Cadrage budgétaire : Quid du financement du surplus de dépenses ?


Rédigé par Noureddine Batije le Vendredi 13 Aout 2021

Les contours de la note de cadrage du projet de loi de finances au titre de l’exercice 2022 viennent d’être dévoilés.



Cette note, qui intervient à quelques semaines des échéances électorales, rappelle les grandes orientations et les objectifs à atteindre le long d’un exercice. Celui de 2022 au titre duquel est retenu, en termes d’objectifs chiffrés, un taux de croissance de 3,2 %.
Le tout conditionnée par la réalisation d’un certain nombre d’hypothèses dont, entre autres, un prix moyen de gaz butane de 450 dollars/tonne adossé à une récolte céréalière moyenne de 70 millions de quintaux.

Des hypothèses de départ

Le tout assis sur l’effet conjugué d’une multitude des facteurs de relance combinés à une récolte céréalière exceptionnelle de 103 millions de quintaux, qui ferait que l’économie nationale pourrait, éventuellement, enregistrer une croissance située entre 5,5% et 5,8% au terme de 2021, après la récession de 6,3% relevée en 2020.
Déjà, le nouveau cadre budgétaire identifie un certain nombre de priorités.

Des priorités

Au nombre de quatre, ces priorités, telles que retenues dans le cadre de cette note, traitent de la consolidation, et des bases de la relance économique , et, des mécanismes d’intégration-développement de la généralisation de la protection sociale.
En plus, du renforcement du capital humain, de la réforme du secteur public et de l’amélioration des mécanismes de gouvernance.
Des priorités qui, nécessairement, occasionneraient la programmation de crédits supplémentaires.

Un surplus de dépenses

Déjà, lors d’une réunion tenue le 28 juillet, conjointement par les commissions des finances des deux chambres du parlement, l’Argentier du Royaume qui avait à présenter le cadre macroéconomique des trois prochaines années, avait aussi exposé les défis liés à l’élaboration du Projet du Budget 2022, dont l’estimation des coûts additionnels se chiffre à 21 MMDH.

Autrement dit, un surplus de dépenses incluant une augmentation des dépenses des fonctionnaires de 6,5 milliards de dirhams (MMDH) et celles de compensation de +3,5 MMDH. En plus de de la généralisation de la protection sociale (8,4 MMDH), de la réforme des secteurs de l'Éducation et de la Santé (1,8 MMDH), ainsi que de la consolidation des projets d'investissement en cours de réalisation (800 millions de dirhams).

Autant de contraintes budgétaires qui, au vu des 6,7 % du PIB du déficit déjà annoncé pour 2021, auront à réduire la marge de manœuvre de l’actuelle équipe gouvernementale qui, à travers sa note de présentation, aura à s’astreindre à certaines obligations dont, entre autres, la rationalisation de la dépense, la conduite d’une réforme progressive de la caisse de compensation pour assurer le financement de la protection sociale, l’élargissement de l’assiette fiscale et la poursuite du développement des financements innovants.

Un petit risque

Reste à savoir donc si les ministres, censés être invités par le Chef du Gouvernement à soumettre leurs propositions dans les jours à venir, respecteront bien ses « consignes » ou feraient, tout simplement, hériter à ceux qui vont les remplacer un legs aussi décousu que ce qu’avait été leur majorité la plupart du temps durant ces dernières années.





Vendredi 13 Aout 2021
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