La mairie ajuste les prix sous la pression populaire
Annoncé, repoussé, réannoncé… le parc zoologique d’Aïn Sebaâ était devenu un serpent de mer de la vie casablancaise. Lundi, lors d’une session extraordinaire du conseil communal, la maire Nabila Rmili a mis fin au suspense : le zoo ouvrira bel et bien dès mardi, avec une nouvelle grille tarifaire présentée comme plus “sociale”.
Cette annonce intervient après plusieurs jours de polémique. Le tarif initial évoqué, 80 dirhams le billet individuel, avait déclenché une vague de critiques. Sur les réseaux, beaucoup dénonçaient un équipement public déconnecté du pouvoir d’achat réel des familles casablancaises.
Des tarifs revus sous la pression
Face à la grogne, la municipalité a opté pour des forfaits familiaux, jugés plus en phase avec les usages locaux.
Un premier ticket est fixé à 160 dirhams pour deux adultes et un enfant. Un second, à 200 dirhams, couvre deux adultes et deux enfants. Selon la mairie, cela ramène le coût moyen à 50 dirhams par personne, un chiffre mis en avant pour calmer le débat.
Des tarifs individuels différenciés ont également été adoptés. Les enfants et les étudiants paieront 50 dirhams, tandis que les personnes en situation de handicap bénéficieront d’un tarif symbolique de 30 dirhams. L’entrée est gratuite pour les enfants de moins de deux ans. Pour Nabila Rmili, l’objectif est clair : faire du zoo un espace familial accessible, sans mettre en péril son équilibre financier. Une ligne de crête délicate, dans un contexte où chaque dirham compte pour de nombreux ménages.
Un débat politique loin d’être clos
Malgré ces ajustements, le débat est loin d’être terminé. Plusieurs élus ont estimé, lors de la séance, que ces prix restent élevés pour une large frange des Casablancais, notamment dans un contexte de hausse du coût de la vie.
La maire a toutefois temporisé. La tarification sera réévaluée dans un an, à condition que le zoo parvienne à couvrir ses charges de fonctionnement. Une étude financière est annoncée pour mesurer la viabilité économique du site. Cette session extraordinaire n’est pas anodine. Elle a été convoquée à l’initiative du wali de la région Casablanca-Settat, Mohamed Mhidia, conformément à la loi organique relative aux communes. Preuve que le dossier dépasse le simple cadre d’un équipement de loisirs.
Un enjeu d’image pour la ville
Au-delà des prix, l’ouverture du zoo d’Aïn Sebaâ touche à une question plus large : quelle vision des loisirs publics à Casablanca ? Dans une métropole qui aspire à un nouveau visage, ce zoo est à la fois un symbole d’ambition urbaine et un test de crédibilité sociale.
Dès mardi, les Casablancais auront le dernier mot. Fréquentation, retours du terrain, ambiance familiale ou non… tout sera scruté. Une chose est sûre : le zoo ouvre enfin, mais son vrai verdict se jouera dans les allées, pas dans les discours.