De l' « écosystème » digital marocain


Rédigé par Noureddine Batije le Lundi 7 Mars 2022

Amené à "commettre" un édito digital, j'ai beaucoup hésité quant au sujet à traiter. Un confrère, plus ou moins dans le "in", m'avait proposé de me pencher sur l'auto saisine du CESE afférente à son avis sur la transformation digitale qualifiée d'enjeu majeur pour l’avenir de notre pays.
J'ai beaucoup hésité. Finalement, j'ai préféré me pencher sur le présent. Le présent de nos jeunes qui, déjà, façonne leur avenir qu'est demain.



Ce présent, je l'ai puisé de la toute récente évaluation de la capacité de nos élèves de 15 ans à mobiliser les connaissances et compétences acquises pendant leur parcours et à les appliquer à des situations concrètes, de vie réelle. De la vie de tous les jours.

Bref, juger de leur aptitude à s'approprier sciences, savoir et connaissances et être à même de les restituer ou de s'en servir en termes de probables employabilité ou réussite sur les plans professionnel, social et personnel.

Partant du fait qu'une éducation de qualité permet de doter le marché de travail en capital humain hautement qualifié, gage d’un développement socio-économique soutenu dans un monde en perpétuelle évolution, les auteurs de cette même évaluation ont eu l'intelligence de traiter aussi des ressources pédagogiques et matérielles qui y sont investies dont celles numériques.

Cette fois, c'était aux directeurs d'établissements et enseignement d'apporter des éléments de réponse. Le constat qui en ressort est, on ne peut plus révélateur. Il est amer aussi.

Jugez par vous-même :

Le "pourcentage le plus élevé concernant les élèves scolarisés dans des établissements ne disposant pas d’ordinateurs est observé chez les Marocains, soit 24 %. Et ce, au moment où dans les pays de l’OCDE la moyenne est de 1%, de même qu’en Jordanie, au Chili, au Portugal et en Thaïlande".
Aussi, faut-il que les PC soient connectés.

La "part des ordinateurs, connectés à internet, et mis à la disposition des élèves marocains reste en deçà de ce qui est observé dans tous les pays/économies. Elle est de l’ordre de 38%, alors que la moyenne des pays de l’OCDE est de 96%".

Les établissements marocains enregistrent le ratio « ordinateurs connectés/enseignant » le plus faible, soit 0.05, tandis que la moyenne des pays de l’OCDE est de 1.02.
Autrement dit, "près de 21 enseignants marocains, se partagent le même ordi connecté à Internet".

Que conclure ?

Je laisse à mon confrère le soin d'en tirer sa propre conclusion et l'invite à garder à l'esprit que la fracture numérique, c'est aussi le peu. de personnel qualifié capable de s'approprier ces outils et d'en faire un vecteur d’amélioration des apprentissages des élèves et d'intégration à la toile.






Lundi 7 Mars 2022
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