Crise politique en France : Macron charge Lecornu de “négocier la stabilité” avant mercredi soir


Rédigé par le Mardi 7 Octobre 2025

Moins de vingt-quatre heures après la démission surprise de Sébastien Lecornu, Emmanuel Macron tente de sauver les apparences. L’Élysée a annoncé ce lundi soir avoir chargé le Premier ministre démissionnaire de mener “d’ici mercredi soir d’ultimes négociations” pour établir une plateforme d’action et de stabilité.



Le président tente une sortie de crise après la démission éclair du Premier ministre

Un signe que la crise politique française ne trouve pas encore d’issue, alors que le pays reste sans gouvernement pleinement opérationnel depuis le départ de Lecornu, dont le cabinet aura été le plus bref de la Ve République.
 

Selon le communiqué de l’Élysée, Emmanuel Macron “a confié à Sébastien Lecornu, Premier ministre démissionnaire en charge des affaires courantes, la responsabilité de mener d’ici mercredi soir d’ultimes négociations afin de définir une plateforme d’action et de stabilité pour le pays.” Autrement dit, l’ex-Premier ministre, déjà sur le départ, se voit chargé de trouver un compromis avec les principales forces politiques avant son remplacement officiel. Objectif : éviter un blocage total à l’Assemblée nationale, où aucune majorité stable ne s’est dégagée depuis les législatives anticipées de 2024.
 

Pour rappel, Sébastien Lecornu, nommé le 9 septembre dernier, avait présenté sa démission lundi matin après des critiques en cascade venues aussi bien de la gauche que de la droite, quelques heures seulement après la présentation de son gouvernement.
 

Sous le feu des attaques du camp Les Républicains, notamment de leur chef Bruno Retailleau, Lecornu avait dénoncé “le réveil de quelques appétits partisans” et regretté “l’absence de conditions politiques pour agir”. Sa déclaration de politique générale, prévue mardi à l’Assemblée, n’aura donc jamais lieu.
 

Son départ précipité a plongé le président Macron dans une situation inédite, avec un gouvernement dissous avant même d’avoir tenu son premier Conseil des ministres. Avec cette mission de “négociation express”, Emmanuel Macron gagne du temps. Selon plusieurs observateurs, l’Élysée veut sonder les forces politiques avant de nommer un successeur à Lecornu. Le président chercherait à éviter un quatrième remaniement en un an et à préserver les équilibres fragiles d’une majorité divisée.
 

Des contacts auraient déjà été pris avec les centristes, certains socialistes réformistes et une partie de la droite modérée pour élaborer une “plateforme de stabilité” autour de réformes prioritaires : budget 2026, emploi des jeunes, sécurité et santé publique.
 

Mais la tâche s’annonce ardue : La France insoumise réclame toujours la destitution du président, tandis que les Républicains refusent tout accord formel avec la majorité présidentielle.
 

À Matignon, Sébastien Lecornu assure “agir dans l’intérêt supérieur du pays”, mais se garde bien de tout commentaire politique. “Il s’agit d’un mandat pour négocier, pas pour gouverner”, confie un proche.
 

Selon une source gouvernementale, l’ancien ministre de la Défense doit présenter un rapport de synthèse à l’Élysée d’ici mercredi soir, avant que le président ne décide soit de nommer un nouveau Premier ministre, soit de dissoudre l’Assemblée nationale — un scénario redouté mais de plus en plus évoqué.
 

En attendant, la France demeure dans une zone grise institutionnelle : un gouvernement démissionnaire, un Parlement paralysé et une opinion publique lassée par les recompositions politiques en série.


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Journaliste et étudiant malien en stage, passionné par la géopolitique, l'histoire et le sport.… En savoir plus sur cet auteur
Mardi 7 Octobre 2025
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