Benyamin Nétanyahou demande sa grâce au président israélien


Rédigé par le Lundi 1 Décembre 2025

Benjamin Netanyahu joue une carte politique explosive. Le Premier ministre israélien a officiellement demandé au président Isaac Herzog de le gracier, afin de mettre fin au procès pour corruption, fraude et abus de confiance qui le poursuit depuis 2020. Une démarche rare, spectaculaire, et lourdement chargée d’enjeux, alors que les élections législatives se profilent.



Netanyahu réclame sa grâce pour mettre fin à son procès et préparer sa réélection

Dans une requête écrite envoyée le 30 novembre, Netanyahu dénonce des poursuites qui, selon lui, “nuissent aux intérêts nationaux”, attisent les divisions et détournent Israël de ses priorités diplomatiques et sécuritaires. Il affirme que ces audiences trois par semaine créent une pression impossible à concilier avec ses fonctions de chef de gouvernement. “Le Premier ministre doit désormais consacrer toute son énergie à diriger l’État”, écrit-il, insistant sur un contexte régional “historique”.
 

Le dossier judiciaire, ouvert en 2016 puis instruit depuis quatre ans, est pourtant lourd. Netanyahu est accusé d’avoir reçu plus de 180 000 euros de cadeaux de la part de milliardaires, et d’avoir offert en retour des avantages réglementaires à des entreprises pour obtenir une couverture médiatique favorable. Trois dossiers restent ouverts. C’est la première fois qu’un Premier ministre en exercice est jugé en Israël.
 

Dans une vidéo diffusée par ses services, Netanyahu affirme que la poursuite de son procès “déchire Israël de l’intérieur”. Il présente la grâce comme le moyen d’ouvrir la voie à une “large réconciliation nationale”, même si ses opposants considèrent au contraire que sa longévité au pouvoir alimente les divisions et la polarisation.
 

Cette demande n’arrive pas seule. Donald Trump, désormais revenu au pouvoir aux États-Unis, a envoyé une lettre officielle au président Herzog l’invitant à envisager une grâce. Il avait déjà évoqué cette possibilité le 13 octobre à la Knesset, estimant que Netanyahu devait être “protégé” de poursuites “politiquement motivées”. Le président israélien, prudent, a rappelé que la procédure de grâce exige des démarches formelles et une évaluation complète du dossier.
 

Cette intervention américaine relance le débat sur les influences extérieures dans la politique israélienne. Les partisans du Premier ministre saluent le soutien de Washington comme un acte de loyauté. Ses adversaires y voient un signal inquiétant, susceptible de fragiliser encore davantage un système judiciaire déjà sous pression.
 

Pour Netanyahu, l’enjeu dépasse la seule dimension juridique : une grâce lui offrirait un boulevard pour préparer sa réélection sans l’ombre de son procès. La question divise profondément Israël : faut-il laisser un Premier ministre échapper à la justice pour préserver la stabilité politique, ou maintenir une séparation stricte des pouvoirs, quitte à affaiblir le chef du gouvernement ?





Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.… En savoir plus sur cet auteur
Lundi 1 Décembre 2025
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