La lutte contre le blanchiment d’argent connaît une intensification notable au Maroc. En 2024, les déclarations de soupçons adressées aux autorités compétentes ont fortement augmenté, confirmant un durcissement des dispositifs de vigilance, en particulier dans le secteur bancaire, toujours en première ligne face aux flux financiers suspects.*
Selon les dernières données publiées par l’Autorité nationale du renseignement financier, plus de huit mille déclarations de soupçons ont été enregistrées au cours de l’année deux mille vingt-quatre. Ce volume représente une progression de quarante pour cent par rapport à l’année précédente, traduisant à la fois une montée des risques et un renforcement des mécanismes de détection. Les signalements portent principalement sur des opérations liées à des fraudes financières, des falsifications de documents, l’utilisation détournée des cryptomonnaies et des activités de paris sportifs illégaux.
Les banques demeurent, sans surprise, les principales contributrices à ces déclarations. En tant qu’intermédiaires centraux du système financier, elles disposent des outils et des obligations réglementaires les plus avancés en matière de connaissance du client et de surveillance des transactions. Cette position les place au cœur du dispositif national de prévention, mais les expose également à une pression accrue des autorités de supervision, soucieuses d’éviter toute faille exploitable par des réseaux criminels.
Au-delà du simple recensement des déclarations, l’ANRF a transmis quatre-vingt-trois dossiers aux procureurs compétents au cours de l’année écoulée. Parmi ces dossiers, plus d’un quart concerne directement des infractions pénales caractérisées, ce qui souligne le passage de plus en plus fréquent du soupçon à la judiciarisation. Cette évolution traduit une meilleure articulation entre le renseignement financier et l’appareil judiciaire, longtemps pointée comme un enjeu clé de l’efficacité du dispositif.
Parallèlement, l’autorité a intensifié ses propres investigations. Le nombre de demandes d’informations adressées aux acteurs financiers et non financiers a dépassé les trois cent trente-neuf mille sollicitations en deux mille vingt-quatre. Ce chiffre illustre l’ampleur du travail de recoupement et d’analyse mené en amont, mais aussi la complexité croissante des schémas de blanchiment, souvent fragmentés, transfrontaliers et appuyés sur des outils numériques difficiles à tracer.
Cette montée en puissance intervient dans un contexte international marqué par un renforcement des standards de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Le Maroc, régulièrement évalué par ses partenaires et par les instances internationales, cherche à consolider sa crédibilité financière et à protéger son système bancaire. La vigilance accrue sur les cryptomonnaies et les paris illégaux s’inscrit dans cette logique, ces secteurs étant perçus comme des zones de vulnérabilité émergentes.
Reste que cette dynamique soulève aussi des défis. Pour les banques, l’augmentation des déclarations implique des coûts opérationnels plus élevés, une mobilisation accrue des équipes de conformité et un équilibre délicat entre fluidité des opérations et contrôle renforcé. Pour les autorités, l’enjeu est d’éviter l’engorgement, en distinguant efficacement les soupçons fondés des signalements de précaution.
La hausse des déclarations observée en deux mille vingt-quatre ne doit donc pas être lue uniquement comme un indicateur de criminalité financière croissante, mais aussi comme le signe d’un système de détection plus actif et plus structuré. La véritable mesure de son efficacité résidera, à terme, dans la capacité à transformer ces alertes en sanctions dissuasives et en condamnations effectives, seules à même de freiner durablement les circuits de blanchiment.
Selon les dernières données publiées par l’Autorité nationale du renseignement financier, plus de huit mille déclarations de soupçons ont été enregistrées au cours de l’année deux mille vingt-quatre. Ce volume représente une progression de quarante pour cent par rapport à l’année précédente, traduisant à la fois une montée des risques et un renforcement des mécanismes de détection. Les signalements portent principalement sur des opérations liées à des fraudes financières, des falsifications de documents, l’utilisation détournée des cryptomonnaies et des activités de paris sportifs illégaux.
Les banques demeurent, sans surprise, les principales contributrices à ces déclarations. En tant qu’intermédiaires centraux du système financier, elles disposent des outils et des obligations réglementaires les plus avancés en matière de connaissance du client et de surveillance des transactions. Cette position les place au cœur du dispositif national de prévention, mais les expose également à une pression accrue des autorités de supervision, soucieuses d’éviter toute faille exploitable par des réseaux criminels.
Au-delà du simple recensement des déclarations, l’ANRF a transmis quatre-vingt-trois dossiers aux procureurs compétents au cours de l’année écoulée. Parmi ces dossiers, plus d’un quart concerne directement des infractions pénales caractérisées, ce qui souligne le passage de plus en plus fréquent du soupçon à la judiciarisation. Cette évolution traduit une meilleure articulation entre le renseignement financier et l’appareil judiciaire, longtemps pointée comme un enjeu clé de l’efficacité du dispositif.
Parallèlement, l’autorité a intensifié ses propres investigations. Le nombre de demandes d’informations adressées aux acteurs financiers et non financiers a dépassé les trois cent trente-neuf mille sollicitations en deux mille vingt-quatre. Ce chiffre illustre l’ampleur du travail de recoupement et d’analyse mené en amont, mais aussi la complexité croissante des schémas de blanchiment, souvent fragmentés, transfrontaliers et appuyés sur des outils numériques difficiles à tracer.
Cette montée en puissance intervient dans un contexte international marqué par un renforcement des standards de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme. Le Maroc, régulièrement évalué par ses partenaires et par les instances internationales, cherche à consolider sa crédibilité financière et à protéger son système bancaire. La vigilance accrue sur les cryptomonnaies et les paris illégaux s’inscrit dans cette logique, ces secteurs étant perçus comme des zones de vulnérabilité émergentes.
Reste que cette dynamique soulève aussi des défis. Pour les banques, l’augmentation des déclarations implique des coûts opérationnels plus élevés, une mobilisation accrue des équipes de conformité et un équilibre délicat entre fluidité des opérations et contrôle renforcé. Pour les autorités, l’enjeu est d’éviter l’engorgement, en distinguant efficacement les soupçons fondés des signalements de précaution.
La hausse des déclarations observée en deux mille vingt-quatre ne doit donc pas être lue uniquement comme un indicateur de criminalité financière croissante, mais aussi comme le signe d’un système de détection plus actif et plus structuré. La véritable mesure de son efficacité résidera, à terme, dans la capacité à transformer ces alertes en sanctions dissuasives et en condamnations effectives, seules à même de freiner durablement les circuits de blanchiment.