Economie de l'eau : De l'efficacité d'usage à l'efficience d'utilisation


Rédigé par Noureddine Batije le Mardi 8 Mars 2022

L'heure est grave et le ciel peu clément. Faute de pluies, les fellahs des fins fonds du terroir souffrent et crient leur détresse. Et pourtant, ce fait n'est pas nouveau. Depuis, un certain temps déjà, le Royaume figure parmi les pays les plus menacés par le stress hydrique.



De par sa situation géographique, le Maroc fait partie d'une zone qui subit de plein fouet des changements climatiques dont l'impact agit tant sur le volume des apports en eau que sur le mode de desserte naturel.
 
Du coup, face à une raréfaction de la ressource, le Royaume est de plus en plus acculé à satisfaire une demande en eau de plus en plus forte et en même temps gérer des réserves de plus en plus limitées.
 
Cette année, la problématique se pose avec acuité et remet au-devant de l'actualité le caractère structurel de la sécheresse et le besoin urgent de gestion efficiente de la rareté.
 
 
Le Maroc est en train de vivre la pire des années de sècheresse, jamais observée depuis plus de trois décennies.
 
Cette fois,  le déficit pluviométrique touche l’ensemble des régions et impacte significativement les retenues des barrages, avec toutes les conséquences qui en découlent.
 
Le même scénario est à relever au niveau de la nappe. Les eaux souterraines qui, normalement, devraient constituer des réserves potentielles s'amenuisent et les niveaux d'utilisation dépassent de loin le rythme de leur renouvellement.
 
De la surexploitation pure et dure, de l'utilisation non efficiente de la ressource et un sérieux problème de régulation et d'arbitrage entre irrigation et accès à l'eau potable.
 
Les initiés aux programmes de reconvention à l'irrigation localisée et aux pratiques de spéculations à haute valeur ajoutée destinés à l'export en savent quelque chose et sont à même de faire le très subtil distinguo entre efficacité d'usage et efficience d'utilisation. En tant que spéculation aquavore, destinée principalement à l'export, la pastèque de Zagora, pratiquée presque en plein désert, en est la parfaite illustration.
 
Exporter de l'eau alors qu'on en a le plus besoin est une question à prendre au sérieux en termes de gestion rationnelle de la rareté ou d'accès équitable à la ressource dont toute mobilisation additionnelle génère un surcoût, généralement, fonction des déclinaisons spatio-temporelle de l'épineuse équation de la variabilité hydro climatique.
 
Vivement alors une consolidation de l'offre et de gestion rationnelle de la demande qui, entre autres, passe  par toute une logique renouvelée d'économie d'eau.
 
Vivement un passage d'une situation de gestion de crise à une situation de maîtrise de risque. Il y va de notre sécurité hydrique.
 






Mardi 8 Mars 2022
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