De la justice sociale, économique et fiscale pour l'intégration et l'autonomie des jeunes et des femmes


Rédigé par Bouteina BENNANI le Vendredi 24 Décembre 2021

Violences à l’encontre des femmes : des défis à relever dans le nouveau modèle de développement

Lors d’un colloque organisé par la Fédération des Ligues des Droits Des Femmes a été soulevée la question de l’apport du nouveau modèle de développement dans le cadre des violences faites aux femmes. Autrement dit, une lecture associative du rapport de la commission spéciale sur le NMD, focalisant sur les discriminations de genre, a été faite et rendue publique lors de la conférence-débat. Elle a ciblé, en premier lieu, la protection sociale des femmes, leur indépendance économique… jusqu’à la question de la justice sociale, économique et fiscale, nécessaire pour l'intégration et l'autonomie des jeunes et des femmes.



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Le débat qui avait pour thème : « Elimination de  la violence et de la discrimination à l'encontre des femmes : perspectives et défis du nouveau modèle de développement » a porté un regard nouveau sur cette problématique qui a connu une nette augmentation avec la crise pandémique. D’autant plus que le débat a cerné le phénomène dans ce NMD et dans sa possibilité à assurer l'indépendance économique ou autonomisation des femmes et la protection sociale des femmes.

La FLDDF, à travers les résultats de ses rapports, de ses recherches sur le terrain et le débat soutenu de ses membres associatifs a relevé que malgré une augmentation relativement sensible du taux de représentativité politique des femmes, notamment au niveau local, une certaine forme de violence politique a plané sur les dernières échéances électorales de 2021. Les discriminations envers les femmes et les tergiversations des partis politiques ont entravé la réalisation de la parité constitutionnelle, contribué à la marginalisation des femmes et diminué leurs chances de positionnement dans les listes électorales et dans les postes de responsabilité.

La lecture associative du modèle de développement, particulièrement dans le volet recommandations, a permis de relever certains points importants. Le NMD n’a pas donné une grande importance à l’égalité et la parité, à l’approche genre et aux droits des femmes. Aussi, l’angle de traitement de la problématique de discriminations à l'égard des femmes, représentant la moitié de la société, n’a pas été pris en compte, selon une vision multidimensionnelle.  Sachant que les femmes marocaines sont en marge du développement économique, et que le taux d'activité économique des femmes, prévu dans le NMD, égal à 45%, a besoin d’une approche multidimensionnelle pour y arriver.

Par ailleurs, le rapport de la  Commission spéciale sur le modèle de développement n’a pas été assez transparent et clair pour ce qui est des mécanismes et des outils à mettre en place, ni des ressources et des budgets nécessaires. Le flou plane aussi sur tout ce qui concerne la mise en œuvre du caractère transversal de l'égalité et de la parité, la promotion des conditions socioéconomiques des femmes, la promotion de la justice sociale et l’attribution d’un impôt progressif sur la fortune. Cet impôt constitue une source viable d'apport de ressources aux femmes et aux jeunes, à même de les  aider à financer leurs projets et de garantir leur intégration économique.

La FLDDF a également rappelé que le NMD n’a pas eu l’audace de traiter de manière réaliste la question de l’héritage, aussi bien que d’autres questions qui entravent la pleine participation des femmes et leur contribution dans ce Maroc, en marche vers le développement.

Parmi les recommandations de la société civile, pour ce qui est de la violence à l’égard des femmes, laquelle a augmenté pendant le confinement, frôlant les 31,6%, figure la nécessité de combler les lacunes de la loi 103/13 ainsi que l’urgence d’une loi-cadre qui sanctionne les auteurs de violence et fait acte de prévention, de réparation et de protection des victimes.
 
La fédération a, en dernier lieu, dénoncé certains points « flous » dans le programme gouvernemental et la loi de finances pour l'année 2022. En effet, ces  textes officiels n’ont pas tenu compte de certaines recommandations du NMD relatives aux femmes, telle que l'augmentation de l'activité économique des femmes.

L’appel du tissu associatif n’a pas omis, lors de l’événement, de clamer l’achèvement des procédures de ratification du Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes, la levée des réserves du Maroc sur son article 16 ainsi que  l’harmonisation des lois nationales avec les conventions internationales.


 




Vendredi 24 Décembre 2021
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