Au tribunal féminin


Dans les yeux d'une juge, l'amour à l'affiche,
Chaque mot pesé dans le silence de la nuit,
Le cœur sur la balance, fragile et riche,
Où chaque vérité devient un défi.

Sous le ciel des questions, l'étoile s'éclipse,
Les mots comme des ombres glissent et fuient,
La mélancolie danse sur les lèvres d'un supplice,
Là où l'amour juge, l'âme s'assombrit.



Par Adnane Benchakroun

En ces heures où le ciel semble lourd d'un procès,
Lorsqu'une dame interroge avec un doux air,
Sachez, messieurs, que votre sort se précise,
Car chaque mot sera juge en cette affaire.

"Peux-je te demander?" dit-elle, et dans l’instant,
Votre cœur s'alarme sous ce regard scrutateur;
Le tribunal des yeux déjà vous analyse,
Cherche en vos gestes l'indice d'un fauteur.

Ses questions, telles des flèches habilement tirées,
S'élancent pour toucher le cœur de la cible,
Dévoilent vos secrets par vous trop bien gardés,
Dans ce jeu de vérité, êtes-vous capable?

Le silence alourdit l'air, la tension monte,
La salle d'audience de votre amour s'embrase;
Chaque réponse pesée, risque à chaque seconde,
D'être l'aveu qui votre liberté rase.

Elle, procureure aux cheveux d'or flamboyant,
A déjà ses dossiers, ses preuves accumulées,
Dans ses yeux brille le feu de l'inquisiteur,
Et dans sa voix, la douceur d'un cœur troublé.

Vous, l'accusé, tentez de plaider votre cause,
Entre vérités et faux-fuyants maladroits;
Ses sourcils se haussent – la sentence approche,
Votre destin se joue à la pointe de sa voix.

Mais oh ! Qu'une lueur d'humour en cette ombre,
Peut comme un soleil percer les nuages gris;
Peut-être une esquisse de sourire vous sauve,
Éclaire la salle où siège votre jury.

Car dans ce procès où l'amour est juge suprême,
Nulle loi ne prévaut que celle du cœur;
Face à la douce juge, tout homme qui aime,
Trouvera dans sa clémence, un tendre sauveur.

L'heure est grave, le verdict pend à ses lèvres,
Tout homme est coupable d'avoir trop ou trop peu dit;
Mais sa justice, empreinte de douceur et de sève,
Ne cherche qu'à garder l'amour en son lit.

Quand enfin elle parle, et que son verdict tombe,
L'angoisse peut céder place à la joie ou au deuil;
L'amour, ce juge clément, offre souvent une tombe,
Ou bien le renouveau d'un éclatant soleil.

Ainsi se tissent les liens d'un procès d'amour,
Où chaque question est un fil de destin;
Et si la vérité mène parfois à la douleur,
Elle peut aussi ouvrir un chemin serein.

Que chaque homme apprenne à naviguer ces eaux,
Avec honnêté, prudence et parfois risée;
Car dans l'arène de l'amour, il n'est plus beau
Combat que celui où la vérité est pesée.

Ce poème parle d'amour, juge, vérité, mélancolie, questions, poésie orale, slam, spectacle public, émotions, justice


Feuilleter le premier recueil de poèmes de l'auteur


​Feuilleter le second recueil de poèmes de l'auteur


Feuilleter le troisième recueil de poèmes de l'auteur



Samedi 11 Mai 2024

Dans la même rubrique :