Entrepreneuriat : la véritable école de la richesse et de l’emploi

Par Abdelghani El Arrasse




Pourquoi l’école ne nous apprend pas à devenir riches ?

Robert Kiyosaki, dans son célèbre ouvrage Père riche, Père pauvre, pose une question fondamentale : pourquoi l’école ne nous apprend-elle pas à devenir riches ?

L’enseignement classique forme avant tout de bons salariés, habitués à rechercher la sécurité d’un emploi, souvent dans la fonction publique. Or, cette logique limite la créativité, bride l’innovation et perpétue une dépendance au salariat.

Au Maroc, cette perception est encore dominante dans les familles, qui préfèrent voir leurs enfants obtenir un poste stable plutôt que de les encourager à créer leur propre entreprise. Pourtant, sans entrepreneurs, il n’y a ni innovation, ni emplois, ni richesse durable.

L’entrepreneuriat, clé de la prospérité

Dans les économies modernes, la croissance repose sur les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) et sur les startups innovantes. Ce sont elles qui génèrent la majorité des emplois et portent la dynamique économique.

La jeunesse marocaine, talentueuse et instruite, dispose aujourd’hui d’outils inédits : financements accessibles, cadre légal favorable, volonté politique affirmée. Mais ce potentiel reste largement sous-exploité, faute d’une culture entrepreneuriale profondément ancrée.

Un État qui donne les moyens… mais encore trop par le financement

Le Maroc a multiplié les initiatives : Intilaka, Awrach, Forsa, Charte de l’investissement, Stratégie nationale pour l’entrepreneuriat des jeunes. Ces programmes offrent des crédits, prêts d’honneur et avantages fiscaux qui ouvrent de vraies perspectives.

Cependant, un déséquilibre persiste :

-Trop d’accent sur le financement, trop peu sur l’accompagnement de proximité.
'Faible intégration de l’éducation entrepreneuriale dans les familles, à l’école et à l’université.
-Manque d’incitation à transformer les passions des jeunes en projets économiques viables.
-Sans mentors, incubateurs, suivi post-financement et surtout sans changement culturel, de nombreux projets financés échouent avant même d’atteindre leur maturité.

L’entrepreneuriat : moteur de développement dans le monde

L’expérience internationale démontre que ce n’est pas seulement le capital financier, mais bien l’esprit entrepreneurial qui change les nations :
 
États-Unis  : culture du “self-made” et rôle des universités (Harvard, Stanford, MIT) qui ont incubé Google, Apple, Facebook, Tesla. Corée du Sud : sortie de la pauvreté en une génération grâce aux PME technologiques et à l’innovation. Allemagne  : puissance économique fondée sur le Mittelstand (PME familiales) soutenu par une éducation technique solide. Rwanda : pari sur le numérique et l’entrepreneuriat pour attirer les investissements et créer des emplois pour les jeunes.

Changer la mentalité : famille, école et université

-Les familles doivent apprendre à valoriser la prise de risque et la création d’entreprise au lieu de pousser vers le seul “emploi stable”.
-L’école et l’université doivent intégrer l’éducation financière, la gestion de projet et l’esprit entrepreneurial dès le secondaire.
-La société doit reconnaître et célébrer l’entrepreneur comme un créateur de valeur, au même titre qu’un médecin ou un ingénieur.

Vers un nouveau paradigme

Réduire le chômage des jeunes au Maroc ne se fera pas uniquement par des prêts bancaires ou des aides publiques. Il faut un véritable changement de mentalité. Comme le rappelle Kiyosaki :

« Ce n’est pas votre salaire qui vous rend riche, mais vos compétences à créer de la valeur. »

Avec la volonté politique , les programmes publics disponibles et les opportunités offertes par la Charte de l’investissement, il est temps de faire de l’entrepreneuriat un choix naturel et valorisé pour nos jeunes diplômés.
C’est ainsi que le Maroc pourra bâtir un avenir émergent, créateur de richesse, d’emplois et de valeur ajoutée.
 



Mercredi 3 Septembre 2025

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