Dr Az-Eddine Bennani
Lorsque je pense l’intelligence artificielle, je ne l’aborde pas uniquement comme une technologie, mais comme un phénomène complexe qui interagit avec l’économie, la société, l’éducation et la culture. C’est dans cette perspective que, dès mes travaux des années 1990, je me suis appuyé sur la pensée de la complexité d’Edgar Morin. Elle m’a permis de dépasser les approches linéaires et réductionnistes pour envisager l’IA et le numérique comme des systèmes dynamiques, ouverts et en constante interaction.
En lisant un texte de Faouzi Skali, président du Festival de Fès de la Culture Soufie et des Sagesses du Monde, j’ai découvert qu’il cite lui aussi Edgar Morin et mobilise la notion de complexité. Cette découverte m’a surpris et m’a amené à m’interroger : connaît-il réellement l’œuvre de Morin et le concept de complexité tel qu’il l’a défini ?
Sans dénigrer ce que fait M. Skali, il est important de rappeler qu’on ne cite pas Edgar Morin uniquement pour une finalité ponctuelle ou un but marketing. La pensée de la complexité ne peut être instrumentalisée comme une étiquette intellectuelle : elle exige une appropriation rigoureuse et une mise en œuvre cohérente. Connaissant Edgar, je suis persuadé que s’il apprenait qu’on le cite dans un contexte éloigné de sa démarche, il ne serait pas content et le ferait savoir – avec ce mélange de fausse gentillesse et de sarcasme dont il savait parfois user.
De mon côté, j’ai cherché à appliquer cette exigence dans mes recherches et publications, en développant une ontologie de l’entreprise intelligente, un paradigme systémique de l’IA et des réflexions sur la souveraineté numérique. Là encore, la référence à Morin témoigne de la fécondité de sa pensée et de sa capacité à irriguer des domaines aussi variés que la culture, la gouvernance ou la recherche en intelligence artificielle.
Et moi qui, selon mon père, suis un descendant de la voie Tijani, donc héritier d’une tradition soufie, qui sait… peut-être qu’un jour je serai en mesure de croiser mes travaux sur le numérique et l’intelligence artificielle avec la mystique soufie. Dans ce cas, j’aurai répondu au challenge qu’une personne — qui se reconnaîtra — m’avait lancé en me disant, en pensant au soufisme : « là, il n’y a pas où insérer l’IA ».
En lisant un texte de Faouzi Skali, président du Festival de Fès de la Culture Soufie et des Sagesses du Monde, j’ai découvert qu’il cite lui aussi Edgar Morin et mobilise la notion de complexité. Cette découverte m’a surpris et m’a amené à m’interroger : connaît-il réellement l’œuvre de Morin et le concept de complexité tel qu’il l’a défini ?
Sans dénigrer ce que fait M. Skali, il est important de rappeler qu’on ne cite pas Edgar Morin uniquement pour une finalité ponctuelle ou un but marketing. La pensée de la complexité ne peut être instrumentalisée comme une étiquette intellectuelle : elle exige une appropriation rigoureuse et une mise en œuvre cohérente. Connaissant Edgar, je suis persuadé que s’il apprenait qu’on le cite dans un contexte éloigné de sa démarche, il ne serait pas content et le ferait savoir – avec ce mélange de fausse gentillesse et de sarcasme dont il savait parfois user.
De mon côté, j’ai cherché à appliquer cette exigence dans mes recherches et publications, en développant une ontologie de l’entreprise intelligente, un paradigme systémique de l’IA et des réflexions sur la souveraineté numérique. Là encore, la référence à Morin témoigne de la fécondité de sa pensée et de sa capacité à irriguer des domaines aussi variés que la culture, la gouvernance ou la recherche en intelligence artificielle.
Et moi qui, selon mon père, suis un descendant de la voie Tijani, donc héritier d’une tradition soufie, qui sait… peut-être qu’un jour je serai en mesure de croiser mes travaux sur le numérique et l’intelligence artificielle avec la mystique soufie. Dans ce cas, j’aurai répondu au challenge qu’une personne — qui se reconnaîtra — m’avait lancé en me disant, en pensant au soufisme : « là, il n’y a pas où insérer l’IA ».