Entre bénédiction et menace : les défis des intempéries au Maroc


Rédigé par le Lundi 3 Février 2025

Depuis dimanche, le Maroc est confronté à une vague d’intempéries qui devrait durer jusqu’à mardi, selon un bulletin spécial publié par la Direction Générale de la Météorologie (DGM). Ces conditions climatiques se caractérisent par des chutes de neige significatives sur les hauteurs dépassant 1 400 mètres, ainsi que par des pluies abondantes, parfois accompagnées d’orages, dans plusieurs provinces du pays. Si ces phénomènes météorologiques sont typiques de la saison hivernale, ils posent néanmoins des défis majeurs pour les populations et les infrastructures locales.



Une réponse des autorités en demi-teinte

Le Maroc, pays aux climats variés allant du désertique au méditerranéen, connaît chaque année des épisodes de précipitations intenses et de chutes de neige dans ses régions montagneuses. Cependant, ces dernières années, les experts ont observé une intensification de ces phénomènes, souvent attribuée au changement climatique.

Les provinces concernées par cette nouvelle alerte incluent notamment celles situées dans les chaînes montagneuses de l’Atlas, où les températures chutent drastiquement en hiver. Les chutes de neige, bien qu’attendues, peuvent entraîner des perturbations importantes, notamment des coupures de routes, des interruptions des réseaux électriques et des difficultés d’accès aux services de base.

Les régions montagneuses, particulièrement isolées, sont les premières à ressentir les effets de ces intempéries. Les routes enneigées ou inondées compliquent considérablement les déplacements, rendant difficile l’approvisionnement en denrées alimentaires et en médicaments. Les habitants de ces zones, souvent dépendants de l’agriculture, subissent également des pertes économiques lorsque les conditions climatiques détruisent les cultures ou isolent les élevages.

Dans les zones urbaines, le risque d’inondations est également élevé, notamment dans les quartiers mal drainés et les zones basses. Les fortes pluies, combinées à un réseau d’évacuation des eaux parfois insuffisant, peuvent provoquer des dégâts considérables aux habitations et aux infrastructures publiques. Ces situations rappellent les inondations dévastatrices survenues dans certaines villes marocaines ces dernières années, causant des pertes humaines et matérielles importantes.

Face à ces prévisions météorologiques, les autorités locales et nationales ont été appelées à renforcer les mesures de prévention. Des équipes de la protection civile ont été mobilisées pour intervenir rapidement en cas d’urgence, et des campagnes de sensibilisation ont été lancées pour inciter les populations à éviter les déplacements non essentiels.

Cependant, ces efforts restent parfois insuffisants face à l’ampleur des défis. Dans certaines régions reculées, les infrastructures routières et les moyens logistiques pour faire face aux intempéries demeurent limités. Les critiques pointent également un manque d’anticipation dans la gestion des infrastructures hydrauliques, qui pourraient mieux canaliser les eaux de pluie et prévenir les inondations.

Les scientifiques s’accordent à dire que le changement climatique joue un rôle clé dans l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes. Au Maroc, cela se traduit par des périodes de sécheresse prolongées suivies d’épisodes de précipitations intenses, créant un déséquilibre hydrique.

Ces conditions posent des défis majeurs pour la gestion des ressources en eau dans le pays, où les barrages jouent un rôle crucial. Si les fortes pluies sont une opportunité pour recharger les nappes phréatiques et les barrages, elles peuvent aussi provoquer des débordements et des destructions lorsqu’elles ne sont pas bien maîtrisées.

Cet épisode météorologique met en lumière la nécessité d’investir davantage dans des infrastructures résilientes capables de faire face aux aléas climatiques. Il est également crucial de renforcer les systèmes d’alerte précoce et de sensibilisation des populations, afin de minimiser les impacts sur les communautés les plus vulnérables.

À court terme, les autorités devront redoubler d’efforts pour gérer les conséquences immédiates de ces intempéries. À long terme, une approche plus intégrée et durable est indispensable pour adapter le pays aux défis posés par le changement climatique.

Si la neige et la pluie sont des bénédictions pour un pays souvent confronté à des pénuries d’eau, elles peuvent aussi devenir des menaces lorsqu’elles ne sont pas bien gérées. Cet épisode rappelle une fois de plus l’urgence de prendre des mesures concrètes pour renforcer la résilience climatique du Maroc. Les incertitudes liées à l’évolution du climat rendent cette tâche d’autant plus complexe, mais elle est essentielle pour protéger les populations et préserver les ressources naturelles du pays.


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Journaliste junior passionné par l'écriture, la communication, les relations internationales et la… En savoir plus sur cet auteur
Lundi 3 Février 2025
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