Ports et routes maritimes : la colonne vertébrale du commerce mondial
Près de 90 % du commerce africain transite aujourd’hui par voie maritime. Les ports ne sont donc pas de simples terminaux logistiques : ils sont devenus des plateformes de puissance. Tanger Med illustre déjà cette mutation, avec un classement dans le top 25 mondial des hubs à conteneurs. En annonçant l’organisation d’un salon international dédié, le Maroc cherche à institutionnaliser son rôle de carrefour. Il ne s’agit plus seulement d’attirer des investissements logistiques, mais de placer Rabat au cœur des débats sur la gouvernance des flux maritimes, de la cybersécurité portuaire à la décarbonation des navires.
Depuis quelques années, le Maroc a multiplié les initiatives dans le bassin atlantique, en particulier avec l’Initiative de l’Atlantique lancée en 2022. En organisant un salon mondial, Rabat offre une vitrine concrète à ce projet : fédérer les pays riverains, de l’Afrique à l’Amérique latine, en passant par l’Europe. L’idée est claire : si l’Atlantique Nord s’est construit sur des alliances militaires (OTAN) et commerciales (UE–USA), l’Atlantique Sud reste fragmenté, sous-exploité et vulnérable. Le Maroc veut faire de Casablanca, Tanger et Dakhla des points de convergence de ce nouvel espace géostratégique.
L’économie bleue comme fil conducteur
L’annonce new-yorkaise ne s’arrête pas aux infrastructures portuaires. Bourita a insisté sur l’enrichissement du Plan d’action pour l’économie bleue, notamment par un axe consacré à l’aquaculture. Derrière ce terme technique se cachent des enjeux sensibles : sécurité alimentaire, création d’emplois littoraux, et diversification économique face au stress hydrique. Lier aquaculture et ports dans une même stratégie illustre une approche intégrée : produire, transformer et exporter via des corridors maritimes sûrs et compétitifs.
Depuis quelques années, le Maroc a multiplié les initiatives dans le bassin atlantique, en particulier avec l’Initiative de l’Atlantique lancée en 2022. En organisant un salon mondial, Rabat offre une vitrine concrète à ce projet : fédérer les pays riverains, de l’Afrique à l’Amérique latine, en passant par l’Europe. L’idée est claire : si l’Atlantique Nord s’est construit sur des alliances militaires (OTAN) et commerciales (UE–USA), l’Atlantique Sud reste fragmenté, sous-exploité et vulnérable. Le Maroc veut faire de Casablanca, Tanger et Dakhla des points de convergence de ce nouvel espace géostratégique.
L’économie bleue comme fil conducteur
L’annonce new-yorkaise ne s’arrête pas aux infrastructures portuaires. Bourita a insisté sur l’enrichissement du Plan d’action pour l’économie bleue, notamment par un axe consacré à l’aquaculture. Derrière ce terme technique se cachent des enjeux sensibles : sécurité alimentaire, création d’emplois littoraux, et diversification économique face au stress hydrique. Lier aquaculture et ports dans une même stratégie illustre une approche intégrée : produire, transformer et exporter via des corridors maritimes sûrs et compétitifs.
Le Maroc face à la compétition des hubs africains
Le choix d’un Salon international des Ports en 2026 ne doit pas être lu comme une simple opération de prestige. C’est une réponse à la montée en puissance d’autres hubs africains, de Durban à Lagos, en passant par Port-Saïd. Chacun veut capter la manne des flux entre Asie, Europe et Amériques. Le Maroc dispose d’un atout : sa stabilité politique et son avance logistique. Mais il fait face à un dilemme : comment transformer ses infrastructures en diplomatie d’influence sans tomber dans la dépendance vis-à-vis des grands investisseurs, chinois ou européens, qui convoitent les terminaux africains.
Connectivité et souveraineté : le nouveau nerf de la guerre
En soulignant le « volet connectivité », Bourita met le doigt sur une bataille mondiale : qui contrôle les câbles sous-marins, les logiciels de gestion portuaire, et les normes de cybersécurité maritime. Ce n’est plus seulement une affaire de grues et de conteneurs. Les ports sont devenus des nœuds numériques.
Le Maroc, qui accueille déjà plusieurs câbles stratégiques reliant l’Afrique à l’Europe et aux Amériques, veut imposer ses standards et attirer des alliances technologiques. Mais cela pose la question de la souveraineté : quelle marge de manœuvre réelle face aux géants du cloud, aux armateurs mondiaux et aux investisseurs étatiques comme la Chine ?
Le défi environnemental et la pression climatique
Impossible de parler de ports au XXIᵉ siècle sans évoquer la transition écologique. Les ports marocains devront, tôt ou tard, s’adapter aux normes internationales de décarbonation imposées par l’Organisation maritime internationale (OMI). Cela implique des investissements massifs : électrification des quais, carburants alternatifs, gestion des déchets marins. Le Salon international des Ports de 2026 pourrait devenir un forum de solutions vertes, un espace où Rabat se positionnerait comme pionnier africain du « port durable ».
Connectivité et souveraineté : le nouveau nerf de la guerre
En soulignant le « volet connectivité », Bourita met le doigt sur une bataille mondiale : qui contrôle les câbles sous-marins, les logiciels de gestion portuaire, et les normes de cybersécurité maritime. Ce n’est plus seulement une affaire de grues et de conteneurs. Les ports sont devenus des nœuds numériques.
Le Maroc, qui accueille déjà plusieurs câbles stratégiques reliant l’Afrique à l’Europe et aux Amériques, veut imposer ses standards et attirer des alliances technologiques. Mais cela pose la question de la souveraineté : quelle marge de manœuvre réelle face aux géants du cloud, aux armateurs mondiaux et aux investisseurs étatiques comme la Chine ?
Le défi environnemental et la pression climatique
Impossible de parler de ports au XXIᵉ siècle sans évoquer la transition écologique. Les ports marocains devront, tôt ou tard, s’adapter aux normes internationales de décarbonation imposées par l’Organisation maritime internationale (OMI). Cela implique des investissements massifs : électrification des quais, carburants alternatifs, gestion des déchets marins. Le Salon international des Ports de 2026 pourrait devenir un forum de solutions vertes, un espace où Rabat se positionnerait comme pionnier africain du « port durable ».
Un pari diplomatique et économique risqué mais nécessaire
En annonçant ce salon à New York, Ssi Bourita joue une carte audacieuse. Le Maroc s’expose à un double risque : d’un côté, celui de promettre plus qu’il ne peut livrer ; de l’autre, celui de transformer un événement symbolique en simple vitrine. Pourtant, le pari est stratégique. S’il réussit, le Royaume se positionnera comme chef d’orchestre des politiques atlantiques, offrant une plateforme africaine crédible dans un monde multipolaire. S’il échoue, l’événement sera relégué au rang des nombreux forums africains sans lendemain.
2026, l’année des mers marocaines ?
Le Maroc a ouvert un chantier qui dépasse la simple logistique portuaire. Le Salon international des Ports sera à la fois un test de crédibilité, une scène diplomatique et un miroir des promesses et des contradictions de l’économie bleue : entre promesses de prospérité et contraintes environnementales, entre souveraineté nationale et dépendance aux capitaux étrangers.
Si M. Bourita a choisi New York pour cette annonce, ce n’est pas un hasard. Là où les grandes puissances négocient l’avenir de la planète, Rabat veut rappeler qu’une partie de cet avenir se jouera sur les quais atlantiques. En 2026, le Maroc aura l’occasion de montrer s’il peut transformer sa façade maritime en façade de puissance.
2026, l’année des mers marocaines ?
Le Maroc a ouvert un chantier qui dépasse la simple logistique portuaire. Le Salon international des Ports sera à la fois un test de crédibilité, une scène diplomatique et un miroir des promesses et des contradictions de l’économie bleue : entre promesses de prospérité et contraintes environnementales, entre souveraineté nationale et dépendance aux capitaux étrangers.
Si M. Bourita a choisi New York pour cette annonce, ce n’est pas un hasard. Là où les grandes puissances négocient l’avenir de la planète, Rabat veut rappeler qu’une partie de cet avenir se jouera sur les quais atlantiques. En 2026, le Maroc aura l’occasion de montrer s’il peut transformer sa façade maritime en façade de puissance.
Le Salon International des Ports et de leur Écosystème (SIPORTS) aura lieu du 5 au 7 février 2026 à El Jadida, au Maroc, au Complexe Mohammed VI. Il s'agit de la première édition de cet événement international, qui se veut une plateforme d'échanges entre les acteurs du secteur portuaire mondial, axée sur l'innovation, la durabilité et la connectivité maritime.