Comment éviter les biais dans les médias ?

Post COVID19 Stockholm Peace Summit


M. Xavier Azalbert, directeur de France Soir, membre fondateur de l'Association Bon Sens (France).
« Celui qui contrôle les médias, contrôle les esprits »



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Bonjour à tout le monde.

C'est difficile de passer après Pierre, on va dire, après ce témoignage émotionnel, et d'essayer d'amener un petit peu plus de non émotionnel dans le monde des médias
Parce qu’on a essayé, justement, d'éviter ces biais d'information et d'amener cette liberté d'expression, cet espace au travers de France Soir qui est une marque historique de médias qui est née en 1941 et qui portait un titre qui s'appelait « Défense de la France ».

Et donc on a puisé, on va dire, dans ce titre historique, un certain nombre d'éléments –on pourrait dire- Défense de la France libre ou de la liberté d'expression puisque il portait un certain nombre de messages à l'époque, au moment de la guerre, et, quand ça s’est nommé France Soir en 1944, quelqu'un de très connu,

qui s'appelle Pierre Azalbert, qui a donné ses lettres de noblesse à ce média et a donné la parole à énormément d'individus : comme les hommes les plus connus, comme d'illustrés inconnus.

Ce qu'on a essayé de faire c'est de se poser la question de de quoi les lecteurs avaient besoin puisqu'il avait dit une phrase. C'est que : « Ce qui est important dans un journal, c'est d'être lu et, jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas les journalistes qui lisent des journaux : ce sont les lecteurs. » 

J'aimerais juste, pour commencer, utilisez deux citations qui pour moi, mon suivies depuis un long moment. Mais c'est une citation d'Einstein et c'est une citation de Attali que j'ai retrouvée il n’y a pas longtemps.

La première : « C'est la connaissance s’acquiert par l'expérience. Tout le reste n'est qu'information. »

Et cette phrase, elle est assez intéressante parce qu'elle s'applique à la Covid d'une manière incroyable puisque ce qui s'est passé, c'est qu'il y avait des gens qui avaient de la connaissance qui était acquise par l'expérience et qu'on a essayé de travestir cette connaissance et cette expérience au travers de certaines notions scientifiques.

Donc, c'est intéressant de se poser la question de ce que c'est que l'information et, la deuxième chose, c'est les médias servent d'amplificateurs des menaces.

C'était une phrase de, c’est une phrase de Jacques Attali. Et c'est intéressant de voir ce mot ‘amplificateur’ parce que les médias, c'est un véritable amplificateur d'un message. Et c'est un amplificateur d'une menace et c'est ce qu'on a ressenti et c'est ce que beaucoup de personnes ont ressenti pendant cette période de la Covid.

Parlons un peu de la crise des médias.

Alors, cette crise des médias elle ne date surtout pas de 2020 elle n'est pas due à la Covid. Elle est très ancienne. Elle est ancienne, mais on a quand même faire un sondage il n’y a pas longtemps et aujourd'hui, seuls 25-24% des français -donc je ne sais pas si c'est la même chose dans les autres pays, on va dire au moins en France- et 24 % des français qui font confiance aux médias mainstream. Il y a 50% qui font confiance à l'information officielle sur les sites web et les organismes gouvernementaux (un sur deux), et il y a 67 % qui font confiance à leur médecin.

Ce qui veut dire que, ce qui se passe dans le monde du cabinet qui est de l'ordre du personnel, c'est là on a eu le plus confiance.
Et c'était intéressant de faire ce sondage parce que, au moment où on a enlevé le droit de prescrire à certains médecins et, quand on se dit que c'est eux à qui ont fait le plus confiance, c'est assez bizarre de se retrouver dans ce cet antagonisme parce qu'il y avait beaucoup de médecins qui étaient sur les plateaux télévision. Donc, on pourrait se dire : on peut faire confiance à un médecin, mais, en même temps, on ne on fait pas confiance aux médias. Donc il y a un individu à qui on peut faire confiance sur un média sur lequel on ne peut pas faire confiance. Et il fallait essayer de comprendre : qu’est-ce qui allait emporter. Et ce qui se passe, c'est que, dans le cas de ce sondage, on est allé un petit peu plus loin : c'est la confiance du médecin dans le cadre du cabinet c'est pas dans confiance du médecin dans le cadre de sa position de médecins sur un plateau de télévision ou sur un scientifique.

Je pense, qu'aujourd'hui, tout le monde l'a observé. Les autres points que l'on a observé dans la crise des médias, c'est qu'il y avait une ligne éditoriale qui était assez unique ; un message qui était -qui passait d'un média à l'autre avec le même message. C'est ce dont a parlé Pierre tout à l'heure et il y avait une voix unique, il y avait un biais sur certains sujets. C'est à dire qu'on n'entendait pas parler d'autres sujets : ça c'est le choix de la rédaction, et ce qu'on a pu voir dans « Hold Up »

Je sais qu'il y a une forme de propriété qui est centralisée, qui est une forme d'explication de cette ligne littérale et unique et de biais sur certains sujets.

Donc, maintenant, je vais essayer de faire des parallèles avec ce qui se passe dans d’autres industries. Et, entre le média, le journalisme, j'essaie de faire un parallèle entre le fait que l'information et le diagnostic médical ils suivent à peu près les mêmes règles.

Je vais y venir. Donc… Mais avant, je vais faire un retour sur ce qui se passe dans le monde de la grande consommation et dans le grand monde de la consommation si on veut acheter un téléphone, il y a ce qui s'appelle les premiers acquéreurs ou ceux qui ont un avantage : les « First movers ».

Puis, après, des suiveurs de tendance et, après, il y a un modèle « des gens qui vont à contre-courant », que ce soit pour l'obsolescence programmée ou parce qu’il y a un nouveau modèle qui est sorti ; il y a un modèle contrariant. Et ça, ce sont des modèles économiques qui sont bien compris. C'est des modèles psychologiques qui sont aussi bien compris : c'est à dire qu'il y a des gens qui sont, on va dire, -moins averses, plus averses aux risques aux changements.

Dans l’information, ça se traduit de la même manière. Donc, il y a le journaliste d'investigation qui, aujourd'hui, est quand même en mal ; et la recherche permanente de de ce journaliste d’investigation, c'est le scoop, où le mot « investigations », ça permet d'éviter de tomber dans des pièges des « Fake News ». Parce que, quand on investigue, qu'est-ce qu'on fait ? Eh bien, on utilise la deuxième partie du mot « Journaliste », c'est à dire le mot « analyste ».

Et c'est, aujourd'hui, un des grands problèmes qu’il y a eu dans le journalisme, c'est qu’on s'est concentré sur l’information qu’il y avait au jour le jour et, on a oublié la partie « analyste ». Et c'est çà qui permet d'éviter de tomber dans beaucoup de pièges du « Fake News ».
Ce que j'ai après, dans les présentations « KOL », c'est le « Key Opinion Leader », c'est à dire ce sont tous ces leaders de tendance qui permettent justement d'éviter de tomber dans ces pièges. On poste le scoop : on a, en général, un communiqué de presse, ou, on a ce qui s'appelle les « Suiveurs de tendance ».

Alors, qu'est ce qui se passe ? C’est les effets des masques. C'est assez intéressant parce que, le parallèle avec l'immunité de masse dans la Covid, on peut la voir ici aussi. Donc on a l'effet de masse de Heird. Donc, on peut avoir l'effet AP ou AFP ; donc les agences de presse qui vont promulguer un message et qu'ils vont le diffuser sur les médias mainstream qui sont des suiveurs de tendance puisqu'ils suivent le scoop, ils suivent le message du communiqué de presse. Et c'est amplifié : ils ne font qu'amplifier ce message.

J'aime bien donner un exemple. C'est à ce moment-là… C'est, à un moment, il y a un ministre qui a dit les masques sont inutiles. Allez… On va dire il l’a dit une fois. Mais on l'a entendu un million de fois -ce message-. Pourquoi ? Parce qu'il a été répété en boucle. Donc, au bout d'un certain temps, on a l'impression que ce message, on l'a entendu énormément de fois. Quand deux ministres changent d'avis et qui dit : les masques sont utiles -de son point de vue- : Il n'a changé d'avis qu'une seule fois. Tandis que, de notre point de vue, on a entendu le message -tellement de fois- qu'on a l'impression qu'il a changé d'avis pleins de fois. Et, ce n’est pas que je veuille donner raison à un ministre ou pas, c'est juste exprimer ce qui se passe. Et la différence entre la perception de quelqu'un et celle qu’on a influencée au travers de ces médias : c'est ce qui s'appelle l'amplification, l'amplificateur.

Et, un autre effet dans l'amplification, c'est que dans les médias y aller il y a des individus qui viennent et qui vont commenter cette information. Et ils commentent l'action des autres. Un commentateur qui regarde un match de foot et qui commandent deux équipes, il va commenter deux équipes de football : s'il se met à commenter qu'une seule équipe, hé bien, en fin de compte, on a l’impression qu’il n’a pas un match. Et ce qui s'est passé dans les médias, c'est qu'on a l'impression qu'il y a eu un débat, parce qu'il y avait deux commentateurs sur un plateau télévisé, mais ils ne parlaient pas des deux équipes : ils parlaient d’une seule équipe : ceux qui étaient pour l’hydroxychloroquine et ceux qui étaient contre.

On n'a jamais vu le vrai débat scientifique à ce niveau-là. Et donc, l'effet médias est important. Après, dans le traitement de l'information il y a ce qui s'appelle la capture. Donc, la capture de certaines informations, on l'aperçoit principalement, au travers de nos sens : la vue, l'audition, l'odorat, le goût et tout ça, c'est la base, la manière dont on va percevoir et notre cerveau va faire une interprétation de ces signaux. Et c’est là où on fait le test de la cohérence.

Pierre, toute à l’heure, en a parlé. Je n'ai pas besoin que quelqu'un me dise quelque chose pour pouvoir faire ma propre analyse.
Je pense qu'il faut faire confiance au cerveau individuel et à la capacité d'analyse. Et, ce qui s'est passé dans le monde de l'information : l'amplification à infantiliser cette information, et on a pu utiliser la cohérence que le cerveau peut utiliser. Qu'est ce qui se passe avec cette amplification ? On interfère sur cette information.

Plusieurs manières d'interférer avec l'information. Hé bien, au sein du cerveau, on peut avoir la croisée des sens, c'est à dire qu’en anglais on dit « what you see is what you get » : « ce que vous voyez, c'est ce que vous obtenez ». En fait, ce qu'on entendait à la télévision, ce n’est pas ce qu'on croyait. Et donc, ici, il y avait une antinomie, un effet de « halo », un effet « mirage ». Je vois au loin de l'eau, mais en fin de compte, il n’y en a pas. En fait, je vois au loin un vaccin, mais peut-être qu'il y a un autre traitement qui est efficace. Et, c'est ça qui crée le doute ; ça sème le doute et, en plus, c'est amplifié par des influenceurs externes. Donc les influenceurs externes, c'est quoi ? La publicité la propagande, la multiplication des expositions aux médias, aux messages, ce qui veut dire, qu'en en résonance cognitive, quand, en fait, on entend sept fois le même message au bout d'un certain temps on le croit.

Quand on entend sept fois que les masques sont inutiles, on commence à le croire. Quand on entend sept fois qu'ils sont utiles, on commence à le croire. Et, pour finir dans ce qui s'est passé dans les médias, c'est qu'il y a eu, ce qui s'appelle, beaucoup de « monologues » avec des sources qui n'étaient pas toujours contrôlées, car, quand on utilise l’AFP, quand on utilise l’AFP, quand on utilise l’AP comme étant la source de l'information, on fait l'hypothèse que cette personne a fait l la vérification. Pour le Lancet, par exemple, c'est ce qui s'est passé. Il y a eu beaucoup de gens qui ont utilisé le communiqué de presse de l’AFP et qui se sont engouffrées dedans : ça suffisait -l'effet expertise fonctionne. Il y a eu des interférences tierces qu’il peut y avoir dans les médias puisque les médias doivent vivre. Elles vivent de quoi ? Des éléments publicitaires. Et il peut y avoir une inférence tierce de la part des actionnaires qui ne veulent pas qu'on parle d'un certain sujet parce que cela mettrait en doute leurs revenus ou qui est un biais des deux lignes éditoriales. Et, dernier point sur lequel je sais que j'ai déjà évoqué, c'est le dialogue et le débat qui est pour moi la deuxième source de validation. Et ce débat, il n'a pas existé.

Donc, on a eu l'impression qu'il y a eu un dialogue, et, effectivement un dialogue sur les plateaux de télévision mais ce n’est pas un débat. Le débat, c'est le débat des idées. Et donc, les médias ont donné l'impression de ce débat mais il s'agit tout simplement d'un commentaire d'un match de football. On a commenté, non pas un match, on a commenté juste une seule équipe et c'est ça qui donne cette impression qu’on a eu un débat mais qu'on ne l'a pas eu.

Deux sujets majeurs, qui pour moi sont aussi importants : c'est comment construire une bonne information. Il y a deux notions fondamentales. On en a parlé : on pourrait en parler en droit aussi : il y a l'objectivité et la subjectivité. Ce sont deux sujets qui sont très importants le degré d'objectivité, le degré de subjectivité ça permet justement d'éviter un certain nombre d'erreurs. Un grand professeur de langue et de langage qui s'appelle nomme jeu ce qui s’appelle Noam Chomski, sur MIT, a a décrit ses biais dans bien de ces travaux. Chez France Soir, on s’est inspiré constamment de cette dialectique, c'est à dire d'essayer d'éviter de tomber dans ces biais qui peuvent être, soit des biais analytiques, soit des biais de communication et, essayer d'être aveuglés par ce qu'on appelle l'effet de halo.

Quand il y a le Lancet qui arrive, que c'est un professeur de Harvard qui vient et qui délivre une information et, qu'en plus, il y a un échantillon de 90’000 personnes sur la planète terre, qui est-on pour poser la question ? Hé bien, qu'est-ce qu'on a fait ? On est allé poser la question à un des membres de l'équipe et je pense que je suis encore une seule personne à avoir fait ça. Pourquoi ? Parce que je me suis dit : dans le doute, je préfère vérifier mais ce n’est pas le doute ‘ne pas croire dans le Lancet, c'est juste le doute de me dire ‘j'ai envie de parler à la personne’. Je pense que l'humain m'expliquera et c'est comme ça qu'on a fait cette analyse.

La deuxième partie qu’il y avait, c'est que, pour éviter d'être aveuglés par cet effet de halo, j'ai fait appel à des tiers. Et donc, on a travaillé avec un grand groupe de citoyens et, au bout de dix minutes/un quart d'heure, on s'est aperçu qu’il y avait plein de biais dans cette étude. Ces individus, dans la vie de tous les jours, ce sont des hommes des femmes, mais ils ont aussi des fonctions. Ce sont des docteurs en microbiologie, en économie, en physique -des grands professeurs. Mais ils se sont comportés comme des citoyens, et le fait qu'on ne peut pas remettre en doute leur intégrité -puisqu'en tant que citoyens ils n'ont pas de conflits d'intérêts, ils ont utilisé leur degré de professionnalisme pour faire cette analyse. Tout le monde était d'accord à dire : il y a un problème. Et donc, c’est ce qu'on a fait : on a écrit qu'il y avait un problème. On a posé les questions. Ils m'ont dit « on verra ». Il s'avérait que notre hypothèse de travail qui était que cette étude était faussée sur certains points, on avait trouvé pleins de points.

Un des points particuliers, c'était la manière dont ils faisaient la validation des données, la validation statistique. Hé bien, on a fait ce qui s'appelle une double vérification. Après, il y a dans le monde de l'information aujourd'hui, il y a ce qui s'appelle un biais de recrutement en informations. Le journaliste n'est pas un spécialiste : c'est un petit peu comme le généraliste, le médecin généraliste qui va aller demander un avis à un tiers spécialiste. Il va aller lui demander l'avis ; dans le dout, il va vérifier, il va lui demander. Ça. Ce qui se passe dans l'information aujourd'hui, c'est que le journaliste va aller demander. Nous n'avons juste désintermédié ce métier et on demande, à ces spécialistes, de venir écrire, devenir parler quand on… Alors, quand on les interviews, ont les interviews avant tout, en tant qu’êtres humains mais aussi en tant que spécialiste de leur métier de manière à éviter ce biais de recrutement ou ce biais d'informations.

Après, on pourrait utiliser beaucoup d'autres outils d'intelligence artificielle qu'il permet d'éviter tout ça. Mais, moi, je crois encore à l'humain : l’humain à un cerveau. On peut essayer de faire des ordinateurs quantiques. L’humain, les sens, permettent d'éviter un certain nombre de pièges et on va encore très très vite. 

Pour aller un petit peu plus loin dans 'expression de ces deux sujets majeurs.

Donc, qu'est-ce qu'on a ? Une information, ça part de données, on a transformé une information, Il y a un message, il y a la médiatisation, la diffusion. J'aime bien expliquer ça de manière scientifique, parce que ça évite à beaucoup de personnes de tomber dans ce qui s'appelle « l'émotionnel ». Et l'émotionnel, c'est le plus grand risque dans l’information.

C'est une source de données, c'est une source d'information, mais ça ne doit être en aucun cas être l'élément qui va diriger le process. Cette information, elle est contrôlée par peu d'agents aujourd'hui. Donc, déjà, il y a un biais qui est le contrôle de cette information puisque on a vu, il y a une vingtaine de personnes qui contrôlent tous les médias, avec un objectif qui est de chercher le scoop, qui est de rechercher l'exclu. Et chercher le scoop, chercher l'exclu, c'est justement ne pas donner l'information puisque, quand on cherche le scoop on garde l'information pour soi-même.

Deuxième élément, c'est que l'électeur désire être informé et aujourd'hui ils ne doivent compter que sur les médias ou sur eux-mêmes. Et, ce qui s'est passé, c'est qu'on a une surinformation avec d’énormes difficultés de trouver la bonne information.
Pourquoi ? Parce qu'il y a un message unifié qui est amplifié et il y a aussi de la désinformation.

Alors là, il y a un élément important qui s'appelle « la réglementation ». Quand on parle de la liberté d'expression, la notion de réglementation est quelque chose qui est antinomique. Il y a dans le monde de l'information et il y a la charte de Munich dont l'usage a été quand même pas mal détourné. La philosophie de la charte de Munich, elle est aujourd'hui détournée puisque l'information appartient à peu de personnes. C'est-à-dire, les médias appartiennent à peu de personnes alors que ça devrait appartenir à tout le monde. Et cette réglementation elle est intéressante quand on la met en perspective de la crise de 2008. La crise de 2008, c’est la crise financière. On sait que les grandes institutions financières ne voulaient pas être un règlementées. Elles ne voulaient pas être réglementées pour la vente et la construction de produits dérivés. On sait très bien qu'on a eu la crise des subprimes et cette autorégulation ressemble pas mal à cette autorégulation qu’on a dans le monde de l'information et c'est une manière détournée pour ne pas vouloir se soumettre à une réglementation qui ne devrait pas empêcher la liberté d'expression, bien sûr, mais qui pourrait aider à cadrer un débat.

Encore une fois, je ne veux pas dire qu'il faut une réglementation dans l'information. Je dis juste que se soumettre parfois une certaine régulation, ça permet d'éviter certains risques et certains biais. Et, aujourd'hui, la réglementation quand elle est bien appliquée, elle permet de réduire certains risques. Pas le risque de la liberté totale d'expression, par contre, ça permet d'éviter en codifiant le message, et ont codifie la manière dont on les fait ça pourrait permettre d'éviter les « Fakes News » ou la surinformation, parce que, quand on voit, qu'on regarde ou entend, sept fois le même message, hé bien, on pourrait très bien dire qu’un comité central pourrait très bien réguler le nombre de fois où on voit cette information au travers de tout ça.

Dernier point qui, pour moi, était critique : je crois que c'est Pascal Sacré, qui, ce matin a parlé de la notion de conflit d'intérêts. Dans le monde des médias, à partir du moment où l'information, elle est contrôlée par peu de personnes, il n’y a plus d'indépendance. Cette indépendance était pour nous clé au sein de France Soir, pour éviter d'avoir une distorsion dans l'information. Et, l'analogique, j'aime bien utiliser… Ce que j’aime bien, c’est sortir du monde dans lequel on est, pour aller en chercher. Je dis qu’une « Fake News », c'est un vol d'informations, « vol » au sens de l'avion et c'est une information, c'est un vol qui s'est mal passé. Pourquoi ? Parce que, quand on a un commandant de bord qui, avant de partir en vol, il va faire son check-up ; il va aller vérifier toutes ses machines. La deuxième chose qu’il fait, c’est … Il va se soumettre à la réglementation du contrôleur aérien dont il a besoin. Il accepte qu'il a besoin de ce contrôleur aérien pour assurer son vol et assurer la sécurité de ses gens. 

Et, la « Fake News », c'est un vol qui s'est mal passé -voilà-, il y a un crash.  Peut-être parce que, le check up initial n'a pas été terminé avec une information qui est incomplète.

Je vais prendre des exemples de pièges qui sont récents, en essayant d'illustrer les propos. Donc, la première des choses, c'est la décision de confinements qui sont basés sur des modèles. Donc, ici, qu'est ce qui a pu se passer ? Des inputs qui ont été non validés, c'est à dire des données initiales, et, surtout, ce qui a affecté la confiance, c'est qu'il y a un manque de transparence sur les modèles. Donc, il y a, certains mathématiciens comme dl’info COVID, Vincent Paran, qui s'est posé la question de la transparence des modèles mathématiques.

C’était très intéressant, ce manque de transparence parce que, quand on est un vrai scientifique, un vrai mathématicien, la première des choses, si on veut comprendre -et quand il y a une obscurité, cette obscurité, elle crée le doute. Deuxième élément qu’il y a eu : ces modèles n'ont pas été calibrés ou talonnés à la vie réelle. C’est-à-dire qu'un thermomètre, si jamais on ne connaît pas le point zéro, hé bien, il ne donnera jamais 37 degrés ou, n'importe quel autre outil de mesure.

Et bien, les modèles, que ce soit de Neil Ferguson, de Fontané & Co. [20 :19 ??] qui ont donné des estimations à 400 mille morts, si on avait utilisé la calibration, c’est-à-dire, la surestimation des modèles de Ferguson, et quand on sait que ces surestimations allaient parfois jusqu'à des facteurs cents. On aurait peut-être pu diviser par 100, on aurait pu faire une « analyse de sensibilité », ça s'appelle. Et cette analyse de sensibilité aurait pu donner des interprétations et des décisions différentes.

Ces décisions de confinements, elles, ont été prises en informations incomplètes. Donc, il y a un biais complet dans cette analyse et l’analyse du bénéfice-risque qui en découle, est plus due à une croyance -d'accord ?- donc une décision, une croyance, peut-être une décision politique ou une absence de tests, de rationalité et moi je déplore l'absence de tests, de rationalité, au travers de tous qui s'est pris. Un autre biais qu'on a pu ou de pièges qu'on a vu, c'est le ‘pas de traitement’ en phase précoce. On a entendu assez que « l’hydroxychloroquine est nocive, le Remdesivir est utile ». Ce qu’il y a d'assez intéressant, c'est qu’on va se retrouver, bientôt, avec la décision italienne (qui) a prouvée que l’hydroxychloroquine est utile, et que le Remdesivir est inutile : donc, une totale inversion.

Alors que, nos agences nationales de santé, leur rôle, c'est justement d'évaluer le pour et le contre de chacune des molécules. Et, le rôle des médias, c'est de se dire si jamais on vous dit que c'est pour, essayons de comprendre si cela ne pourrait pas être contre. Hélas, hélas, on a vu cette unicité de messages, qui a fait que, personne ne s'est posé la question de savoir : « et si, l’hydroxychloroquine pourrait fonctionner pour un sous-ensemble de patients ». Ce qui est normal de se poser cette question puisque, quand on regarde une étude, on a besoin, comme celle du Lancet ou celle de l'étude Recovery, on s'aperçoit que l’hydroxcholoroquine, on dit que ce n’est pas utile, mais on ne vous dit jamais si c'est pas utile pour tout le monde. Par contre, ce qu'on vous a dit c’est : « pas utile en hôpital ».  On ne vous a jamais prouvé que ce n'était pas utile, par exemple, pour prévenir l'accès à l'hôpital.

Le traitement du Remdesivir a été fait de manière différenciée, et ces deux molécules n'ont pas eu, en apparence, un traitement identique de la part des autorités. Un autre biais et un piège récent sur lequel on est tombé, sont « les masques sont inutiles ». Qu'est ce qui s'est passé ? Très vite, on lui dit : « les masques sont utiles ». Il y a des médecins qui le disent : il y a des situations dans lesquelles les masques sont utiles on est, ici, dans un pays -en Suède- où, ce qui m'a marqué, c'est quand je suis arrivé -bien sûr y'a pas de masque : on va manger au restaurant et il n'y a pas plus de morts, il n'y a pas plus de décès à déplorer.

Donc, les choix politiques… Donc, ces masques qui sont inutiles… Au bout d'un certain temps, les gens s'aperçoivent : « Ah, ils sont inutiles parce qu'on n’en a pas ». Donc, là on aurait aimé, qu’il y ait une forme de mea culpa de la part du gouvernement en disant : « mais on en n’a pas. » On préfère entendre qu'on en n’a pas, que le fait qu'il soit inutile. Parce que, quand on vous dit après : « ils sont utiles », hé bien, ce que ce qu'on fait… On fait une double négation. La première des choses, c'est on dit : « on change d'avis sur la partie scientifique du masque », mais la deuxième des choses c'est qu’en plus comme le premier, on avait trouvé une réponse qui n'était pas adéquate, hé bien, on donne soudainement une autre réponse qui fait, qu'on a l'impression de couvrir un mensonge ou un manquement par un autre manquement.

Et, c’est cet effet-là qui affecte la manière dont la population réfléchit. Les tests PCR qui n'étaient pas disponibles ou mal calibrés -donc pas disponibles au départ- : maintenant on les utilise avec un seuil de cycle, qui est tellement élevé, qu'on peut se poser la question de savoir : « Est-ce qu'on détecte des gens qui sont malades ou est-ce qu'on détecte des gens qui ont justes des fragments du virus ». Et, une analyse qui m'intéressait énormément, c'est que, quand j'ai parlé avec les spécialistes du PCR à l'Université de Colorado, la première des choses qu’ils m'ont dit : « mais, en fait, ces tests, ils étaient, avant tout, utilisés pour contrôler les fraudes : les fraudes dans les frottements. On n'est pas en train de contrôler les malades.

On contrôle les fraudes. » Et, je dis : « Mais quelle fraude ? » Les fraudes alimentaires ! Donc tout le monde se souviendra du problème de Spanghero. Spanghero, qui est un fabricant de plats cuisinés. Et, bien sûr, on s'est posé la question -alors je ne sais plus si c'était x % de tels types de viandes, mais en tout cas, il y avait eu un décalage dans le type de viandes qui étaient utilisées. Et, on s'aperçoit, que les seuils de cycle qui sont utilisés par les instances, les autorités, c'est entre 11 et 28. Et, au-delà…Au-delà de 28, on sait qu'on ne peut pas détecter une fraude. C'est à dire que, quand on veut essayer de détecter une fraude, il faut qu'on soit à peu près certain pour accuser quelqu'un de frauder. Alors, pourquoi utilise-t-on un seuil de cycles de 40 pour détecter un malade, quand à 28, on sait qu'on n'est pas capable de détecter une fraude. Là, quelque part, il faudrait que le gouvernement nous réponde sur cet élément-là. On a parlé de Lancet, Harvard, l'échantillon : ce n’est pas la peine d'en reparler.

Le dernier point, qui est pour moi sûrement le plus important, est le plus incompris, le moins pris en considération aujourd'hui : la décision du Conseil d'Etat italien en a parlé : c'est la capture réglementaire et les biais qui sont indus. Je vais essayer d'expliquer ce que c'est que la capture réglementaire. C'est le fait qu’il y a, très souvent, un jeu de chaises tournantes au sein des régulateurs et des sociétés. Quand on regarde le fait que les banquiers passent du Trésor à la banque, au régulateur, mais tout le monde se dit : « h bah tiens, c'est un « entre soi ».

Cette capture réglementaire, c'est qu'ils restent dans une petite boîte : ils sont prisonniers d'une boîte et, dans le monde médical -s’est à peu près ce qui s'est passé- on voit des régulateurs qui passent des laboratoires régulateurs à l’HEMA et il reste « entre soi » Et cette capture… ce qui fait qu'au bout d'un certain temps ça induit un biais, et ce biais c'est : « Ah, j'étais là… je vais discuter avec untel », et ça peut manquer d'objectivité. Et ça, c'est les pairs [26 :17 ??]. Le problème de la médecine, aujourd'hui, c'est le fait que le pair génère un biais, un biais d'expertise, et qui manque cet élément de validation par les tiers, le tiers étant le citoyen éclairé, ce que j'appelle la personne qui n'a aucun conflit d'intérêt ou le médecin qui, justement, n'a pas de conflit d'intérêts ; qui va se poser les bonnes questions. Et, cette capture réglementaire, elle induit une instrumentalisation de la méthode. Elle est hyper importante cette instrumentalisation de la méthode et, c'est ce qui nous a évité de tomber dans beaucoup de biais et dans beaucoup de ces pièges, y compris pour le Remdesivir, puisque, le 30 avril -on écrivait 30 avril, on écrivait, que c'était un médicament toxique ; début juin, on écrivait à quel rôle joue GILEAD ; début juin, on se posait la question de savoir si l’HEMA jouait un rôle qui était contre l'intérêt des patients. Début juin, on disait ce médicament : est ce que GILEAD a caché la toxicité de ce médicament. Hé bien, on est quelques mois plus tard, à l'époque on aurait pu nous dire qu'on était complotistes puisqu'en fin de compte, on allait contre la bien-pensante, au-delà du message unique. Non, il se trouvait que on avait juste fait du travail, on avait juste eu, avec le collectif citoyen, on avait fait le « reverse engineering » ; on avait regardé le bilan de GILEAD ; on avait regardé la manière dont l’HEMA avait pris sa décision, en allant jusqu'au fond.

C'est des heures et des heures et des heures et des heures de travail. Et, il y a qu’avec ça qu'on est arrivé à ces conclusions. Ce n’est pas parce qu'on a pris, un jour, aux doigts levés -on a pris le vent- et on s'est dit, « non, le Remdevisir, ce n'est pas utile ».  On a juste travaillé, rien de plus normal au travers de ça. Et, donc, c'est cette approche normative de l'information, on n'a pas été -on va dire- dans un monde où on était captif. On est sortis de cette boîte, à chaque fois, on sort de cette boîte. Je pense que, pour éviter des pièges, il faut justement sortir de cette boîte. Après, pour finir, tout ce qu'on a vu, ici, il n’y a rien de plus normal.

Et je n'aime pas le terme ‘complotisme’ ; le terme ‘complotiste’, pour beaucoup de raisons. Parce que, quand on me demande… Quand j'ai repris France Soir : « c'est quoi votre objectif stratégique ? ». Moi, je pourrais dire : c'est de devenir le leader dans le domaine de l'information. Jusqu'à présent, ce n’est rien d'autre que la même chose que si jamais je lançais un nouveau produit. Je veux essayer de gagner des parts de marché et je vais me poser la question, c’est : quels sont mes outils, le chemin pour y parvenir, quelle influence puis-je utiliser (internes/externes) ? Et, bien sûr, et un certain degré de morale, parce que, quand on utilise de l'influence externe, la ligne jaune, elle est très fine. Et ce qu'on voit dans le monde du médical aujourd'hui, c'est que la ligne jaune, elle est franchie par certains qui ne pensent pas la franchir, en disant : « non non…

Mais j'ai des liens d'intérêts… mais, ce n’est pas vraiment des conflits. » Et, ce qu'on sait c'est que l'argent de tous temps, à l'influencé la morale comme les goûts et si jamais je veux être premier, c'est toujours gratifiant. Donc, être le premier à trouver un vaccin, être le premier à trouver un médicament, on en tire une certaine forme de gratification. Et, si ma stratégie était de développer un nouveau traitement, je ne ferai rien de différent. J’essaierai d'être le premier pour faire de la R&D. Si ce n’est pas suffisant, j'utiliserai des techniques marketing d'influence, du lobby, de l'argent ; et la ligne entre la bonne stratégie est de passer de l'autre côté de la ligne : elle est très très fine. Et, ici, cette ligne, elle ne peut être. Elle est difficilement régie, mais, ce qui se passe, c'est que les deux camps se disent « j'ai raison, j'ai tort… Non, ce n’est pas comme ça que ça s’est passé ». Et, rien de plus normal que de discréditer les alternatives.

Donc, je veux … Je suis le fabricant du Remdesivir : rien de plus normal que d'essayer de discréditer l’hydroxychloroquine ; rien de plus normal que je sois fabricant de vaccins, que je désire discréditer l'alternative. D'ailleurs, c'est aux Etats-Unis, c'est la quatrième condition : c'est qu'il ne faut pas qu'il existe des alternatives de traitements. Le vaccin est un autre traitement. Donc, pour discréditer une alternative, j'ai deux manières : la manière analytique comme j'ai la manière stratégique. Je peux acheter un concurrent ou acquérir des solutions de rechange. Donc, aujourd'hui, de manière scientifique, tout ce qu'on a vu ou de manière stratégique, il n’y a rien de complotiste.

C'est juste que, c'est la manière dont font… dont les gens travaillent. C'est la manière dont les gens influencent l'information et dont ils l’utilisent … Le problème qu’il y a, c’est que, quand on franchit trop souvent la ligne jaune, hé bien, on a un doute ; on génère ce doute et ces doutes là sont vraiment ce qu'on ressent, et il se ressent dans l'analyse. Et j'invite tout le monde à lire la décision du Conseil d'Etat en Italie, parce que, pour moi, c'est une décision qui est la plus sensée. Elle redonne le pouvoir aux médecins ; elle dit qu'un régulateur ne devrait pas influencer la décision de ce qui se passe dans un cabinet, entre un patient et un docteur, parce qu'un docteur, on lui a soumis une ordonnance. Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je n’ai pas dit que le docteur ne peut pas faire d'erreur. Je dis que l'ingérence doit être faite au minimum et, ce pouvoir, on l’a conféré à un médecin -parce qu’il a fait des études, il a fait les travaux. Et, aujourd'hui, on a affecté cette décision d'une manière qui est incompréhensible et c'est ça ce biais d'informations, ce biais de régulation. 

Pour finir j'aimerais reprendre deux citations. La première, c'est de Christine Ockrent, qui était une grande présentatrice des journaux télévisés. C’est : « l’uniformisation de l'information ? ». Elle disait : « bien sûr, et même utilisation de cette uniformisation comme une arme stratégique. » C'est elle qui a dit que, l'uniformisation de l'information, c'est ce qu'on a eu ; c'était une arme stratégique. Donc, quand on parle de la peur, quand on parle de l'instrumentalisation… Bien, il y avait quelqu'un qui dirait ça.

Et la dernière des choses, ce n’est pas de quelqu'un qui est un grand philosophe, c’était Jim Morrison, le chanteur des Doors,  qui avait dit : « celui qui contrôle les médias, contrôle les esprits » Et ce qu’on a eu aujourd'hui, c'est qu'on est passé à un niveau supérieur, d'un sentiment à ce qu'une forme de contrôle des esprits et c'est ce qui fait ressentir qu'on a l'impression qu’il y a ce complotisme.  
Et j’aimerais dire : attention, ce n’est pas parce qu'on contrôle les esprits qu'on n’a pas le droit de penser autrement et qu’il n'y a pas des médias qui vont essayer, justement, de ne pas être contrôlés. Et, pour moi, l'indépendance, elle est clé, parce que quand on ne contrôle pas, hé bien on ne contrôle pas mon esprit et, du coup j'ai la liberté d'expression.

C'était la réponse que je voulais donner o Pierre. Merci beaucoup, Astrid, de m'avoir donné la chance de parler un petit peu de France Soir. 
[La journaliste] Merci . Alors, avant de passer à Louis Foucher, une question : « est ce que tu es optimiste du public. Est-ce que tu es optimiste pour le futur de l'information. Est ce que, par exemple, tu verrais qu’il y aurait un organisme éthique ou de contrôle un peu des mensonges. Je ne sais pas… est-ce que tu peux… Est-ce que tu as une idée ?

[Xavier] C’est très vaste comme sujet. Déjà, est-ce que je suis quelqu'un d'optimiste ? Naturellement, je suis quelqu'un d'optimiste et je pense qu'on vit une des périodes.. Ici, c'est une phase de transition énorme et il y a sûrement de grandes découvertes qu'on va faire. Et, de tout temps, quand on a eu des situations de cet acabit, il y a, derrière… Il y a eu des grandes découvertes scientifiques. Donc « oui », je suis optimiste.

Maintenant, pour revenir un peu à la question de ces organismes de régulation. Je pense que là, le meilleur paradigme à faire, c'est aujourd'hui de retourner à l'information à la base. C’est-à-dire, de prendre l'information chez les citoyens et de la construire. C’est pour ça qu'on a mis en place ce média collaboratif chez France Soir : on fait appel à cette connaissance là parce que quand on a 50 citoyens qui viennent, qui n'ont pas de conflits d'intérêts, qui viennent analyser l'information en temps réel, hé bien, le risque qu'on fasse erreur est limité, parce qu’ils sont à divers endroits : il n'y a pas de collision d'intérêts.

Donc, il y a une indépendance et on peut aller très vite, trouver une information. Encore une fois, on n'est pas à l'abri de l'erreur. Il ne faut pas confondre, le fait de trouver une forme de vérité ou de corrections dans l'information, avec ‘d'éviter une erreur’. Donc, la réglementation, je pense que c'est un sujet qu'il faut aborder dans le monde de l'information. Ce n’est pas une réglementation pour gérer la liberté d'expression : c'est, justement, pour gérer la manière dont on veut qu’une information vole dont elle se crée, dont elle se constitue et, pour éviter cette pensée unique, parce que pour moi, la réglementation le rôle qu'elle aurait dû dire aujourd'hui, hé bien, on entend trop de musique anglaise ou trop d'influence anglo-saxonne dans les études ; écoutons un petit peu le petit village gaulois à l’IHU. Et donc, plutôt que de l’entendre à 90%, écoutons les 10 % manquants. Et, c'est ça qui a manqué : c'est cette harmonisation et se retrouver -ce juste milieu- et je pense que ce qu'il faut, c'est cette réglementation. Elle se pose les bonnes questions et quand le CSA, en France, Comité Supérieur de l'Audiovisuel, quand on lui dit : « on ne veut pas écouter plus de x % de musique anglo saxonne », c'est pour laisser la place à d'autres.

Et cette réglementation elle n’est pas mauvaise. Et c'est ça qu'il faut essayer de comprendre – elle est le fait de composer ; surtout pas empêcher l'espace de documentaires, comme Pierre parlait tout à l'heure, l'espace de liberté d'expression mais essayer de retrouver le juste milieu, la nuance dans l'information, chose qui n’est pas là aujourd'hui. 

[La journaliste] Et l'analyse critique ?

[Xavier] Bien sûr l'analyse critique, c'est la base fondamentale. C'est pour retrouver un journalisme d'investigation qui passe par… Mais c'est écrit dans le mot « analystes » dans le mot « journalistes ». Donc, je suis désolé : la partie « jour », on sait la traiter, c’est la partie du scoop : maintenant faisons l'analyse fondamentale.
Je pense que n'importe quel avocat n’ira pas au tribunal sans avoir fait l'analyse des textes et, je pense qu'ici, il faut qu'on fasse l'analyse.
J'encourage tous les tous les gens de la profession, justement, à se spécialiser, à faire beaucoup plus d'analyses, que ce soit économiques, soit économétriques, que ce soit de décès, de réduire les risques en s'entourant de multiplicité de personnes, en faisant confiance aux citoyens.
[La journaliste] Super. Merci beaucoup.
[Xavier] Merci !
[La journaliste] Vraiment.
Lundi 11 Janvier 2021

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