca, l’indice MASI affiche, à fin décembre 2025, une progression annuelle de 28,2 %. La capitalisation boursière a, quant à elle, bondi de 38 %, pour atteindre 1 039,7 milliards de dirhams. La volatilité du marché a légèrement reculé au second semestre, tandis que le ratio de liquidité a poursuivi sa tendance haussière, traduisant une meilleure profondeur du marché.
 

Sur le marché obligataire, la tendance baissière des taux s’est globalement maintenue en 2025. Les émissions de bons du Trésor se sont élevées à 154,6 milliards de dirhams à fin novembre. Parallèlement, les émissions de dette privée ont atteint 100,3 milliards de dirhams, portant l’encours total à 296,7 milliards de dirhams.


Dans un paysage financier marqué par une conjoncture globalement favorable, le secteur marocain des assurances confirme son rôle de pilier de la stabilité financière. Des performances solides, mais qui rappellent aussi l’importance d’une vigilance continue, à mesure que le secteur gagne en taille, en complexité et en responsabilités au sein de l’économie nationale.





Vendredi 26 Décembre 2025
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