Le vol s’est produit dimanche, en plein cœur de la capitale. Quatre individus sont parvenus à pénétrer dans le plus grand musée du monde avant de disparaître avec huit bijoux de la Couronne de France, pièces d’une valeur inestimable. D’après les premiers éléments, les cambrioleurs auraient utilisé une nacelle de chantier obtenue via une fausse location, sous prétexte d’un déménagement.
Une fois sur place, ils ont neutralisé les systèmes d’alarme et agi avec une précision redoutable, sans effraction visible. Les enquêteurs évoquent une opération planifiée de longue date, possiblement orchestrée par un réseau international.
« Une centaine d’enquêteurs » ont été mobilisés, selon la procureure Beccuau, épaulés par la Juridiction interrégionale spécialisée (JIRS) du parquet de Paris. Les empreintes retrouvées sur place sont en cours d’analyse : « Nous attendons avec intérêt de savoir si elles vont matcher », a-t-elle précisé.
Quatre personnes ont déjà été identifiées comme présentes sur les lieux, mais la justice soupçonne d’autres complices, peut-être impliqués dans la logistique du vol. La piste d’une complicité interne n’est pas exclue. Interrogée à ce sujet, la procureure a répondu : « Je ne peux pas dire oui ou non à ce stade ».
Le montant de 88 millions d’euros, s’il impressionne, ne reflète qu’une partie du dommage. « Ce préjudice économique n’est rien à côté du préjudice historique », insiste la procureure. Les pièces volées appartiennent à la mémoire nationale. Leur disparition ravive le traumatisme du vol de la Joconde en 1911, et soulève des questions majeures sur la sécurité du patrimoine français. Les autorités redoutent que les bijoux soient fondus pour être revendus au poids. « Ce serait un désastre. On peut espérer qu’ils ne les détruisent pas sans raison », a ajouté Laure Beccuau.
Le cambriolage du Louvre, considéré comme le musée le plus sécurisé du monde, a déclenché une onde de choc politique. La présidente du musée sera auditionnée ce mercredi au Sénat pour expliquer les failles de sécurité qui ont permis un tel exploit. Les images de la scène, diffusées sur les chaînes du monde entier, montrent des silhouettes cagoulées opérant avec un sang-froid absolu. Pour beaucoup, ce casse symbolise la fragilité d’un patrimoine trop exposé et sous-protégé.
Dans les rues de Paris, la stupeur domine. Le Louvre, qui attire 10 millions de visiteurs par an, reste partiellement fermé jusqu’à nouvel ordre.