Une journée dans l’école symbiotique (utopie)
Il est huit heures. Salma entre dans sa classe lumineuse où les pupitres n’ont plus de cahiers empilés, mais des tablettes connectées à son assistant IA. Sa propre IA, qu’elle appelle “Aya”, l’accueille avec un résumé de ses progrès : “Tu as encore des difficultés sur la symétrie axiale, mais tu excelles en poésie : aujourd’hui, je te propose un défi créatif.”
Le professeur n’est pas derrière un bureau, mais au centre de la salle, comme un chef d’orchestre. Il lance un atelier de débat : “Pourquoi les civilisations s’effondrent-elles ?” Les élèves discutent, citent des références historiques que leurs IA leur suggèrent en temps réel, mais chacun doit reformuler avec ses propres mots, critiquer, comparer.
À midi, Salma collabore avec deux camarades pour coder une petite application sur l’eau potable. Les IA suggèrent des bouts de code, mais le professeur insiste : “Expliquez-moi pourquoi vous l’avez choisi.” L’après-midi se termine par un cercle de parole : on y apprend à douter, à nuancer, à confronter les réponses des machines.
Salma sort enthousiaste. Elle n’a pas appris une “leçon”, elle a vécu une expérience de pensée. L’école est devenue un laboratoire de citoyenneté critique.
Le professeur n’est pas derrière un bureau, mais au centre de la salle, comme un chef d’orchestre. Il lance un atelier de débat : “Pourquoi les civilisations s’effondrent-elles ?” Les élèves discutent, citent des références historiques que leurs IA leur suggèrent en temps réel, mais chacun doit reformuler avec ses propres mots, critiquer, comparer.
À midi, Salma collabore avec deux camarades pour coder une petite application sur l’eau potable. Les IA suggèrent des bouts de code, mais le professeur insiste : “Expliquez-moi pourquoi vous l’avez choisi.” L’après-midi se termine par un cercle de parole : on y apprend à douter, à nuancer, à confronter les réponses des machines.
Salma sort enthousiaste. Elle n’a pas appris une “leçon”, elle a vécu une expérience de pensée. L’école est devenue un laboratoire de citoyenneté critique.
Une journée dans l’école automatisée (dystopie)
Huit heures. Yassine s’assoit devant son écran. La salle est silencieuse : plus de professeurs, juste une IA qui diffuse les cours. “Chapitre trois : équations différentielles. Objectif : valider 80 % des exercices.” Yassine tape mécaniquement, l’IA corrige instantanément. Une alerte rouge s’affiche : “Erreur répétée. Temps supplémentaire requis.”
À la pause, les élèves ne discutent plus de leurs idées, mais comparent leurs scores. L’après-midi, c’est “module de créativité”. L’IA propose un poème, Yassine clique sur “réécrire” et soumet le texte sans vraiment réfléchir. Résultat : note 85/100.
Personne ne demande à Yassine ce qu’il pense, ce qu’il ressent, ce qu’il imagine. La machine a tout prévu, calibré, validé. Certains camarades, dont les familles ont payé pour des IA premium, réussissent brillamment : leurs assistants leur donnent des explications plus fines, des astuces pour contourner le système. Yassine, lui, reste prisonnier d’une IA low-cost, surveillée et formatée.
À dix-sept heures, il rentre chez lui fatigué, sans souvenir précis de la journée. L’école n’est plus un lieu d’éveil, mais un centre de traitement de données.
À la pause, les élèves ne discutent plus de leurs idées, mais comparent leurs scores. L’après-midi, c’est “module de créativité”. L’IA propose un poème, Yassine clique sur “réécrire” et soumet le texte sans vraiment réfléchir. Résultat : note 85/100.
Personne ne demande à Yassine ce qu’il pense, ce qu’il ressent, ce qu’il imagine. La machine a tout prévu, calibré, validé. Certains camarades, dont les familles ont payé pour des IA premium, réussissent brillamment : leurs assistants leur donnent des explications plus fines, des astuces pour contourner le système. Yassine, lui, reste prisonnier d’une IA low-cost, surveillée et formatée.
À dix-sept heures, il rentre chez lui fatigué, sans souvenir précis de la journée. L’école n’est plus un lieu d’éveil, mais un centre de traitement de données.
Une journée dans l’école hybride et vigilante (voie médiane)
Il est huit heures trente. Lina rejoint sa classe où l’ambiance ressemble encore à celle de 2025, mais avec quelques ajouts technologiques. Chacun a son assistant IA, intégré dans une tablette, mais les règles sont strictes : on peut s’en servir, mais il faut justifier.
Le cours de sciences commence : le professeur demande aux élèves d’expliquer comment fonctionne une cellule. Lina demande à son IA, qui donne une réponse impeccable. Mais la consigne est claire : “Ne copiez pas. Reformulez et ajoutez une erreur volontaire que vous expliquerez ensuite.” L’objectif ? Apprendre à traquer les failles d’un système automatisé.
À midi, l’exercice change : simulation de débat sur la crise climatique. Les IA fournissent des arguments, mais le professeur distribue aussi des “cartes-biais” : certaines IA glissent volontairement de fausses données, et les élèves doivent les repérer. Les discussions sont vives, parfois houleuses, mais passionnantes.
En fin de journée, Lina note dans son journal scolaire : “Aujourd’hui, j’ai trouvé une erreur dans la démonstration de mon IA. J’ai appris que douter est aussi important que comprendre."
Le cours de sciences commence : le professeur demande aux élèves d’expliquer comment fonctionne une cellule. Lina demande à son IA, qui donne une réponse impeccable. Mais la consigne est claire : “Ne copiez pas. Reformulez et ajoutez une erreur volontaire que vous expliquerez ensuite.” L’objectif ? Apprendre à traquer les failles d’un système automatisé.
À midi, l’exercice change : simulation de débat sur la crise climatique. Les IA fournissent des arguments, mais le professeur distribue aussi des “cartes-biais” : certaines IA glissent volontairement de fausses données, et les élèves doivent les repérer. Les discussions sont vives, parfois houleuses, mais passionnantes.
En fin de journée, Lina note dans son journal scolaire : “Aujourd’hui, j’ai trouvé une erreur dans la démonstration de mon IA. J’ai appris que douter est aussi important que comprendre."
Trois destins, une même question
Ces trois journées montrent que l’IA n’est pas le destin de l’école, mais un miroir de nos choix collectifs. Utopie, dystopie ou équilibre critique : 2035 ne dépendra pas seulement des machines, mais de la manière dont nous aurons défendu la valeur irremplaçable de l’effort, du doute et de la rencontre humaine.