Contre le mariage des filles mineures avec la campagne #MazalTefla


Rédigé par Bouteina BENNANI le Samedi 26 Décembre 2020

63% des filles mariées ont eu leur première grossesse avant 18 ans

Les associations Droits & Justice et Les Citoyens allient leurs forces pour lancer une campagne de sensibilisation digitale contre la violence fondée sur le genre, particulièrement, contre le mariage des filles mineures, sous le slogan #MazalTefla.

La sensibilisation et la conscientisation sur ce phénomène sociétal, qui est en hausse dans certaines régions du Royaume, se fait de nos jours, à travers le digital. Cet outil est efficace puisque le contenu multimédia est diffusé dans les réseaux sociaux, youtube et autres outils de communication, pour mettre en lumière les témoignages des victimes de mariage précoce et le bien fondé de la cause à travers des experts dans ce domaine.
Cette campagne diffuse des capsules qui présentent des éléments importants sur la situation réelle du mariage des fillettes au Maroc.



A lire ou à écouter en podcast :

mp3  (3.55 Mo)

Il est à rappeler qu’en mars 2019, l’association Droits & Justice  avait élaboré une étude nationale sur le mariage des mineures et a relevé que le mariage par la Fatiha est en hausse, frôlant les 13% en milieu rural.

Le travail de recherche de l’association, réalisé en partenariat avec le Programme Dano-Arabe et KVINFO du Danemark était en marge de la journée mondiale contre l’exploitation sexuelle.

Cette problématique est étroitement liée à la situation économique du chef de famille puisque 32% des pères ont un salaire inférieur à 2000 dhs (avec 60 dhs par jour, nourrir une famille est un exploit), d’où la nécessité de se débarrasser d’une bouche de trop, avant l’âge légal.

La situation des jeunes mariées n’est guère plus reluisante une fois dans la cage estimée, au tout début, dorée. Si ces jeunes filles convolent en juste noce pour sortir de la pauvreté et de la précarité, leur vie ne change aucunement après le mariage. Selon l’étude, 76% des mariées mineures ont déclaré n’avoir d’autre emploi que le travail domestique. Et encore,  même leur grossesse est précoce, avant l’évolution physique nécessaire prérequise.

Selon l’enquête, 63% des mineures ont eu leur première grossesse avant 18 ans (44% à 17 ans, 14% à 16 ans). Aussi, 4,44% ont déclaré être tombées enceintes à 15 ans en milieu rural. Quand aux conditions d’accouchement, 81,19% des femmes-enfants ont accouché normalement et 18,81% par césarienne. Dans cette proportion d’enquêtées, 12,98% ont eu un décès infantile (14,37% en milieu rural).

Mettre fin au fléau est difficile

Plusieurs voies peuvent être envisagées. La question n’est pas uniquement juridique. La refonte du Code de la famille est certes une réclamation de la société civile, mais dans l’immédiat, la demande incessante est pour la suppression de  l’article 20 du Code de la Famille.

Parmi les recommandations, il a été demandé de fixer un âge maximal aussi bien pour la mineure que pour le mari (pas trop vieux pour se marier avec une mineure). Une revendication qui a besoin d’une volonté politique de haut niveau pour trancher sur la question de l’âge, avec focalisation sur l’intérêt suprême de l’enfant à marier.

L’appel a été adressé aussi aux adouls, en matière de sensibilisation.

L’aspect économique, très important, a focalisé sur l’offre d’opportunités et d’appui financier aux familles.





Samedi 26 Décembre 2020
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